La plateforme Facebook de petites annonces entre particuliers est infestée d'objets de contrefaçon. Le réseau social assure prendre le sujet très au sérieux.{C}
Un sac Louis Vuitton à 50 euros, le maillot de Neymar au PSG à 20 euros… Des dizaines de produits luxueux à des prix étonnamment bas sont proposés sur le Marketplace de Facebook. Cette “place de marché” dédiée aux petites annonces entre particuliers a débarqué en France en août 2017.
Impossible de savoir si ce service a séduit les internautes français. Mais huit mois après son lancement aux États-Unis, Facebook avait annoncé que la barre des 18 millions d’objets mis en vente sur la plateforme était franchie.
Ce n'est pas la première fois que Marketplace est accusé d'alimenter le marché de la contrefaçon, estimé à près de 500 milliards de dollars par l’OCDE en 2016. Mais le problème n'est visiblement toujours pas résolu.
Des journalistes du site américain spécialisé Business Insider ont contacté une trentaine de vendeurs via Marketplace, dont la majorité étaient des particuliers. Certains leur ont demandé un numéro de téléphone et des coordonnées bancaires pour valider la transaction. Avec ces éléments, il est possible d'usurper une identité.
200.000 contrefaçons supprimées en six mois
Facebook a bien une politique de lutte contre la vente de contrefaçon. Dans son rapport de transparence dévoilé en décembre, le réseau social a révélé avoir supprimé plus de 200.000 contrefaçons de sa plateforme au cours des six premiers mois de l'année 2017.
"Nous avons construit des modèles basés sur l'intelligence artificielle pour détecter les contenus violant nos conditions d'utilisation", nous a confié un porte-parole de Facebook.
Malgré tout, les annonces de reproductions fleurissent chaque jour sur le Marketplace. Comme par exemple un t-shirt indiqué comme Gucci vendu trente euros sur Facebook, "neuf" mais sans étiquette. La version originale est commercialisée dix fois plus cher, à 390 euros. Un peu plus loin, un sac siglé de la même marque est proposé à seulement...14 euros.
Le géant américain compte aussi sur la vigilance des internautes et des marques de luxe pour identifier les copies. Il a ainsi reçu 14.279 signalements sur le premier semestre de 2017 et supprimé 81.2% d'entre elles. Un porte-parole de Facebook nous a confié agir dans les 24 heures qui suivent un signalement. "Les personnes postant des offres illégales voient immédiatement leur annonce retirée et leur compte suspendu", a-t-il précisé.
Facebook souhaite également généraliser la vérification d'identité pour les gens qui souhaitent vendre des produits de marque. "De premiers tests nous ont permis de constater l'effet dissuasif de cette mesure", a affirmé le porte-parole de Facebook.
En attendant, les journalistes anglais ont réussi à se procurer des contrefaçons d'un sac Gucci, d'un bracelet Tiffany et d'une montre Rolex. Le géant américain a encore du travail.
Extrait de l'article de Pauline Dumonteil pour BFM TV