Nullité du contrat d’assurance emprunteur en cas de fausse déclaration de santé !

Publié le 29/03/2017 Vu 3 366 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Le litige porte sur la mise en œuvre de la garantie de l’assurance souscrite par l’emprunteur dans le cadre de la construction d’une maison individuelle.

Le litige porte sur la mise en œuvre de la garantie de l’assurance souscrite par l’emprunteur dans le cad

Nullité du contrat d’assurance emprunteur en cas de fausse déclaration de santé !

Quels sont les faits ?

Il s'agit de la souscription d'un contrat d'assurance emprunteur pour le financement de la construction d 'une maison individuelle.

La demande d'adhésion de l'assuré au contrat d'assurance de groupe emprunteur fait état d'une déclaration de santé ne comportant que des réponses négatives à chaque question, avec une signature précédée de la mention lu et approuvé.

A la réception de ce document, comportant l'identification sans aucune ambiguïté de l'adhérente, l'assureur a cru légitimement qu'elle avait rempli le questionnaire de santé.

En fonction de cette demande, l'assureur a émis un certificat de garantie.

Or la déclaration de santé de l’emprunteur constituait un faux, à la fois matériel et intellectuel, dans la mesure où elle n'a pas été établie par l’assuré, mais par la secrétaire de l’entreprise de construction de maison individuelle ayant vicié le consentement de l'assureur[1].

En d'autres termes, alors qu'il croyait être en possession d'une déclaration émanant de l'assuré, l’assureur a transmis sa proposition d'assurance sur la base non pas de déclarations inexactes, mais d'un faux à la fois matériel et intellectuel ;

La rencontre des volontés n'a pu avoir lieu, car le consentement de l'assureur a été nécessairement vicié à la base par la production d'un faux.

En effet, et en matière d'assurance de santé, la déclaration du risque par l'assuré permet seule à l'assureur de mesurer l'étendue du risque, et conditionne par conséquent le principe de son acceptation et les modalités de la couverture proposée, ainsi que le montant de la prime.

L’ESSENTIEL À RETENIR

Le vice du consentement de l'assureur entraîne la nullité du contrat.

L'annulation du contrat oblige à remettre les parties dans l'état initial, sans que ces dernières puissent se prévaloir du code des assurances, notamment en termes de prescription biennale.

Les juges ont donc ordonné la restitution par l’assuré des sommes indûment perçues, par application d'un contrat qui n'a plus de fondement puisque sa nullité est prononcée.

En sens inverse, les primes devront être remboursées.


Claudia CANINI

Avocat à la Cour

www.canini-avocat.com


[1] Cour d'appel, Montpellier, 1re chambre B, 8 Février 2017

Vous avez une question ?
Blog de Maître Claudia CANINI

Claudia CANINI

150 € TTC

124 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

A propos de l'auteur
Blog de Maître Claudia CANINI

Engagée dans la défense des droits des majeurs protégés, j'accompagne les personnes sous tutelle ou curatelle, ainsi que leurs proches, tuteurs, curateurs et aidants familiaux dans leurs démarches juridiques.

Je vous propose des consultations personnalisées et confidentielles :

  • Écrites
  • Par téléphone
  • En visioconférence
  • En personne à mon cabinet de Toulouse

Pour en savoir plus sur mon expertise et mes dernières actualités, consultez mon blog sur Legavox : https://www.legavox.fr/blog/tutelle-curatelle-avocat/

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

150 € Ttc

Rép : 8h max.

124 évaluations positives

Note : (5/5)
Rechercher
Informations

Cabinet d'avocat en ligne 7J/7

www.canini-avocat.com

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles