Avec l’accroissement du nombre d’étudiants en droit (la licence de droit est la plus demandée sur Parcoursup, comme le constate cet article de l’Étudiant, la sélection en master devient de plus en plus dure. Là où il y a encore 10 ans un élève avec 12 de moyenne pouvait prétende à la plupart des masters et être sûr d’avoir une place, aujourd’hui ce n’est plus le cas.
Depuis l’année scolaire, 2020/2021 les élèves finissant leur licence sont sélectionnés dès l’entrée du M1 et non plus en fin M1 pour l’année du M2. Cela fait suite à la réforme des masters qui a eu lieu en 2016 pour l’ensemble des filières bien que celle-ci est commencée à s’appliquer tardivement pour les études de droit.
Cela laisse une marge de manœuvre moins importante pour se constituer un bon dossier. Cependant, le réel problème est l’augmentation croissante du nombre d’étudiants pour un nombre de places en master, qui lui, reste au beau fixe. Ainsi, il serait aisé de penser que la sélection en master est injuste et que les masters devraient au moins augmenter leur capacité d’accueil, cependant raisonner de cette façon est trop simpliste.
En effet, la capacité d’accueil d’un master est là pour que celui-ci garde une certaine rareté sur le marché de l’emploi. Il est certain que si tous les étudiants pouvaient avoir le même master celui-ci n’aurait plus aucune valeur sur le marché de l’emploi et les étudiants se retrouveraient avec un diplôme sans aucune valeur. Cela dit, même malgré cette sélection les places sur le marché du travail sont chères, d’autant plus qu’il y a un phénomène d’accumulation des diplômes, en outre avec des diplômes étrangers tel que les LLM (Master of Law) ou d’école de commerce.
Cela est encore une fois dû à un entassement d’étudiants et la demande devient supérieure à l’offre ce qui permet aux employeurs de faire une sélection drastique et de choisir les étudiants avec les meilleurs diplômes.
Pour revenir à nos propos, il est donc bon pour les étudiants qu’il y ait une sélection pour que leur diplôme garde une certaine attractivité sur le marché de l’emploi.
Le bon état d’esprit n’est pas de se plaindre de la sélection en master, mais plutôt d’anticiper le plus tôt possible cette sélection.
Désormais dès la première année de licence un étudiant en droit voulant un master d’une faculté « cotée » comme une Parisienne (Panthéon-Sorbonne, Assas, Dauphine, les 3 meilleures écoles selon le classement étudiant.es) ou d’une grosse université de province devra se tenir prêt et avoir les meilleures notes possible, mais pas seulement.
Conseils pour les étudiants en droit
Si vous vous en sentez capable opter pour une double licence, beaucoup de facultés en proposent des diverses et variées et cela est un gros plus pour la sélection. Cependant, attention de ne pas tomber dans le piège si vous ne vous en sentez pas capable privilégiez la licence normale. Une licence de droit validé avec 14 de moyenne vaudra toujours plus qu’une double licence validée à 12.
Perfectionnez votre anglais et attestez de votre niveau. En effet, l’anglais est de plus en plus indissociable aux professions juridiques, notamment celles portées sur le droit des affaires. Dans les cabinets d’avocats internationaux, les avocats ne travaillent qu’en anglais donc cela sera un critère de sélection très important. Plein de certifications existent que vous pouvez passer à tout moment de l’année (TOEIC, TOEFL, IELT etc).
Durant vos années d’études, essayez de faire une année à l’étranger, si cela est possible, dans le cadre d’un Erasmus par exemple ou encore d’un LLB (bachelor of laws), le meilleur étant incontestablement le LLM (Master of Laws), qui demande un certain investissement, mais qui est très recherché par les recruteurs et qui vous permettra d’accéder plus facilement aux masters les plus prestigieux. (Vous pouvez retrouver un guide des LLM à l’adresse suivante : http://www.llm-guide.com)
Par ailleurs, les étudiants doivent être au courant de la ligne de « flottaison » dénommée comme telle par Patrick Morvan professeur agrégé à l’université Paris 2 Panthéon-Assas. La ligne de flottaison que l’on considère à peu près à 12 (elle a possiblement augmenté avec le covid et les partiels à distances) est la moyenne au-dessus de laquelle votre dossier sort de la masse (celle-ci est plutôt de 14 pour les masters les plus prestigieux). C’est-à-dire que si vous avez des moyennes en dessous de cette ligne votre dossier sera noyé dans la masse et il sera très difficile de se démarquer pour obtenir le master souhaité. Le meilleur conseil que j’ai à vous donner est de viser la meilleure moyenne possible !
Enfin, choisissez bien votre master. En effet, la plupart des étudiants, bien que nombreux, visent les mêmes mentions se rend l’accessibilité à ces mentions est de plus en plus difficile, je parle bien évidemment des masters en droit des affaires et la plupart des branches qui en découlent et des masters en droit pénal. Sachez en guise d’exemple que pour avoir une chance d’accéder au master droit des affaires et fiscalité de l’Université Paris 2 Panthéon Assas, il faut de préférence avoir à peu près 14,5 ou 15 de moyenne (14,5 si vous venez directement d’Assas) et ce sur l’ensemble de vos années, même dans cette hypothèse, vous n’êtes pas sûr d’obtenir le master.
Tout ça pour dire qu’il faut éviter de suivre bêtement le « troupeau » comme le fondent beaucoup d’étudiants, visez une branche du droit qui vous plaît, ce n’est pas parce que vous ne faites pas un master en droit des affaires que votre vie est terminée loin de là. Plein de branches du droit permettent de gagner confortablement sa vie tout en ayant un travail moins stressant et prenant qu’un avocat d’affaires par exemple.
En conclusion, la sélectivité en master ne cesse d’être de plus en plus ardu chaque année et cela va en s’empirant, il est donc pour tout étudiant en droit de s’informer le plus tôt possible de cette sélection et de s’y préparer au mieux pour ne pas finir sur le carreau.