Coup d’Œil sur la Situation Sécuritaire au Maroc
Les défis sécuritaires au Maroc s’articulent autour de plusieurs menaces qui ont des caractéristiques spécifiques issues de la situation géopolitique du Maroc. Ce rapport donne une présentation détaillée du contexte sécuritaire marocain. Il analyse les tendances globales qui se profilent et passe en revue les menaces et dangers du jihadisme  . Il évoque notamment la détérioration de la situation sécuritaire dans la région Sahelo-Magrébine l’aggravation de la menace représentée par l’État Islamique et son rival AQMI .
Le Maroc dans la Carte Jihadiste
Les jihadistes marocains occupent une place importante au rangs des combattants étrangers de l’État Islamique et Nosra ;des sources officielles avancent les chiffres suivants :
- A la fin de 2014, 1203 Marocains combattants s’étaient ralliés à l’EI, en Syrie et en Irak, dont 218 ex-détenus .Plus de 254 ont péri dans les combats, ou dans les opérations kamikazes, notamment en Syrie.
- Dans le même sillage, 473 binationaux sont entrés en Syrie à partir de l’Europe. Sur 473 binationaux, 360 sont arrivés de la Belgique, 52 de la France, 37 des Pays-Bas,13 de l’Espagne, 6 de l’Allemagne, 3 de la Grande Bretagne, 1 de l’Italie et 1 de la Grèce.
- Par ailleurs, 128 jihadistes sont revenus au Maroc ; soupçonnés de vouloir perpétrer des attaques terroristes au royaume, ils furent arrêtés.
De même, la région du nord du Maroc peut être considérée comme étant une pépinière où se trouvent les filières de financement, de recrutement et d’envoi d’une majorité des combattants marocains quittant le pays via Ceuta et Mlilia.
Aussi ,le Maroc est influencé par les connexions entre les éléments marocains des différents groupes jihadistes d’AQMI et EI agissant dans la région Sahelo-Magrébine.
Défis et Menaces sécuritaires au Maroc
Les récentes attaques jihadistes dans le monde montrent qu’aucun pays ne semble hors de portée des menaces multiformes ; seul le degré d’exposition aux menaces est lié à la situation géographique de chaque État, à la vigilance et à la capacité de réplique et d’anticipation. Dans ce sens, la stratégie sécuritaire marocaine se trouve face à de réels défis et menaces sécuritaires :
- Le nombre important de Marocains et de binationaux qui rallient les groupes jihadistes EI. Sur les 1609 Marocains combattants pour différentes factions terroristes dans ces trois pays, plus de 800 sont enrôlés dans les rangs de Daech, selon le patron du BCIJ marocain. Un éventuel retour de ces terroristes marocains au royaume constituerait un véritable danger.
-  L’utilisation massive des nouvelles technologies de la communication de la part des groupes jihadistes ;
- Les nouvelles méthodes d’action des jihadistes qui montrent leur tendance vers les attaques suicidaires, guerre urbaine, guerre médiatique, actions de sabotage, etc. ;
- L’évolution de la criminalité transnationale dans l’espace Sahelo-Magrébin qui constitue un marché épanoui de trafic d’armes s’installant ainsi dans le Sahara central ;
- L’absence d’une coopération sécuritaire maghrébine ;
- La forte présence des groupes jihadistes en Libye ;
- La déstabilisation sécuritaire, politique et sociale qui secouent l’Afrique du Nord ;
- Le danger de délocalisation des conflits ethniques et confessionnels du Moyen-Orient vers le Maghreb;
- L’activité de contrebande au nord du Maroc, à Ceuta et Mlilia et aux frontières avec l’Algérie.