La clause d’un contrat de VEFA relative aux causes légitimes de suspension du délai de livraison n’est pas abusive

Publié le 03/09/2019 Vu 3 103 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

La Cour de Cassation réaffirme sa jurisprudence relative aux clauses légitimes de suspension du délai de livraison dans les contrats de vente en l’état futur d’achèvement (VEFA).

La Cour de Cassation réaffirme sa jurisprudence relative aux clauses légitimes de suspension du délai de li

La clause d’un contrat de VEFA relative aux causes légitimes de suspension du délai de livraison n’est pas abusive

 

 

La Cour de Cassation réaffirme sa jurisprudence relative aux clauses légitimes de suspension du délai de livraison dans les contrats de vente en l’état futur d’achèvement (VEFA).

 

Au cas particulier, une société civile de construction vente (SCCV) a vendu en l’état futur d’achèvement (VEFA) à un couple un appartement et deux boxes.

 

La livraison est intervenue avec plus de six mois de retard.

 

Le couple a assigné la SCCV en indemnisation des préjudices consécutifs au retard de livraison.

 

L’acte de vente comportait une clause mentionnée sous le titre « causes légitimes de suspension du délai de livraison ».

 

Certains événements y étaient listés qui « en raison de leur répercussion sur l’organisation du chantier » (…) « avaient pour effet de retarder la livraison du bien vendu d’un temps égal au double de celui effectivement enregistré. »

 

La Cour d'appel a condamné la SCCV à payer au couple la somme de 10.000 € à titre de dommages-intérêts pour le préjudice subi.

 

Au visa de l'article L 212-1 du Code de la consommation, les juges d'appel ont estimé que la clause était abusive et donc nulle et de nul effet aux motifs qu'elle réduisait de manière importante l'indemnisation des acquéreurs et qu'elle contredisait l'une des obligations essentielles du vendeur en VEFA, qui est de livrer le bien à la date convenue.

 

Autrement dit, la Cour d'appel a jugé que cette clause créait, au préjudice des acquéreurs, un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat de vente, et qu'elle constituait donc une clause abusive en permettant un doublement de la durée des jours de retard non indemnisés de sorte qu'elle devait être réputée non écrite. 

 

 

 

La Cour de Cassation a infirmé la position prise par la Cour d’appel.

 

En effet, la Haute Cour a cassé et a annulé l’arrêt d’appel en jugeant que la clause de doublement de la durée de suspension du délai de livraison en matière de contrat de vente en l’état futur d’achèvement n’est pas abusive, même entre un professionnel et un consommateur notamment lorsqu’elle est contractuellement admise et justifiée par une lettre du maître d’œuvre.

 

En d’autres termes, la Cour de cassation a estimé que la clause litigieuse n’avait ni pour objet, ni pour effet de créer, au détriment du non-professionnel ou du consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat.

 

Cette décision est conforme à la jurisprudence rendue la Cour de cassation en la matière. 

 

Cass. 3ère civ. 23 mai 2019 

 

 

Matthieu PUYBOURDIN

Avocat à la Cour 

 

16 Rue de Naples - 75008 PARIS

 

Tél : + 33 (0)9 87 14 84 83  Fax: + 33 (0)9 81 40 90 76 

 

mpuybourdin@mpmct-avocats.com 

 

www.mpmct-avocats.com

 

 

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de Maître Matthieu PUYBOURDIN

Avocat Associé au barreau de PARIS, le cabinet MPMCT se tient à votre disposition pour vous conseiller et/ou vous représenter devant l'ensemble des juridictions. Contact : mpuybourdin@mpmct-avocats.com

Demande de contact
Image demande de contact

Contacter le blogueur

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles