En septembre 2017, le conseil international sur les transports propres alerta l'agence de protection environnementale après avoir découvert que le groupe Volkswagen avait à l'aide de logiciel frauduleux trompé les autorités sur les émissions de gaz de plus de 11 millions de voitures fonctionnant au diesel. Suivit alors une enquête qui permit d'épingler d'autres constructeurs qui faisaient usage de procédés similaires pour faire passer les tests d'homologation à des véhicules super polluants.
Les origines du scandale
En 1999, l'agence de protection de l'environnement (EPA) des U.S.A annonçait que le taux autorisé d'émission d'oxyde d'azote (NOx) et de CO2 pour les automobiles serait revu à la baisse. La décision entra réellement en vigueur en 2009. Le constructeur Volkswagen, pour contourner ces nouvelles restrictions avait alors programmé ses véhicules destinés au marché américain pour que les émissions de gaz soient moindres durant les tests d'homologation alors qu'en réalité ces automobiles émettaient jusqu'à 40 fois plus que la limite prescrite. Ces voitures ont donc pu être commercialisées avant qu'en 2015, une étude ne révèle une différence alarmante entre le taux d'émission de gaz des véhicules Volkswagen sur le marché européen et ceux vendus aux U.S.A.
Implications environnementales et sanitaires
En cette période où le monde entier est alarmé sur les effets néfastes des activités humaines sur l'environnement, la nouvelle de la supercherie de Volkswagen et un peu plus tard celle des autres constructeurs démasqués venaient renforcer les craintes des organisations de défense de l'environnement. De telles irresponsabilités à un niveau organisationnel remettent en question tous les efforts et les sacrifices qui sont faits par des communautés entières pour réduire les maladies et les décès précoces dus aux agressions que subit leur cadre de vie. L'ozone et les particules fines qui composent ces émissions sont directement responsables de conditions respiratoires et cardiovasculaires qui peuvent mener à la mort.
La gestion de la crise
Suite aux révélations, le groupe Volkswagen avait dans un premier temps nié toute faute intentionnelle, imputant les divergences dans les résultats à un défaut de la technologie. Et pour sous l'ampleur qu'a pris la crise via les réseaux sociaux et internet, la compagnie a modifié sa déclaration et plaidé coupable pour avoir équipé ses véhicules d'appareils susceptibles de modifier les émissions de diesel. Ils ont signé un exposé conjoint des faits expliquant comment leurs ingénieurs avaient délibérément dissimulé l'utilisation de ces appareils. Dans un autre contexte, Florian Silnicki explique l'importance de maitriser ses réseaux sociaux lors d'une crise.
Un juge fédéral américain a condamné le groupe Volkswagen à payer une amende de 2,8 milliards de dollars. Il fut révélé que les émissions hors-normes des véhicules Volkswagen concernaient près de 11 millions de voitures dans le monde entre 2009 et 2015. En 2015, la compagnie a annoncé qu'elle apporterait des mesures correctives sur tous les véhicules touchés. Au nombre de ces véhicules, on comptait, 5 millions de véhicules diesel, dont 2,1 millions chez Audi ; 700 000 chez SEAT ; 1,2 million chez Škoda et 1,8 million de véhicules utilitaires supplémentaires. Le scandale éveilla l'attention des autorités qui poursuivirent leurs investigations auprès d'autres grands constructeurs.
Il faut toutefois noter que l'usage par les médias du terme « dieselgate » semblerait avoir orienté le débat sur la pollution due à l'usage des moteurs diesel tout en limitant l'impact sur la responsabilité civile des grandes entreprises qui semblent de plus en plus confiantes de pouvoir contourner les lois sans grandes conséquences.