L’inaptitude : un nouveau cas de rupture des CDD ?

Publié le Vu 2 151 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

L’inaptitude : un nouveau cas de rupture des CDD ?

La proposition de loi de simplification et d'amélioration de la qualité du droit a été adoptée par le Parlement le 14 avril 2011. Elle institue un nouveau cas de rupture des CDD : l'inaptitude physique du salarié. La loi devrait entrer en vigueur prochainement.

 

1. Actuellement, le CDD d'un salarié inapte ne peut pas être rompu par l'employeur

 

Les cas dans lesquels les CDD peuvent être rompus avant terme sont limitativement énumérés par la loi (1). Ainsi, le CDD peut être rompu d'un commun accord, en cas de faute grave du salarié, de force majeure, ou si le salarié est embauché en CDI dans une autre entreprise.

 

La jurisprudence a estimé que le CDD ne pouvait pas être rompu en raison de l'inaptitude du salarié et de l'impossibilité de le reclasser (2). Elle a précisé que l'inaptitude ne constituait pas un cas de force majeure permettant la rupture anticipée (3).

 

En conséquence, dans une telle hypothèse, le salarié doit être maintenu dans les effectifs. Par contre, il n'a pas droit au paiement de son salaire (2). Toutefois, si l'inaptitude du salarié à une origine professionnelle, l'employeur peut demander au juge de rompre le contrat (4).

 

2. La réforme envisagée : création d'un nouveau cas de rupture anticipée des CDD

 

La loi de simplification du droit permet à l'employeur de rompre un CDD de manière anticipée en raison de l'inaptitude physique du salarié, et de l'impossibilité de le reclasser. L'employeur devra donc toujours chercher à reclasser le salarié avant de rompre le CDD.

 

En cas de rupture du CDD, le salarié aura droit à une indemnité de rupture au moins égale à celle de l'indemnité de licenciement. En cas d'inaptitude d'origine professionnelle, le montant de cette indemnité sera doublé.

 

Lorsque le salarié en CDD aura été déclaré inapte, l'employeur aura un mois pour le reclasser ou, faute de reclassement possible, rompre son contrat de travail. A défaut, il devra reprendre le paiement des salaires.

 

 

(1) Articles L. 1243-1, L. 1243-2 et L. 1243-3 du Code du travail

(2) Arrêt de la Chambre sociale de la Cour de cassation du 8 juin 2005. N° de pourvoi : 03-44913

(3) Arrêt de la Chambre sociale de la Cour de cassation du 12 juillet 1999. N° de pourvoi : 97-41131

(4) Article L. 1226-20 du Code du travail

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles