Un jour, un Chercheur suant la fièvre et les larmes
Coinça un virus dans ses éprouvettes.
-« Relâche-moi, j’ai à faire »,
Dit le Virus. –« Là, tu exagères,
Tu n’as pas toute ta tête !
N'attends pas que je te libère,
J'étudie ta grammaire »
Précise le Chercheur. –« A quoi bon ? Arrête!
Je vais muter et ça ne te servira guère ».
-« En attendant, tais-toi, sale bête ! »
Reprend l’homme. –« Oh là ! Sais-tu à qui tu parles ?
Je peux faire de toi un squelette,
Si je veux. Un peu de respect, c’est clair ? ! ».
L’autre : -« Quoi ? Du respect pour un serial killer ? »
Et le Virus agacé :
-« Tu as besoin de moi et de mes congénères
Pour exister mais pour moi, tu n’es qu’un client
Parmi d’autres, dont je peux me passer.
Et l’homme bouillant :
-« Moi, ma tâche est de chercher une arme
Contre un assassin. Toi, pourquoi t'es là, en fait ? »
-« Bonne question », dit le Virus , « mon charme
Est d’être insaisissable sur cette planète
Dans mon aspect physique et ma finalité.
Avec le recul, vous tous autant que vous êtes,
Comprendrez quel artiste j’aurai été,
Quel catalyseur légendaire
Comme ma cousine la Peste qui fit recette
Il y a belle lurette.
-« T’es Artiste et contemporain ? Quelle affaire !
Maintenant, je reconnais ta parenté
Et je comprends pourquoi tu fais tant de vacarme,
Pourquoi tu sèmes par-delà les frontières
Tant d’outrages à la beauté,
Tant de désenchantement mortifère !
Eh bien, imposteur, ma priorité
À moi, c ’est de briser ta carrière
Au propre et au figuré, tu nous pompes l'air ».