La réforme de la réglementation des lotissements résultant de la Loi ALUR

Publié le 14/08/2015 Vu 15 081 fois 11
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La réforme de la Loi ALUR impacte en profondeur les règles d’urbanisme dans les lotissements. Ainsi, et nonobstant le cahier des charges ou le règlement de lotissement pouvant exister, force est de constater que le coloti qui le souhaite peut désormais passer outre ces textes pour envisager toute modification construction ou extension de son bien

La réforme de la Loi ALUR impacte en profondeur les règles d’urbanisme dans les lotissements. Ainsi, et no

La réforme de la réglementation des lotissements résultant de la Loi ALUR

Il convient de s’intéresser à la question de la réglementation des lotissements suite à la récente réforme issue de la Loi du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et à l’urbanisme rénové, la fameuse « Loi Alur »,

En effet, la loi ALUR a notamment revisité le code de l’urbanisme afin de favoriser la densification des lotissements dans l’ensemble des communes, même au c½ur de quartiers initialement résidentiels et initialement exclusivement composés de maisons individuelles et de villas.

L'objectif, clairement avoué de la loi, est de densifier les gisements fonciers en ne restreignant plus les droits à construire dans les lotissements.

Ainsi l’article L442-9 du code de l’urbanisme prévoit que les règles d’urbanisme contenues dans les documents du lotissement deviennent caduques au terme de 10 années à compter de la délivrance du permis d’aménager si à cette date le lotissement est couvert par un PLU ou un document d’urbanisme en tenant lieu.

Avant toute chose, il convient de rappeler quels sont les documents du lotissement, puisque se distinguent en son sein le cahier des charges du règlement de lotissement proprement dit,

  • Le cahier des charges renseigne sur les droits et les obligations des colotis (c'est-à-dire des propriétaires).

C’est un document de droit purement privé, établi de manière contractuelle. Il n’est pas obligatoire. Il permet de fixer les règles internes du lotissement en ce qui concerne l'implantation des maisons, l'interdiction de construire sur certaines parties du lot, la destination des constructions, les règles précises d'urbanisme concernant éventuellement les clôtures et les plantations, etc. Fixer les droits et les obligations des colotis et régir la vie collective en lotissement : voici les deux rôles principaux du cahier des charges !

  • Le règlement de lotissement impose quant à lui des règles d'urbanisme, notamment sur le plan architectural, que doivent respecter les futures constructions : emploi d'un certain type de matériaux, implantation des bâtiments, l’aspect extérieur des constructions ou des clôtures etc..

Ces règles peuvent être beaucoup plus strictes que celles prévues par le PLUapplicable sur la commune.

Toutefois, et réforme faisant, la loi ALUR a supprimé la possibilité pour les colotis de demander le maintien des règles issues des documents du lotissement à l’issue de délai précité de 10 années à compter de la délivrance du permis d’aménager.

L’article L 442-10 du code de l’urbanisme prévoit que les documents du lotissement peuvent être modifiés par l’autorité compétente, après accord de la majorité qualifiée des colotis.

Il en va de même des subdivisions des lots, en vertu de l’article L 442-12 du code de l’urbanisme.

Cet article assimile en effet les subdivisions de lots à des modifications des règles du lotissement.

La loi ALUR précise que la procédure de modification des lotissements s’applique aux stipulations de nature réglementaire des cahiers des charges non approuvés

Mais qu’entend-on par stipulations de nature réglementaire des cahiers des charges non approuvés? :

Initialement et historiquement, le cahier des charges de lotissement peut avoir une valeur réglementaire qui résulte de son approbation par le Préfet. Cependant, depuis le 1er janvier 1978, date d’entrée en vigueur du décret n° 77-860 du 26 juillet 1977, le cahier des charges n’est plus approuvé par le Préfet, les dispositions réglementaires en question sont désormais insérées au sein du règlement du lotissement.

Autrement dit, seuls les cahiers des charges antérieurs à 1978 peuvent encore être dotés d’une valeur réglementaire et être opposé à celui veut édifier ou procéder à l’extension d’un édifice en respectant les dispositions du PLU mais sans respecter le cahier des charges du lotissement.

La loi ALUR, du 24 mars 2014, met fin à la force juridique et à l’opposabilité du cahier des charges, celles-ci étant désormais caduques.

L’application de la règle de caducité aux stipulations de nature réglementaire des cahiers des charges non approuvés est immédiate.

Il en va de même, s’agissant du droit au maintien des règles à l’issue du délai de 10 ans à compter de la délivrance du permis d’aménager.

Ainsi, concernant les lotissements anciens, pour lesquels les colotis avaient exercés ce droit au maintien avant l’entrée en vigueur de la loi ALUR, les règles propres au lotissement en question ne sont plus applicables depuis le 27 mars 2014.

L’application de la procédure de modification des documents du lotissement aux stipulations de nature réglementaire des cahiers des charges non approuvés s’applique depuis le 27 mars 2014.

La réduction de la majorité qualifiée des colotis requise pour la modification des documents de lotissement et la subdivision de lot est également d’application immédiate.

L’application de la procédure de mise en concordance des documents du lotissement avec les dispositions du document d’urbanisme, aux stipulation des cahiers des charges non approuvés, s’applique depuis le 27 mars 2014.

Les stipulations non réglementaires des cahiers des charges de lotissement non approuvés ayant pour objet ou pour effet d’interdire ou de restreindre le droit de construire ou encore d’affecter l’usage ou la destination d’un immeuble continuent aujourd’hui à produire leurs effets.

Cependant, elles deviendront aussi caduques à compter du 26 mars 2019 comme le prévoit les textes, sauf à ce que les colotis maintiennent ces stipulations en publiant le cahier des charges du lotissement au bureau des hypothèques ou au livre foncier avant cette date.

Ainsi, cette réforme dite de la Loi ALLUR qui touche de nombreux domaines impacte considérablement les droits des lotissements et permet aux colotis qui le souhaitent de procéder à des modifications, constructions, extensions ou changements qu’ils souhaitent sans pouvoir se voir opposer la force du cahier des charges ou du règlement de lotissement, avec les conséquences en terme de relations de voisinage que cela peut comporter.

Par Laurent LATAPIE

Avocat au Barreau de Draguignan

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1 Publié par Visiteur
17/01/2016 23:38

Bonjour
Le règlement et le cahier des charges du lotissement datent de ,2003 et ils stipulent un logement par lot
Un propriétaire qui n'a pas encore construit envisagé 2 logements sur son terrain et en limite de propriété, alors que le règlement d'origine demandé au moins 3m
Pouvons nous prolongé le cahier des charges jusqu'en 2019 merci

2 Publié par laurentstz
21/01/2016 22:48

cher monsieur, je ne peux que vous inviter à me communiquer les éléments par mail pour que je puisse procéder à une consultation,
bien cordialement,
Laurent Latapie Avocat
latapie.avocat@hotmail.fr

3 Publié par Visiteur
13/03/2016 17:07

Bonjour
Est-il nécessaire d'annuler (pur et simple) un cahier des charges datant de 1947 à la suite de l'achat d'une parcelle d'un des lots ?La 1ère partie ayant été vendue sans qu'il y ait demande de quoi que ce soit
"N'est-ce pas un document de droit privé et n'étant pas obligatoire"
Si ce n'est qu'avec le prochain,nous n'aurons plus aucun choix -les villes ont besoin de terrain alors ....

4 Publié par laurentstz
13/03/2016 20:20

cher monsieur, je ne peux que vous inviter à me communiquer les éléments par mail pour que je puisse procéder à une consultation,
bien cordialement,
Laurent Latapie Avocat
latapie.avocat@hotmail.fr

5 Publié par Visiteur
18/03/2016 10:00

Bonjour Maître

Depuis votre publication ont été rendus deux décisions judiciaires qui tendent à la nuancer.

Ce sont le jugement du TGI de Grasse, 13 avril 2015, n°2015/117 et l'arrêt de la Cour de cassation N°15-10566 du 20 janvier 2016.

Ces décisions invitent à lire l'article L 442-9 en considérant tous ses termes.

