Quelques mots sur la censure de la taxe à 75 % par le Conseil constitutionnel.

Publié le 07/01/2013 Vu 7 505 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Par une décision du 29 décembre 2012, le Conseil constitutionnel a censuré plusieurs dispositions envisagées par la loi de finances pour 2013, notamment celles relatives à la taxation à 75% des hauts revenus. Analyse synthétique d'une décision qui ne ferme pas la porte au retour de cette taxe.

Par une décision du 29 décembre 2012, le Conseil constitutionnel a censuré plusieurs dispositions envisagé

Quelques mots sur la censure de la taxe à 75 % par le Conseil constitutionnel.

La presse s'est enflammée de la décision n°2012-662 DC du 29 décembre 2012, rendue par le Conseil constitutionnel, relative à la loi de finances pour 2013. Mais pas pour l'ensemble de la décision : uniquement en ce qu'elle censure la taxe à 75 % sur les hauts revenus, promesse de campagne de Monsieur François Hollande.

J'ai même pu lire qu'il fallait réformer le Conseil constitutionnel, en ce que les Sages auraient perdu la raison et qu'ils seraient devenus des empêcheurs de gouverner. D'autres ont pu dire que le Conseil censurait l'amateurisme.

Quelques mots s'imposent.

Tout d'abord, à aucun moment (ou alors, ma vue baisse), le Conseil n'a énoncé qu'une telle taxe est confiscatoire. Chacun est libre de le penser, mais le Conseil ne l'a pas dit. Certes, il évoque le mot « confiscatoire » lors de la synthèse de la position des députés et sénateurs requérants (paragraphe 68), mais ne le reprend pas à son compte. De même, le Conseil indique expressément que la censure est prononcée « sans qu'il soit besoin d'examiner les autres griefs, notamment (...) le caractère confiscatoire de cette imposition ».

En effet, la censure est basée sur l'assise de l'imposition (paragraphe 73). Pour le Conseil, le législateur a retenu une imposition sur le revenu par personne physique, et ne prend pas en compte l'existence du foyer fiscal. Par conséquent, « deux foyers fiscaux bénéficiant du même niveau de revenu issu de l'activité professionnelle pourraient se voir assujettis à cette contribution ou au contraire en être exonérés, selon la répartition des revenus entre les contribuables composant ce foyer ». L'erreur est donc que l'assise est le revenu personnel, et non du foyer fiscal, contrairement aux autres impôts pesant sur ces mêmes revenus.

Le législateur aurait donc méconnu l'exigence de prise en compte des facultés contributives, ce qui va à l'encontre du principe d'égalité devant les charges publiques.

Le Conseil constitutionnel censure donc une disposition phare de la campagne présidentielle, mais il me semble que sa position n'est pas générale. Dans sa décision, le Conseil donne en effet des clés pour que le projet soit remanié et passe l'examen, à savoir l'assise sur le foyer fiscal au lieu de la personne physique.

Vous avez une question ?
Blog de plebriquir

Pierre LEBRIQUIR

90 € TTC

131 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de plebriquir

Pierre Lebriquir
Avocat au barreau de Paris
Conseil à la Cour pénale internationale

88, rue de Rennes - 75006 Paris

Tél : 01.83.62.10.76
Fax : 01.83.62.10.82
Mail : pl@lebriquir-avocat.com
Palais : C2522

Accueil téléphonique du lundi au samedi, de 8 heures à 20 heures.

 

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

90 € Ttc

Rép : 24h max.

131 évaluations positives

Note : (5/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles