L’information juridique ou la nécessité du maintien d’un support sous format papier

Publié le 17/02/2012 Vu 2 936 fois 6
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Malgré l'essor des ressources électroniques et leur évolution au cours de ces dernières années, les documents imprimés conservent des spécificités et une plus-value que les ressources électroniques n’ont pas encore complètement acquises.

Malgré l'essor des ressources électroniques et leur évolution au cours de ces dernières années, les docum

L’information juridique ou la nécessité du maintien d’un support sous format papier

Selon Cécile POIROT, dans le cadre de son mémoire d’étude de janvier 2011 sur la place des documents imprimés dans les futures bibliothèques: «Les prédictions sur la mort du livre, et plus généralement sur la mort de l’imprimé, ne sont pas nouvelles : elles se sont multipliées lors de l’avènement de la radio, puis de la télévision, et enfin lors de l’avènement des différents supports de l’information et de la communication. Les questionnements sur l’avenir et le maintien de l’imprimé en bibliothèques sont réapparus suite à l’essor de la documentation électronique. L’offre en ressources électroniques se développe et s’améliore. Les pratiques de la population en termes de recherche et d’accès à l’information évoluent et se déplacent vers une utilisation massive de ces ressources.» (Quelle(s) place(s) pour les documents imprimés dans les futures bibliothèques ? : Mises en perspective suite à l’essor des ressources électroniques / http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/document-49249)

 

Mais, face à cette concurrence accrue de l’information sous format électronique, les documents imprimés ne sont pas dénués de toute utilité dans la mesure où ceux-ci présentent, au contraire, de multiples avantages: diversité, préservation et conservation, fiabilité, praticité.

 

-Diversité

«Les documents imprimés sont bien plus divers et multiples que les documents que l’on trouve en version électronique. En effet, bien que les opérations de numérisation soient nombreuses, et que les ressources accessibles sur l’internet augmentent de façon exponentielle, ces ressources électroniques ne représentent en quantité qu’une faible partie des collections traditionnelles. (...)

Le foisonnement de ressources électroniques que l’on peut trouver sur l’internet conduit de nombreux usagers à négliger les ressources non électroniques et entretient une illusion d’exhaustivité. En ce qui concerne les activités de recherche, cela pose un problème et peut déboucher sur une remise en cause de l’objectivité de certains travaux.» (cf pour approfondissement sur ce point, notre article http://www.legavox.fr/blog/info-juridique/phenomene-limitation-recherche-informations-7746.htm

-Pérennité

«L’imprimé est relativement pérenne. A l’inverse, on ignore encore la durée exacte de conservation des documents numériques. L’archivage électronique, au niveau local et au niveau national, est largement insuffisant. Alors que les documents imprimés ont une durée de conservation très longue (cas mis à part pour les papiers acides), les documents sur support numérique peuvent avoir une durée de vie de cinq ans environ. (...)

Par ailleurs, la bibliothèque peut se trouver assez facilement privée des archives électroniques. Au contraire, on peut conserver les anciens numéros de périodiques en version imprimée. Ceci pose la question de la propriété des données pour les bibliothèques : elles ne sont désormais plus propriétaires des abonnements quand il s’agit des ressources en ligne. Elles ne peuvent qu’en garantir l’accès tant qu’elles sont abonnées à ces ressources.»

 

-Fiabilité des informations

«L’imprimé bénéficie encore d’un certain crédit dans l’opinion, car il passe par le filtre d’un éditeur, contrairement à de nombreuses ressources électroniques. Ainsi, selon une étude commanditée par le Research Information Network et le Consortium of research libraries in the British Isles menée en 2006, pour 48% des bibliothécaires, le fait que les publications apparaissent d’abord sous forme imprimée avant d’apparaître sous forme électronique constitue une garantie de fiabilité. Les publics également font plus confiance à un document imprimé qu’à un document disponible sur l’internet. (...)

La méfiance vis-à-vis des ressources que l’on trouve sur l’internet n’est certes pas toujours fondée, de nombreux sites internet, notamment institutionnels, étant aussi fiables que les éditions imprimées. Toutefois, on court proportionnellement plus de risques sur l’internet où l’on trouve une masse d’informations qui n’ont pas forcément fait l’objet d’un processus attestant de leur validité

 

-Une plus grande liberté

«Les avantages pratiques liés à l’imprimé sont encore nombreux: alors que la documentation électronique nécessite un appareil de lecture, on peut spontanément emporter des supports imprimés avec soi. Un imprimé se suffit à lui-même, alors qu’un appareil de lecture dépend de la fourniture en électricité et de la connexion à l’internet pour l’approvisionnement de contenus.

