La convocation à un entretien préalable au licenciement

Publié le Modifié le 08/10/2015 Vu 14 555 fois 21
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

La convocation à un entretien préalable au licenciement

"Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel, ou pour les causes que la loi autorise." (Article 1134 du Code civil ; 1804).

Commenter cette disposition relèverait sans doute de l'oeuvre de toute une vie. Ici, je ne me risquerai pas à vous expliquer en quoi cette disposition constitue le socle de notre droit des obligations, ou pourquoi elle marque le triomphe des théories consensualistes.

En revanche, je tiens à prendre appui sur cet article pour mettre en lumière l'importance du respect de la procédure de licenciement. Qu'il soit envisagé en raison d'un motif personnel (disciplinaire ou non) ou pour motif économique, le licenciement est une rupture unilatérale du contrat de travail. Concrètement, cela signifie que l'employeur se sépare de son salarié. Il est à l'origine de ce processus de rupture de la relation de travail (le cas échéant, il s'agirait d'une prise d'acte ou d'une démission). On supposera de même qu'aucun accord amiable n'a été trouvé (au titre, par exemple, d'une "rupture conventionnelle").

C'est ici que prend son sens la référence à l'article 1134 du Code civil. En l'absence de consentement des parties, le contrat ne peut prendre fin que pour les causes que la loi autorise - le licenciement en fait partie.

La loi autorise le licenciement, et force est de constater qu'elle l'encadre de manière très stricte. Procédure rigoureuse à respecter, motivation réelle scrutée par les juges du fond... Le licenciement est un casse-tête pour les employeurs, et le non-respect des dispositions entraîne systématiquement l'indemnisation du salarié. Salariés et employeurs scruteront donc, pour des raisons diverses que l'on comprendra aisément, les éventuels faux-pas commis à l'occasion de cette procédure. Voici un guide qui leur sera profitable.

La première étape d'une procédure de licenciement est la convocation du salarié à un entretien préalable.

Par quel moyen ?

Au terme de l'article L1235-2 du Code du travail, la convocation écrite peut être délivrée de la manière suivante :

- lettre remise en main propre avec récépissé

- lettre recommandée avec accusé de réception

La jurisprudence tolère le Chronopost dans la mesure où il se rapproche de la LRAR (cass.soc. 8 février 2011, n° 09-40027).

Sont en revanche EXCLUES les convocations par SMS, fax, appel téléphonique et autres modes informels.

Que doit préciser la lettre de convocation ?

La loi (12 mars 2007) pose un certain nombre de mentions impératives, dont le non-respect vice automatiquement la procédure. La lettre de convocation doit mentionner :

- La date de l'entretien, lequel doit se dérouler au moins cinq jours francs après la remise effective de la lettre. Ce délai ne peut être raccourci, et cela même si les deux parties le souhaitent. La computation s'opère selon les règles du Code de procédure civile.

- Le lieu de l'entretien

- La faculté qu'a le salarié de se faire assister. Si l'entreprise dispose soit d'IRP (délégués du personnel, comité d'entreprise, délégation unique du personnel) soit de salariés titulaires d'un mandat syndical (délégué syndical, représentant de la section syndicale), cette assistance ne peut venir que d'un membre de l'entreprise. Le cas échéant, il pourra se faire assister soit par un membre de l'entreprise, soit par un "conseiller des salariés", choisi sur une liste dressée par l'autorité administrative.

- Enfin, la lettre doit préciser qu'un licenciement est envisagé. Deux écueils, ici. D'abord, il ne faut pas employer de termes flous tels que "sanction" ou "réprimande". Le salarié doit préparer sa défense, il doit donc être informé que la rupture de son contrat est envisagée. Deuxième précision : l'employeur doit garder à l'esprit qu'à ce moment de la procédure, rien n'est joué. L'employeur doit donc s'abstenir de mentionner le caractère éventuellement non-révocable de sa décision de licencier le salarié.

Quelles sanctions en cas de non-respect de ces formalités ?

Il faut ici distinguer selon l'effectif de l'entreprise et selon l'ancienneté du salarié. Trois hypothèses sont à faire.

- Si le licenciement d'un salarié survient sans que la procédure requise ait été observée, mais pour une cause réelle et sérieuse, le juge impose à l'employeur d'accomplir la procédure prévue et accorde au salarié, à la charge de l'employeur, une indemnité qui ne peut être supérieure à un mois de salaire (article L1235-2 C.trav).

- Si le licenciement d'un salarié survient sans que la procédure requise ait été observée,  et en l'absence de cause réelle et sérieuse, cette indemnité n'est pas due en tant que telle. Elle est "incluse" dans l'indemnisation de l'absence de cause réelle et sérieuse.

- Lorsque le salarié a de moins de deux ans d'ancienneté dans l'entreprise et lorsque l'entreprise emploie habituellement moins de onze salariés, il peut prétendre, en cas de licenciement abusif, à une indemnité correspondant au préjudice subi. (Article L1235-5 C.trav)

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
07/02/2016 08:51

Bonjour Isaline
Oui l'employeur doit reprendre les salaires dans un délais d'un mois après la deuxième visite médicale, tel qu'ils étaient avant l'inaptitude.L'employeur doit vous informer que vous pouvez vous faire assister par un conseillé du salarié présent sur les listes de l'administration et affichées en mairie, dans la mesure ou vous êtes moins de 11 salarié et qu'il n'y a pas au sein de votre entreprise de représentation du personnel.
Bien à vous

2 Publié par Visiteur
02/03/2016 21:58

Bonjour
Mon employeur m'a licenciée alors que j'étais en arrêt maladie, de plus je n'ai jamais été convoquée pour un entretien préalable de licenciement... Je n'ai jamais vu cette convocation même après avoir réclameré ce courrier à mon ancien employeur. J'insiste sur le fait que dans ma lettre de licenciement il est clairement indiqué que je ne me suis jamais présentée à cet entretien. Que puis-je faire pour avoir ce courrier, comment puis je me défendre ??
Merci d'avance pour vos réponses

3 Publié par Visiteur
19/08/2016 20:09

Bonjour mon adresse personnelle qui figure sur la lettre de l'entretien préalable est l'ancienne
Si mon adresse est mal notée ya til vis de procédure ?
Cordialement

4 Publié par Visiteur
19/09/2016 16:33

Je n'ai eu qu'un délai de prévenance de 4 jours ouvrés (normalement 5 j'ai lu) entre la présentation de la lettre et l'entretien préalable de licenciement. Y a t il vice de procédure même si il y a des IRP?
Merci d'avance pour votre réponse.

5 Publié par Visiteur
19/12/2016 14:39

Bonjour
Dans mon courier de convocation prealable au licenciement mon employeur m inform que le logiciel sue j utilise pour travailler m est restreint jusqu a la fin de la proedure.
N est ce pas deja une sanction?
Peut il donc ajouter une sanction a la sanction?

6 Publié par Visiteur
25/03/2017 10:04

Bonjour,

Mon ex employeur, suite à mon licenciement, à commis les erreurs ci-dessous détaillés lors de la remise de documents de fin de contrat:
ATTESTATION POLE EMPLOI
a) Une première fois sans identification URSSAF, sans cachet ni signature et la période de référence erronée.
b) Une deuxième fois avec l'identifiant URSSAF mais sans cachet ni signature et la période de référence erronée.
c) Une troisième fois, avec l'identifiant URSSAF, cachet et signature mais la période de référence erronée.
ATTESTATION TOUJOURS PAS RECU
CALCUL DES CONGES PAYES ERRONE: 6 jours au lieu de 20.5
CHEQUE MAL REDIGE: la mention " euros" manquant
CHEQUE DE REMPLACEMENT: reçu 15 jours après et raturé
MON EMPLOYEUR A ENCAISSE MES IJSS SANS ME LE REVERSER
FICHE DE PAIE DU DERNIER MOIS ERRONEE

ETC ETC

Peut-on considéré que ces éléments même après licenciement peuvent être considérés comme de vices de procédure?
Ces erreurs peut-on les réclamer lors d'une demande en référé auprès du Conseil de Prud'hommes?

Vous remerciant par avance de votre réponse
Cordialement

7 Publié par Visiteur
11/06/2017 12:57

Bonjour,
Une lettre de convocation à un entretien préalable pour un éventuel licenciement, est-il valable alors que je suis en CDD ? Il me semble que ce motif est valable seulement pour les CDI, n'y a t-il pas vice de procédure ?

8 Publié par Paulavo38
13/06/2017 11:48

Bonjour,

Le licenciement n'existe pas pour le CDD, ce n'est donc pas un vice de forme (procédure), mais plutôt un vice de fond... les cas de rupture anticipée du CDD étant limitativement énumérés par la loi.
L'employeur qui rompt votre CDD hors les cas prévus par la loi s'expose à devoir vous payer les salaires que vous auriez perçu si vous étiez allée jusqu'au bout de votre CDD

9 Publié par Visiteur
14/10/2017 18:14

Bonjour,
Aprés le rachat de mon entreprise qui marchait bien le repreneur en 2ans la mise en faillite,il ne peyait pas l'urssaf,j'ai été licencié pour faute grave sans jamais avoir reçu de convocation,il à résilié l'entreprise et a vendu au luxembourg,une procédure prud'hommale est en cour
Je ne sait pas si justice va être rendu?
Cordialement.

10 Publié par Visiteur
29/10/2017 12:32

Bonjour,
J'ai reçu une lettre précisant d'envisager à mon égard une mesure de licenciement.

Elle précise que j'ai le droit de me faire assister par une personne de mon choix appartenant obligatoirement au personnel d'une entité. Celle-ci n'existe plus.
Il s'agit d'une autre entité désormais.

1) Cela fausse-t-il la procédure ?
2) Si oui, à quel moment entreprendre les démarches de contestation ?

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de Valentin GUISLAIN

Maître Valentin GUISLAIN,
Avocat associé au barreau de Béthune (droit civil ; droit du travail ; droit commercial)
Membre du Conseil de l'Ordre

 

Cabinet d'avocats BVGL

44 rue Louis BLANC, 62400 BÉTHUNE

03.21.57.63.60

Informations
Rechercher
consultation.avocat.fr
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles