MOSCOU (Reuters) - La Russie estime que les nouvelles sanctions adoptées par l'Union européenne à l'encontre de l'Iran sapent les efforts déployés pour résoudre le problème du nucléaire iranien.
La position de Moscou tempère les espoirs d'une plus étroite collaboration entre la Russie et les Occidentaux sur ce dossier.
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont approuvé, lundi à Bruxelles, des mesures spécifiques contre l'Iran allant bien au-delà de la quatrième série de sanctions décidée en juin par le Conseil de sécurité de l'Onu pour tenter de dissuader Téhéran de poursuivre ses activités nucléaires sensibles.
Les sanctions européennes visent notamment les investissements dans le secteur des hydrocarbures, les capacités de raffinage de l'Iran ainsi que les banques et des compagnies d'assurances iraniennes.
"Ceci non seulement mine les efforts déployés en commun pour trouver un accord politique et diplomatique sur le dossier du nucléaire iranien mais fait preuve de mépris pour les mesures calibrées avec soin et coordonnées contenues dans les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu", dit le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
L'adoption de sanctions hors du cadre du Conseil de sécurité de l'Onu est "inacceptable", poursuit le communiqué.
L'Iran s'est dit prêt, lundi, après l'adoption des sanctions européennes, à reprendre les pourparlers sur un échange de combustible nucléaire.
Sur le plan bilatéral, la Russie a condamné lundi les récentes attaques verbales du président iranien Mahmoud Ahmadinejad à l'égard du président russe Dmitri Medvedev.
Ce dernier avait déclaré le 12 juillet devant des ambassadeurs étrangers que l'Iran se rapprochait du moment où il pourrait produire une arme nucléaire.
Mahmoud Ahmadinejad a estimé durant le week-end que de tels propos constituaient "l'annonce d'une manoeuvre de propagande conçue contre nous par l'Amérique".
Le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères dénonce en outre les sanctions unilatérales américaines adoptées par le Congrès le 24 juin dernier, qui visent les secteurs de l'énergie et bancaire iraniens.
"Nous avons le regret de dire que toutes les récentes mesures prises par l'Union européenne et les Etats-Unis pour mettre sous pression l'Iran montrent leur mépris pour les principes de coopération", conclut le communiqué.
Amie Ferris-Rotman, Marine Pennetier pour le service français, éditépar Gilles Trequesser