Visite de la Maison d’arrêt d’Amiens du 25 février 2016 (après - midi)
Lucile :
Les préjugés sont nombreux sur la prison, lieu obscur, de violences, de trafic, personne ne sait ce qui ce passe vraiment. À tel point que cet endroit est sujet à toutes sortes de fantasmes, pour reprendre les termes d’une camarade. Nous avons eu la chance de pouvoir visiter la maison d’arrêt d’Amiens et ainsi de vérifier si nos préjugés étaient fondés ou s’ils n’étaient que de pales expressions de notre imagination.
À notre arrivée le suspense est à son comble, entre excitation et appréhension tout le monde est partagé sur ce qu’il nous attend derrière ces murs de 6 mètres de hauteur. Certains pensent que la prison est un lieu de "plaisance", que les cellules sont beaucoup trop sophistiquées et qu’elles prodiguent un confort démesuré compte tenu des individus que l’on peut y rencontrer. À l’inverse, d’autres pensent que c’est un lieu sordide dans lequel la dignité humaine et les valeurs sociales sont laissées à l’entrée des barreaux. Ce qui est sûr c’est que ni l’une ni l’autre des hypothèses ne sont exactes. En toute objectivité, ce n’est pas un endroit agréable mais c’est loin d’être un endroit dénué de toute humanité et de salubrité.
Les cellules font 11 mètres carrés environ, ils sont 2 à 3 détenus par box. La surpopulation carcérale est bien présente avec un total de 307 places et plus de 400 détenus. Il est évident que l’on se sent à l’étroit. Cependant, on ne peut pas pour autant pousser les murs. La maison d’arrêt a atteint son maximum en superficie exploitable dans les années 70, avec la construction de deux étages supplémentaire au bâtiment des arrivants (« les arrivants » désignants les détenus qui arrivent dans la prison). La maison d’arrêt d’Amiens a été construite en 1905, cela fait donc plus d’un siècle qu’elle tient et qu’elle continue de tenir grâce à toutes sortent d’améliorations et d’aménagements effectué. En 1944, le centre a été touché par la guerre et a due être en partie reconstruite. On peut retrouver le symbole de l’avion qui a bombardé la prison sur les uniformes des employés pénitenciers.
Les détenus, à leur arrivée dans le quartier des arrivants, sont observés de telle sorte à pouvoir les installer dans le secteur de la prison qui leurs correspond le mieux. Les détenus passeront trois entretiens dans les 48 heures pour définir leurs besoins. Evidement, si c’est une femme la question ne se pose pas elle sera redirigée dans le quartier des femmes (il n’y a plus de quartiers pour les mineurs). Si c’est un homme, on lui demandera surtout s’il souhaite travailler ou étudier durant son incarcération (il faut savoir qu’il n’y a plus ou peu de travail en prison pour les femmes, c’est la crise). Le délai moyen d’un séjour dans la maison d’arrêt d’Amiens est de 7 à 8 mois ce qui ne permet pas de concevoir la poursuite d’études supérieurs. Deux professeurs de l’éducation nationale travaillent à temps plein dans l’établissement et s’occupent de la remise à niveau des détenus. Il y a environ à 50 % d’illettrisme.
Je n’ai pas trouvé particulièrement les détenus irrespectueux, uniquement curieux, voir sur la défensive, en particulier chez les femmes. L’une des détenues s’est offusquée de nous voir et a pris notre soif de connaissance pour de la curiosité malsaine ce qui, en soi, est compréhensible. Comme elle l’a si bien dit « on est pas au cirque ». Certains détenus hommes se sont simplement couvert le visage lors de notre passage mais rien de plus. Je m’attendais aussi à être bien plus insultée. Les relations entre détenus et surveillants pénitenciers sont plus calmes que ce que l’on pourraient croire. Il est possible aussi que nous soyons tombés sur un jour d’harmonie.
Ce qui est sûr c’est que ces hommes et femmes d’exception font preuve d’un grand sang froid et de professionnalisme. On observe une attention particulière accordé à chaque détenu, à notre arrivée dans la rotonde, le hall central qui dessert tout les quartiers de l’établissement. Une femme de l’administration était en train de discuter avec un détenu qui lui faisait part de ses problèmes. La prévention du suicide est un sujet pris particulièrement à coeur par les agents pénitenciers. Le gradé en charge de notre visite nous racontait que chaque événement ou incident à l’intérieur des murs amené à une introspection. Une étude a menée qu’au bout de 7 ans on observé un « burn out » chez les employés pénitenciers. Le moral et le physique sont très difficiles à conserver en bonne et du forme. On ne canalise pas suffisamment la pression accumulée lors de la journée. La séparation entre vie privée et professionnelle est dans ce métier d’autant plus importante qu’il arrive que des représailles puissent avoir lieu. Il faut, pour cela, garder la tête froide et savoir pourquoi l’on fait ce métier là selon le dire du formateur. Les centres pénitenciers respectent la parité. Les femmes peuvent surveiller les quartiers hommes et femmes. La surveillance des hommes est autorisés uniquement dans les quartiers hommes. On dénote un plus grand nombre de femmes gradés au sein de la maison d’arrêt.
Une chose est sûre cet endroit met nos sens à ébullitions, tout le groupe a pu apprécier par fois pour notre grand malheur des odeurs qui émanaient des différents couloirs. Une odeur de cigarette froide mélangé avec des produits ménagers. Entre une odeur de clore de piscine publique et de détergeant à l'exception dans le quartier femme ou l’on se rapprochent des cuisines. On a pu relever une odeur "délicieuse" à ce moment. La différence notable entre le quartier des hommes et des femmes est que chez les femmes le coté familial est marqué le parloir est coloré, les barreaux sont en forme de coeur et les couleurs sont plus attendrissantes alors que chez les hommes les peintures et le cadre sont bien moins distrayant. À la surprise générale la prison n’est pas un endroit lugubre au contraire il y fait très clair, la luminosité est à son comble notamment dans la rotonde centrale.
Cependant, chaque pièce de la prison nous rappelle que nous ne sommes pas dans un parc d’attraction mais ce n’en est pas pour autant écoeurant. C’est une impression étrange que de ce dire que l’on doit vivre dans un endroit comme celui-ci pendant 2 ans. On ressent la privation de liberté rien que par le nombre de grilles que l’on traverse. En même temps cela parait normal qu’en prison on ressente la privation et la frustration pour autant, cela n’empêche pas la récidive tout du moins pour un tiers des détenus. On à l’invention de stratagème comme le parachutage qui consiste à balancer des objets de toute sorte par dessus les murs de la prison pour qu’ils atterrissent dans la cour et qu’il soit réceptionné par les détenues lors des promenades quotidiennes (une le matin et une l’après-midi de une heure chacune).
En conclusion, nous avons tous étaient agréablement surpris par la prise en charge pénitentiaire et la moindre chose s’est révélée intéressante. Il n’y a pas eu de mauvaise révélation comme un manquement à la dignité humaine de la part des surveillants, ils ne sont même pas armés et non pas le droit de lever la main sur les détenus. Bien au contraire on a découvert des personnes qui prennent leur travail à coeur et font en sorte que le séjour des détenus se passent au mieux mais comme je l’ai dis plus haut ce n’est pas un parc d’attraction ni un centre de vacances, il ne faut pas l’oublier. C’est à mon sens un endroit ou l’on paye sa dette à la société et qui mériterai pour pouvoir être plus efficace d’une aide plus énergique de la part de l’Etat. Un tiers de récidiviste, c’est un tiers de personne qui ne comprennent pas ce mécanisme et qui sont condamnés à un perpétuel recommencement comme un cercle vicieux. Je n’oublie pas pour autant que ce n’est pas parce que je n’aie pas vus de violences ou de choses choquantes qu’elles ne sont pas là.
Marine :
Cette visite m'a permis de voir l'image erronée que l'on nous donne sur les conditions de vie en milieu carcéral. L'image de confort et de biens mis à dispositions des détenus gratuitement que les médias m'avaient transmise était bien fausse. J'ai pu me rendre compte rapidement que la vie n'y ait vraiment pas facile. La crise et les difficultés quotidiennes que nous rencontrons en dehors sont également présentes dans ce milieu. De plus, j'ai pu constater que la population carcérale était en majorité composée de jeunes, ce qui m'a d'autant plus choquée. Cette visite était une réelle opportunité et j'en remercie encore M. Benillouche de nous avoir offert cette occasion.
Alyssia :
Je considère que cette visite à la maison d’arrêt était une véritable opportunité. Ce lieu est plutôt inconnu du public et l’opinion publique a beaucoup de préjugés à ce sujet. On a pu découvrir que la vie en prison est loin d’être confortable mais que les conditions de vie sont respectueuses. Les cellules sont petites et froides mais sont correctes puisqu’il est possible pour les détenus d’avoir accès à la télévision, un réfrigirateur ou encore des plaques chauffantes. De plus ils ont à leur dispositions un catalogue qui leur permet d’acheter de la nourriture ou toutes choses qui peuvent leur être utiles. Il est possible de travailler en prison mais ils n’en ont pas tous la possibilité car les places sont peu nombreuses, ils peuvent aussi essayer de passer des diplômes tel que le baccalauréat. A l’arrivée des détenus à la maison d’arrêt il leur est donné un « kit d’arrivée » composé de produit de toilette, de draps etc… Cela permet aux détenus de pouvoir s’installer, essayer de s’approprier leur cellule et de se sentir mieux, puisque le formateur qui nous a pris en charge nous a expliqué que les heures de garde à vue sont plutôt éprouvantes.
Marie. S :
Tout d’abord, concernant un aspect plus pratique des choses, la visite fût très pédagogique. En effet, grâce à l’accompagnement éclairé de Monsieur Godet nous avons pu visiter cet établissement d’un oeil objectif et technique. Il a répondu à nos questions de manière approfondie et sans aucun tabou. Il nous a donc permit de découvrir ce milieu très fermé et de nous imprégner de temps de quelques heures
Ensuite, j’ai été agréablement surprise par les conditions de vie des détenus et par l’organisation générale de l’établissement. En effet, nous ressentons parfaitement dans l’atmosphère que le personnel de l’établissement est d’un grand professionnalisme et que les détenus sont dans un environnement de vie plus que correct compte tenu de leur situation. Enfin, je tire donc de cette visite un sentiment d’apaisement concernant cet établissement et de respect envers les personnes qui y travaillent.
Camille :
Le jeudi 25 février après-midi, j’ai eu la chance de visiter la maison d’arrêt d’Amiens en compagnie d’un groupe de 10 personnes, tous issu de L2. J’avais une certaine appréhension avant d’entamer la visite puisque il s’agit d’un milieu clos qui est souvent sujet à de nombreux préjugés issu de reportages, films, séries. Mais en entrant dans ce lieu, j’ai pu prendre pleinement conscience de la réalité des conditions de détention.
Le surveillant formateur M. Godé a su nous mettre à l’aise en répondant au maximum à nos questions, et ce sans barrière. Ainsi il nous a parlé de la surpopulation carcérale, des différents métiers de l’administration pénitentiaire, des craintes des agents d’une éventuelle représailles familiale, la confrontation avec les détenus, le fonctionnement d’une maison d’arrêt (différence entre condamnés et prévenus), les risques de projectiles dans la cour de promenade, l’interdiction du port d’arme (matraque par exemple) des agents etc…
Une fois entrée au sein de la maison d’arrêt, j’ai été très impressionné par le bruit ainsi que par l’architecture même du milieu carcéral (îlot central avec filet tous les deux étages). Nous avons visité les différents quartiers (cellules, cellules d’isolement) ainsi que le quartier disciplinaire où les cellules sont ici très petites et insalubres, les différentes cours de promenades (trois pour les hommes et une pour les femmes), le quartier des femmes et les parloirs.
Personnellement cette visite a été très enrichissante puisqu’elle m’a permis de comprendre le sens réel d’une peine. J’étais très loin de la réalité, et j’ai pu me rendre réellement compte de toute l’organisation qui tourne autour de ce lieu de privation de liberté.
Farah :
Tout d’abord et paradoxalement au ‘’thème’’ de la visite, la première chose qui en ressort c’est que c’était réellement un bon moment. Une super visite avec une très bonne ambiance de groupe, on a beaucoup ri. Je pense que mes camarades étaient tous un peu dans le même état d’esprit. Aucun de nous ne connaissait le milieu carcéral, on avait un peu tous ce ‘’fantasme’’ de la prison.
Notre vive curiosité aux portes de la prison était clairement palpable ; savoir ce qu’il y avait derrière ces murs gigantesques. Un laboratoire avec un savant fou qui tente des expériences sur les détenus ? Des gros bras de 2m10 recouverts de gros tatouages ? Ou encore des clans par ethnie ? Rien de tout ça et heureusement ! Ce qui était assez drôle c’est que lors du débriefing, avant le commencement de la visite, M. Godé nous a demandé nos a prioris sur la prison et je me suis rendue compte que tout le monde avait une idée bien précise de ce qu’était une prison et plus précisément la vie à la prison. Ce qui n’était pas mon cas. Je ne savais pas à quoi à m’attendre, je n’y avais pas réfléchi, j’attendais juste cette sortie. Les seules idées qui ont traversé ma tête, relevaient plus d’œuvres de fiction (les évadés, la ligne verte, midnight express, shutter Island, american history X, etc …) que de la réalité.
Nous avons été encadrés par un professionnel, un vrai pédagogue avec une patience d’ange et des propos très clairs que certains professeurs de cours magistraux pourraient envier. Je ne vais pas m’étendre sur tout ce que nous avons fait durant cette visite, mes camardes le feront très bien. Je voulais juste dire que ce que j’y ai vu ne m’a pas choqué. Ce sont des conditions de vie que je trouve respectueuses. Les cellules sont de bonnes dimensions et le minimum de matériel dont disposent les détenus est aussi adéquat pour une hygiène de vie. L’ambiance est bien sur un peu étrange, pesante, mais pas dangereuse (sauf au quartier des femmes, elles ont été un peu plus agressives que les hommes ! Qui l’eut cru ?). On ressent clairement la punition et la force de l’Etat. Ce sentiment de coercition, de privation de liberté est très très fort.
Je conclurais donc sur les paroles d’un auteur que j’affectionne tout particulièrement « Celui qui ouvre une porte d’école, ferme une prison. ». Victor Hugo.
Un très grand merci à M. Godé, qui nous a fait bénéficier de son savoir, de son professionnalisme et de sa philosophie de vie ainsi qu’à M. Benillouche qui est toujours à la recherche du mieux, du plus dans la qualité de son enseignement.
Marie. G :
Alors j'ai été étonnée tout au long de la visite. ce que j'ai vu ce n'est pas du tout ce que j'avais imaginé. J'imaginais par exemple les cellules "dans un pire état" mais c'est à relativiser car nous les avons vu vides. Néanmoins mauvaises odeurs persistantes Visite très instructive : Sur l'organisation de la maison d’arrêt le déroulement (de l'arrivée d'un détenu jusqu'à sa sortie), les conditions de vie des détenus mais aussi du personnel. Le + de la Visite, la personne qui a fait menée la visite
Diane :
La prison est dans l’imaginaire collectif en proie à de multiples perceptions. A la fois très présente au quotidien à travers les médias et son implantation géographique, de plus en plus au cœur des villes, mais également lieu caché, dont le fonctionnement interne suscite interrogations et fantasmes. Grâce à l’initiative de Monsieur Benillouche, nous avons eu la chance de pénétrer dans ce milieu fermé, expérience permettant de remettre en cause les préjugés de chacun quant au milieu carcéral.
Après avoir passé les vérifications de sécurité nécessaires, nous avons été accueillis par un surveillant formateur qui nous a conduit dans les bâtiments administratifs afin de répondre à nos questions préalablement à la visite. Il s’est efforcé de répondre à nos questions dans un souci de transparence et d’honnêteté. Les questions étaient très diverses, portant aussi bien sur les capacités d’accueil de la maison d’arrêt, la surpopulation carcérale, les relations entre surveillants et détenus mais aussi la perception quotidienne des surveillants pénitentiaires quant à leur travail ou bien encore les différentes possibilités de carrières de ce corps de métier. Ce fut un moment très convivial, le surveillant était très ouvert et essayait d’installer une atmosphère détendue avant la visite. Il nous a ensuite expliquer les principales règles que nous devions respecter au cours de la visite pour éviter tout problème, et ce d’autant plus que notre groupe était composé presque exclusivement de filles.
Suite à cela nous nous sommes dirigés vers les bâtiments de détention. Les sentiments au sein du groupe étaient partagés : angoisse, appréhension, curiosité, excitation. Nous avons tout d’abord effectué le cheminement classique d’un nouvel arrivant au sein de la maison d’arrêt, de son enregistrement administratif jusque son placement en cellule, où il resterait pendant un maximum de trois jours avant de rejoindre les autres détenus. Cette étape est très importante notamment pour les primo détenus. Sans expérience de la détention, celle-ci peut apparaitre comme violence surtout suite à une garde à vue, le rôle des surveillants pénitentiaires est alors d’humaniser cette étape, de « rendre figure humaine à l’arrivant » selon les mots du formateur. Il nous a ensuite montré les différentes cours de promenade, les cellules quotidiennes puis celles des quartiers disciplinaires. Ces dernières ont celles qui ont le plus marquées le groupe, de par leur insalubrité et leur manque de confort. Dans l’imaginaire d’environ la moitié d’entre nous, les cellules quotidiennes revêtaient cet aspect tandis que pour les autres, placer un individu en détention dans de telles conditions était inimaginable.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers le quartier des femmes, plus petit et évidemment distinct de celui des hommes. La différence majeure se situe au niveau de la clarté et de la propreté des locaux, tout étant fait pour donner à ces lieux un aspect « convivial » lorsque les familles viennent leur rendre visite. Nous avons cependant été très étonnés des motifs d’incarcération des femmes, de plus en plus pour violences et agressions sexuelles, souvent sur mineurs.
