Droit des patients soignés sous contrainte - Historique et questionnements

Publié le Vu 1 625 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Droit des patients soignés sous contrainte - Historique et questionnements

L’hospitalisation sous contrainte trouve ses fondements dans la loi sur les aliénés du
30 juin 1838. Deux modalités d’internement ont été créées : le placement volontaire s’appliquait sur demande des proches lorsque les soins étaient rendus nécessaires par l’état de la personne. En cas de dangerosité avérée du malade, le Préfet décidait de la mise en œuvre d’un placement d’office.

Cette loi ne prévoyait pas l’hospitalisation libre, qui a été instaurée par la réforme du
27 juin 1990 relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux et à leurs conditions d’hospitalisation, aujourd’hui encore en vigueur.

Ce n’est qu’à la fin du XXème siècle que l’on commence à parler de « droits » et de « protection ». Il s’agit d’une loi précurseur dans le domaine de la protection des droits du patient, dont la consécration est intervenue le 4 mars 2002 avec la loi Kouchner relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. Cette loi générale crée des droits pour tous les patients et renforce la protection des personnes hospitalisées sous contrainte.

Aujourd’hui l’hospitalisation libre est devenue le principe. Le malade consent aux soins psychiatriques et son hospitalisation constitue une démarche volontaire. Cette modalité d’hospitalisation n’est applicable que lorsque le patient est capable de discernement. Elle ne pose aucune difficulté, et ne sera donc pas traitée, car le patient en hospitalisation libre bénéficie en principe des mêmes droits que tout autre patient.

En revanche, il est parfois nécessaire de recourir à des modalités spécifiques d’hospitalisation propres à la psychiatrie en raison de la rupture de dialogue, de troubles comportementaux voire de dangerosité entrainés par la pathologie psychiatrique. Ainsi, pour préserver l’intégrité du patient lui-même et des tiers, il peut s’avérer indispensable de procéder à une hospitalisation sous contrainte, qui peut prendre la forme d’une hospitalisation à la demande d’un tiers ou d’une hospitalisation d’office, au cours desquelles les droits du patient sont limités.

La loi du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge introduit une nouveauté dans le paysage des soins sous contrainte puisqu’il prévoit la mise en œuvre de soins psychiatriques en ambulatoire sans consentement.

 

Il apparait que la psychiatrie est une discipline médicale particulière, où l’on peut être soigné contre sa volonté, et voir ses droits et libertés limités voire anéantis.

De telles restrictions de libertés ne sont acceptables que si elles restent exceptionnelles et conditionnées à la nécessité de soigner une personne qui ne peut plus prendre soin d’elle-même et qui risque de porter atteinte à son intégrité physique ou à celle des autres.

Ce type de privations de liberté n’est justifié qu’à la condition que la protection des patients psychiatriques soit assurée efficacement. Cette problématique présente un intérêt tout particulier au moment où se développe la volonté de protéger encore plus efficacement les droits du patient et suite à la réforme du système de soins psychiatriques.

 

Ce billet est l'introduction de la présentation résumée de mon mémoire effectué en juin 2011 sur les "Droits des patients soignés sous contrainte". Il sera actualisé du fait de l'intervention de la nouvelle loi de juillet 2011. 

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de Maître Noemie R.

Bienvenue sur le blog de Maître Noemie R.

Dates de publications
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles