1.- Contexte socioculturel actuel des anonymes.
2.- Lettres anonymes et identification d'auteur.
3.- L'expert graphologue et l'identification d'auteur.
4.- L'expert en documents et l'identification d'origine.
1.- Le contexte socioculturel actuel des anonymes.
D’après la définition, on peut considérer anonyme tout écrit et ouvrage dont l’auteur est inconnu, indépendamment du message transmis, les supports ou les instruments d’écriture utilisés.
On peut considérer « anonyme » une lettre de menaces, d’insultes, un mot vexatoire sur un papier, tagué sur une voiture, quelques mots sur un mur, sur une boîte aux lettres, sur une porte ou un support quelconque.
Le procédé de la lettre anonyme est très répandu dans notre société actuelle, étant un moyen simple, rapide, efficace et pas cher de faire passer un message. Par ailleurs, l’auteur se croit toujours en sécurité, dans l’anonymat, agissant en toute impunité.
Des milliers de messages anonymes sont passés au quotidien étant les buts très variés : humilier un camarade de classe à l’école, signaler une irrégularité au travail, menacer un individu, un collègue, un supérieur hiérarchique, tenter de séparer un couple ou discréditer un voisin, un ami constituent les cas les plus habituels.
Concernant les procédés, le plus utilisé est sans doute le support papier et un stylo, mais l’être humain est capable de trouver un support et un instrument d’écriture n’importe où en cas de besoin : un bout de carton, une serviette de table dans un restaurant, un emballage ramassé dans la rue, une serviette hygiénique dans le sac à main, un rouge à lèvres, etc.
2.- Lettres anonymes et identification d’auteur.
La démarche la plus difficile dans le cadre d’un harcèlement par lettres anonymes est toujours l’identification du responsable, les suspects potentiels étant normalement très nombreux.
Dans un premier temps, il faut réduire la liste de suspects au maximum, à l’aide certaines informations pas forcément visibles à l’œil nu : le code ROC de La Poste sur l’enveloppe, le type de support et d’instrument d’écriture, les timbres, ainsi que des traces particulières sur ces éléments : traces d’imprimantes, taches, etc.
Plusieurs professionnels ont les compétences nécessaires pour mener à bon terme une éventuelle identification d’auteur : un expert graphologue sera en mesure d’identifier l’écriture d’un individu par comparaison avec d’autres écrits émanant d’un ou plusieurs individus.
Un expert en documents apportera des indices souvent précieux permettant l’identification d’un stylo, d’un type de papier, d’un système d’impression, même d’une marque et modèle d’imprimante. Par comparaison avec d’autres documents imprimés, il pourra souvent identifier l’imprimante d’origine.
3.- L’expert graphologue et l’identification d’auteur.
La plupart des lettres anonymes sont rédigées manuellement, étant le procédé le plus simple, économique et rapide.
Souvent, l’anonymographe essaie de déguiser volontairement son écriture, dans le but de rendre plus difficile l’identification d’auteur. Mais toute activité manuelle laisse sa trace, la trace personnelle du scripteur qui l’a produit. Plus la lettre anonyme est longue, plus de traces personnelles elle comportera, notamment des automatismes graphiques, parfois microscopiques, étant très difficiles à modifier volontairement, car cela se passe au niveau du subconscient : on n’y réfléchit pas pendant l’acte d’écriture.
L'expert en écritures et documents est souvent confronté à une ou plusieurs lettres anonymes, émanant du même auteur. Il est sollicité pour déterminer lesquels de ces écrits de comparaison, émanant d'un ou plusieurs individus, peuvent être attribués au même scripteur, permettant ainsi une identification formelle du responsable.
La méthode de travail est basée sur le principe fondamental que chaque individu a une écriture personnelle qui se différencie des autres.
Cependant, certains anonymes sont peu exploitables (écrits et battons ou en majuscules) en raison de la faible personnalisation de l’écriture.
4.- L’expert en documents et l’identification d’origine.
En pleine ère numérique, il est très fréquent de fabriquer des lettres anonymes à l’aide d’un ordinateur et d’une imprimante.
En ce qui concerne l’identification d’auteur, la tâche devient parfois plus simple que sur les écritures manuelles, car les imprimantes laissent aussi des traces, souvent invisibles à l’œil nu.
Ainsi, une trace de traction mécanique sur un document, laissée par un rouleau pas très bien entretenu, une pièce sale à l’intérieur de l’imprimante, un injecteur défaillant, une languette abîmée, parmi d’autres éléments physiques, permettront aux experts en document l’identification formelle d’une imprimante, conduisant normalement à l’identification d’auteur.
Certaines encres et support comportent des éléments physiques et chimiques permettant l’identification du fabricant, de la marque et modèle d’imprimante et du support papier, la date de fabrication et de distribution, devenant des informations très ciblées dans l’identification d’auteur et la réduction de la liste de suspects potentiels.
Enfin, l’analyse technique d’une lettre anonyme au niveau physique, chimique et optique peut révéler de nombreuses traces invisibles permettant d’identifier l’auteur ou l’origine du document.
Par LFD Criminalistique.fr, experts en lettres anonymes et de menaces.