Pour finir, nous avons visités les parloirs où nous avons assez longuement discuté de la radicalisation en milieu carcéral. La maison d’arrêt d’Amiens n’est que très peu touchée par ce phénomène, bien que les surveillants aient récemment eu affaire à une prise d’otages entre détenus revendiquée au nom de Daesh. Bien que nous ayons visité que ce que l’on a bien voulu nous montrer, cette visite a été très enrichissante tant au niveau personnel qu’au niveau du cursus universitaire puisqu’elle a permis une mise en pratique du droit pénal enseigné au cours du semestre précédent ainsi qu’une mise à mal des préjugés que chacun pouvait avoir sur le milieu carcéral.
Je tiens à remercier M. Godé pour son accueil, sa patience et sa franchise ainsi que M.Benillouche pour l’initiative de ces visites.
Reey :
De l'extérieur la maison d'arrêt paraît déjà très impressionnante mais une fois à l'intérieur c'est encore autre chose. C'est un peu comme un autre monde au début. Après ce qui est impressionnant c'est surtout la vue d'extérieur des bâtiments, surtout par rapport au fenêtres des chambres, elles sont petites et donnent vraiment cette image de "prison". La seule vision de la maison d'arrêt que j'avais au fond de moi et qui en réalité n'était pas le cas était les chambres, je ne savais pas qu'elles étaient, du moins pour certaines aussi bien équipées. Il y avait aussi le fait que les repas sont apportés dans les chambres, je pensais que les repas avaient lieu dans des grandes salles avec tous les détenus. J'ai trouver qu'ils vivaient tout de même dans de bonnes conditions, que les locaux étaient assez propres.
En dehors des lieux, la sécurité assurez pour les détenus est aussi impressionnante : comme le fait d'aménager des chambres pour leur éviter de se faire du mal, ou de mettre des grilles permettant d'amortir et même d'empêcher leur chute. En tout cas c'était une très bonne expérience de pouvoir découvrir la véritable "prison" en dehors des séries TV. Se faire une idée du fonctionnement et de l'organisation des maisons d'arrêt était excellent. Je remercie M. Benillouche de nous avoir permis d'effectuer cette visite.
Yannis :
Nous avons été accueillis par un gradé de l’administration pénitentiaire qui s’est chargé de nous accompagner tout au long de la visite et a répondu à toutes nos questions le plus précisément possible.
La visite a débuté par le quartier homme, un bâtiment beaucoup plus spacieux et lumineux que l’idée que je pouvais avoir de cet endroit. Nous avons pu visiter les différentes cellules, à commencer par la cellule d’un nouvel arrivant. Une pièce de 9 mètres carré en moyenne que les détenus doivent entretenir eux-mêmes.
Puis nous avons été informés que chaque détenu avait un compte avec au minimum 20€ dessus, chose que je savais pas du tout et qui ne m’a étonné qu’à moitié compte tenu du système de cantine. La visite a continué avec le quartier disciplinaire, un endroit assez lugubre avec des cellules en accord avec l’endroit. Des cellules marquées par le passage des détenus.
Est venu ensuite la visite du quartier femme, un endroit beaucoup plus petit vu le nombre de détenues (une trentaine). A ma grande surprise, les femmes n’ont pas de travail contrairement aux hommes, la réponse qui nous a été donnée à la question « pourquoi ? » est tout simplement car « c’est la crise en France ».
Les femmes ont été plus « dérangées » par notre présence, une détenue nous a fixés du regard avec insistance pour nous montrer son mécontentement.
Une seconde est même descendue de son étage alors qu’elle n’y était pas autorisée pour nous demander si nous étions un groupe de visite car elle considérait que nous étions là pour « les observer comme des animaux en cages ».
La visite s’est terminée par les parloirs. Un endroit que je n’imaginais pas du tout comme ça. L’idée des séries américaine avec les vitres qui séparent les détenus des visiteurs ne s’applique pas à cette maison d’arrêt. En résumé, la visite de cette maison d’arrêt est un vrai plus dans mes études de droit et dans ma vie personnelle car j’ai ainsi pu me faire ma propre idée de ce qu’était réellement la prison. Le manque de pratique dans les études de droit est flagrant, des visites de ce genre devraient être de plus en plus organisées, d’une part pour apporter une motivation non négligeable pour les étudiants et d’autre part découvrir le milieux dans lequel bon nombre d’étudiants en droit seront amenés à côtoyer dans leur futur professionnel.