L'annonce en a été faite en bien des endroits, à des dates différentes et notamment dans les termes d'une annexe de l'ouvrage publié par le Professeur JJ Rosa intitulé "l'euro, comment s'en débarrasser". Document présenté comme étant extrait d'un article publié par le journal Le Monde du 28 octobre 1997 sous le titre : "l'euro, une chance pour la France, une chance pour l'Europe".
Texte dithyrambique et sans nuance dont l'intérêt réside moins dans ce qui s'y trouve écrit que dans la liste des quelques quarante signataires dont il est assorti. Toutes personnalités de haute notoriété et de situation sociale éminente. Elles n'en ont pas moins souscrit - sans réserve - à ce qui suit
« L’Union européenne, les Etats membres et de nombreuses entreprises ont d’ores et déjà engagé les préparatifs pour l’introduction de l’euro. Celle-ci ne constitue pas une fin en soi. Elle cimentera le rapprochement des citoyens européens, auxquels elle offrira davantage de bien-être, de cohésion et de capacités d’action.
Sommes-nous pleinement conscients de la portée de cet évènement ? Mesurons-nous les enjeux et les opportunités engendrés par la réalisation de l’Union économique et monétaire ? Savons-nous ce que l’euro, apportera :
- Le complément logique du marché unique. L’Europe a assez souffert des fluctuations de change depuis vingt-cinq ans pour ne pas chercher à fixer irrévocablement les taux de conversion des monnaies de ses Etats membres. Ne pas le faire, c’est nous condamner à encourir le risque de crises spéculatives, et à en payer indéfiniment le prix, notamment sous la forme de taux d’intérêt plus élevés.
- Une référence commune des prix dans les pays appartenant à la zone euro, ce qui développera la concurrence et stimulera les échanges. Elle assurera ainsi des prix attractifs et effectivement comparables pour les consommateurs, dont les choix seront facilités par une offre de services d’une qualité croissante.
- Une gestion saine des finances publiques. Celle-ci est de toute façon indispensable. Mais coordonnée à l’échelle européenne, elle favorisera la croissance au sein d’un grand marché homogène, facilitera la modération des impôts et des taux d’intérêt bas. Elle bénéficiera aux investisseurs, aux consommateurs et aux entreprises qui pourront ainsi développer la recherche, l’activité et l’emploi.
- L’élargissement des possibilités de financement des entreprises et de placement de notre épargne dans un marché financier de taille mondiale.
- Une source de simplification et d’économie dans les transactions au sein de l’Union (disparition du risque de change, paiements transfrontaliers moins coûteux…).
- Une monnaie reconnue qui concurrencera le dollar et le yen. L’euro donnera à l’Europe, première puissance commerciale mondiale, l’expression de sa véritable dimension économique. La Banque centrale européenne assurera la stabilité du pouvoir d’achat tant dans notre vie quotidienne que dans nos déplacements à l’étranger. L’euro sera ainsi le symbole concret de l’identité européenne et assurera à l’Union européenne une position centrale dans le concert international.
- Dans une Europe unifiée par l’économie et la monnaie, les citoyens et les entreprises, disposant désormais d’une totale liberté de mouvement, pourront tisser des liens approfondis. Des solidarités nouvelles pourront alors naître dans les domaines sociaux, culturels et politiques. Ainsi se forgera une Europe plus harmonieuse et plus démocratique.
Tous ces attraits de l’euro sont encore trop mal connus des populations européennes. Or l’adoption réussie de la nouvelle monnaie exige la confiance de tous, ce qui nécessite l’émergence d’un enthousiasme fort, expression d’une adhésion partagée. Il n’est que temps de susciter cette prise de conscience et cette appropriation de l’euro à tous les niveaux.
(…) L’euro sera l’un des piliers d’une cohésion nouvelle. C’est un acte de confiance dans l’avenir, un facteur d’espérance et d’optimisme, qui permettra à l’Europe de mieux affirmer sa destinée et d’entrer de plain-pied dans un XXIᵉ siècle fondé sur la paix et la liberté. »
Non, au terme de 15 ans d'application, l'euro n'est une chance pour la France ni pour l'Europe. De tous ses états membres, elle est celle ou l'impôt est le plus élevé et celle ou la statistique du chômage est la plus forte. De la coupe aux lèvres, qu'il est long le chemin, long comme la distance qui sépare "l'establishment" de la communauté des gens ordinaires.
Comment à ce point les tenants du Pouvoir, ont-ils pu ne rien voir venir ? Car enfin, ce qui n'a ou n'aurait pas été prévu, n'a pas cessé d'être prévisible... C'est pour en souligner l'évidence qu'ont été et seront écrites les quelques notes qui s'ensuivent et qui y ..seront jointes.