 

Pour conclure, citons Christophe Didier, directeur du Développement des collections à la BNU selon lequel « une bibliothèque sans livres [imprimés] est un établissement qui n’a pas beaucoup d’intérêt»...

 


Rappel: Extraits tirés du mémoire d’étude de Cécile POIROT, à lire absolument pour approfondir le sujet: (Quelle(s) place(s) pour les documents imprimés dans les futures bibliothèques ? : Mises en perspective suite à l’essor des ressources électroniques / http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/document-49249)

 

Sujet en lien avec le Débat papier contre numérique : quelques apports récents proposé par Emmanuel BARTHE (http://www.precisement.org/blog/Debat-papier-contre-numerique.html). 

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1 Publié par Visiteur
16/05/2013 11:37

Bonjour,
En effet le maintien d'un support sous format papier de l'information juridique est indispensable pour les différentes raisons évoquées.
Cependant, il ne faut pas oublier les avantages du numérique.
En effet, le numérique offre un gain de temps non négligeable. Ceci semble très important en particulier pour les jeunes avocats qui sont souvent débordés.
De plus, l'utilisation du numérique est simple et rapide, ceci peut éviter de perdre du temps dans une recherche car l'accès à une recherche est immédiat.
Un autre avantage du numérique est le cout d'abonnement numérique qui est souvent inférieur au cout d'abonnement papier.
Ce mode de maintien de l'information est également plus écologique puisqu'il ne nécessite pas l'impression de nombreuses pages.
Enfin, le mode numérique est intéressant lorsqu'il faut partager des documents à d'autres utilisateurs, ceci ne nécessite donc pas l'impression de nombreuses pages et peu se faire plus rapidement et facilement. En effet, grâce au numérique il n'est pas nécessaire de se transmettre un document de main à main, ce qui pourrait demander un certain délais selon les disponibilités des personnes.
Finalement il est indispensable de trouver un compromis entre les deux modes de maintien de l'information, selon l'utilisation de la ressource.

2 Publié par Visiteur
29/05/2013 22:49

Bonjour,
je suis en effet d'accord avec votre article. le maintien d'un support sous format papier de l'information juridique est indispensable.
en effet, même si la bibliothèque numérique (composée essentiellement des bases de données) semble d'un point de vue technologique être un outil merveilleux car rapide, efficace et écologique (suppression des masses de papier), il est tout de même à noter une faille du point de vue intellectuel et de recherche pratique.
citons un exemple afin de mieux expliquer cette faille. Celui qui effectue une recherche sur un outil numérique, alors qu'il pense avoir la maîtrise à travers les mots clés qu'il inscrit, se trouve en réalité entièrement tributaire pour le résultat de sa recherche, du moteur et des données qui y ont été intégrées. Cela entraîne une dépendance et une certaine limitation de l’investigation intellectuelle et matérielle qui semble assez préoccupante.
c'est pourquoi le support sous format papier reste pour moi indispensable et je pense qu'il n'est de ce fait pas près de disparaître

3 Publié par Visiteur
03/06/2013 23:32

La complémentarité entre les supports papier et électronique est aussi un élément à bien intégrer. Les documents anciens, les textes abrogés eux-mêmes, ne perdent pas forcément leur intérêt scientifique. Or, en France, les éditeurs juridiques ne proposent jamais la totalité de leurs collections papier en ligne.

4 Publié par Visiteur
06/06/2014 14:20

Bonjour,

Je suis également d'accord avec votre article. Il est vrai qu'un maintien sur support papier parait indispensable. Cependant, la bibliothèque numérique parait être tout aussi utile et permet une rapidité dans les recherches. De plus, il est vrai que les éditeurs juridiques ne proposent pas une totalité de leurs collections papier en ligne.

5 Publié par Visiteur
09/04/2015 12:45

Bonjour

Je suis d'accord avec votre article qui présente tous les intérêts de la conservation d'un format papier pour la diffusion des données juridiques. Cependant comme le numérique progresse d'une façon très impressionnante dans notre société au point de changer rapidement nos mœurs j'ai un doute quant à la survie de ce même format papier. De plus si l'on couple ceci avec les problématiques environnementales actuelles, il se pourrait bien que le format de communication numérique finisse par supplanter complètement le format papier.

Cordialement

6 Publié par Visiteur
10/04/2015 19:53

La coexistence des supports papiers et numériques représente un atout de par la complémentarité, il serait dommage de voir le format papier disparaître bien que cela semble en effet inévitable.

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