Les 1er et 2d alinéas visent explicitement les documents "approuvés" ou "non approuvés".

Rien ne permet d'étendre leurs effets aux documents "publiés" lesquels n'y sont pas explicitement mentionnés.

Les 3ème et 5ème alinéas visent (hélas) implicitement les documents "publiés" qui fixent les droits et obligations des propriétaires colotis.

Il semble qu'il faille faire une distinction entre les lotissements (anciens) autorisés à une époque où la publication aux hypothèques était rendue obligatoire par la loi, et les lotissements autorisés après 1977, date à laquelle l'approbation administrative du cahier des charges a cessé, sa publication étant devenue explicitement facultative.

6 Publié par laurentstz
20/03/2016 22:01

cher monsieur, j'ai effectivement eu le loisir de m'intérésser à ces jurisprudences, je devrais établir un nouvel article sous peu,
bien cordialement,
Laurent Latapie Avocat

7 Publié par Visiteur
01/05/2016 18:12

Cher maître
Nous sommes propriétaire d'un terrain au sein d'un lotissement de 1954 qui comprenait 7 colotis, deux colotis sont sortis en 1976, et deux divisions parcellaires ont effectué il y a une dizaine d'année
Nous avons obtenu un permis de construire purgé de tout recours sur notre parcelle
Pour sécuriser notre permis nous avons obtenu de trois colotis sur cinq dont nous mêmes,et par courrier une demande de sortie du lotissement
Problème: nous avons demandé à la mairie la modification du lotissement
Celle-ci ne veut faire aucune démarche compte tenu que les colotis n'ont pas demandé la conservation des règles de lotissement elle considère donc que le lotissement n'existe plus
Conséquence: aucun notaire de veut prendre le risque de passer les actes de vente relatif à notre programme immobilier
Nous sommes donc dans l'impasse
Avez vous un conseil voir une solution
Courtoisement

8 Publié par laurentstz
01/05/2016 21:57

cher monsieur, je ne peux que vous inviter à me communiquer les éléments par mail pour que je puisse procéder à une consultation,
bien cordialement,
Laurent Latapie Avocat
latapie.avocat@hotmail.fr

9 Publié par Visiteur
26/08/2017 16:17

Cher maitre,

Nous avons fait construire au sein d'un lotissement dont le PA a été délivré en 03/2006, il comporte encore à aujourd'hui une ASL.

Ce lotissement était prevu en 4 tranches. Or, seulement 3 à ce jour sont achevées.

Nous avons en effet, via notre ASL, bloqué l'initiative de notre promoteur de passer de 19 à 27 lots sur la dernière tranche en 07/2016, celui ci voulant déposer un nouveau permis de lotir le 1er etant devenu caduc.
( en sachant que le périmètre d'action de notre ASL est le périmètre du permis initial et futur des 4 tranches bien entendu.)

Notre cahier des charges semblent avoir été publié au livre des recettes foncières, puisque nous en retrouvons trace dans nos actes ainsi que l'acte de l'ASL de notre 1ere tranche.

Le promoteur (puissante banque) fait du chantage à la mairie et nous faisons bloc face à elle en pensant être dans notre droit.

Nous avons pris contact avec l'organisme de caution (la meme banque) pour récupérer les fonds nécessaires à l'achèvement de cette derniere tranche. Resultat: silence radio.

Pensez-vous que nous sommes dans notre droit au regard de la récente loi Alur?

Comment forcer promoteur ou caution a achever conformément notre lotissement.

Pouvons-nous en tant qu'ASL déposer de nouveau un permis de lotir à 19 lots, alors que les terrains de cette dernière tranche (privés comme communs) ne nous ont pas encore été rétrocédés ?

Merci pour votre retour et à votre disposition pour tout complément.

Les colotis du Domaine de La Hisse

10 Publié par Visiteur
27/08/2017 20:42

cher monsieur, je ne peux que vous inviter à me communiquer les éléments par mail pour que je puisse procéder à une consultation,
bien cordialement,
Laurent Latapie Avocat
latapie.avocat@hotmail.fr

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