Il y a des jours ou l'on se demande ou nos politiques vont chercher leurs "objectifs"!
Dernièrement, nous avons eu droit à une énormité de taille: Notre Ministre de l'Ecologie nous a annoncé l'interdiction de vendre des véhicules à moteur thermique d'ici 2040....
Nous devons poser le problème en ces termes:
1/ Est ce une nième parole en l'air démagogique , auquel cas il n'y a pas à raisonner ni à réfléchir: circulons, il n'y a rien à voir: Elephant rose sans aucun intérêt.
2/ Est ce une "réflexion" aboutie ?
Dans ce cas, posons nous sérieusement la question des compétences des crânes d'oeuf qui nous gouvernent ( en Marche Avant ou en Marche Arrière).
En effet, cette "injonction" est proprement stupide pour des raisons extrêmement simples, pour qui se donne la peine de connecter seulement 2 de ses neurones sur des données réelles, ( et non des mirages baba écolos, a croire qu'il y aurait des salles de shoot dans les ministères) !
Démonstration
Il y a environ 35 millions de véhicules en France, et d'ici 2040, on peut tabler sur un minimum de 40 millions.
Ces véhicules parcourent en moyenne un peu plus de 17 000 km par an. ( statistique nationale 2015)
La consommation moyenne de ces véhicules se monte à 6,5 l/100 km. ( statistique nationale 2015)
Le Parc français automobile consomme donc environ:
40 000 000 x 17 000 x 6,5 / 100 , soit
44 200 000 000 litres de carburant.
L'équivalent kWh est de l'ordre de 9,68 kWh pour 1 litre de carburant.
Le parc automobile français consomme donc :
427 856 000 000 kWh par an....
Passons maintenant en Terra Wh, (unité utilisée pour évaluer la production EDF)
Consommation énergie du parc automobile français : 428 TWh.
Regardons maintenant quelles sont les capacités de production annuelles d'EDF.
EDF a produit en 2015 seulement 531 TWh, dont 415 TWh d'origine nucléaire ???????
Notons au passage que l'automobile consomme presque autant d'énergie que tous les consommateurs EDF.....
Première observation:
Le renouvellement du parc automobile se fait en moyenne sur 15 ans.
Passer le parc de véhicules français au tout électrique nécessite de fournir un supplément de :
428 /531 = 80 % de production supplémentaire.
En étalant sur 15 ans la montée en charge des besoins, cela signifie qu'il est nécessaire de produire 5,3 % d'electricité supplémentaire chaque année sur 15 ans.
On n'est déjà pas foutu de réduire le déficit dans les normes de Bruxelles, et on serait capable de plus que doubler la production EDF ( en énergies renouvelables bien sur..) ?
De plus, l'energie produite doit être acheminée !
Quand bien même on produirait suffisamment, cela suppose "en même temps" de multiplier par 2 la puissance du réseau ENEDIS ( cables, transformateurs, compteurs, etc...)
La encore, les investissements sont démesurés, pharaoniques.
Sous couvert de modernité, les grosses têtes qui nous gouvernent parlent aujourd'hui de réseaux intelligents ( Smart Grids).
En réalité, la seule intelligence de ces réseaux va consister à pouvoir "couper" l'alimentation de bornes de charge de véhicules électriques trop demandeuses en fonction de la situation du réseau, à gérer la pénurie.
L'avenir de mobilité electrique qui nous est promis peut aussi nous promettre des "cartes de rationnement"...
Imaginez un instant un monde automobile électrique dans lequel vous projettez de voyager et de recharger votre véhicule en route, à une borne qui s'avère ce jour "smart gridée" et hors service à votre arrivée ...Patience: on vous dit que c'est un progrès , Nom de Jupiter !
D'un côté, les constructeurs courent à la surenchère et nous annoncent des bornes de 350 Kw, a charge quasi instantanée, de l'autre les gestionnaire de réseau prônent la "coupure intelligente"...
Seconde observation:
Ce même Ministre nous promet également la fermeture des centrales nucléaires.
Ce n'est certes pas en combattant les "passoires énergétiques" ( terme "inclusif à la mode...) que l'on arrivera à se passer des centrales nucléaires dans un tel contexte.
Conclusion:
Le développement de la mobilité électrique n'atteindra surement jamais le "rêve éveillé" de notre Ministre, mais surtout, il devra concentrer ses efforts sur le stockage avant les bornes et sur l'autonomie d'approvisionnement ( solaire, éolien, générateur stirling à pelets, turbines setur, etc..).
Le seul projet viable de développement de la mobilité électrique réside en un approvisionnement autonome , non raccordé au réseau ENEDIS, .
Par exemple , 12 kWc photovoltaique, avec batterie tampon de 40 kWh, pour alimenter une borne semi rapide 22 kW.
Une telle installation permettrait à l'industrie hoteliere, par exemple, de jouer deux modèles économiques à la fois:
- Dans le cas de réservation client, l'energie stockée de jour est vendue de nuit au client.
- En l'absence de réservation de charge véhicule, l'energie de la batterie tampon est utilisée de nuit pour assurer les besoins de l'hotel ou du camping.