Prime de partage de la valeur ("prime Macron" 2022) et condition de présence dans l'entreprise

Publié le 08/12/2022 Vu 5 792 fois 1
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Peut-on soumettre la prime Macron à une condition de présence dans les effectifs ? Comment concilier cela avec des absences pour AT/MP ?

Peut-on soumettre la prime Macron à une condition de présence dans les effectifs ? Comment concilier cela av

Prime de partage de la valeur ("prime Macron" 2022) et condition de présence dans l'entreprise

Le paiement d’une « prime Macron » (prime pour le partage de la valeur), peut être décidé par l’employeur au moyen d’une simple décision unilatérale.

Un écrit est donc nécessaire à titre de preuve.

Son montant maximal est de 3.000 euros par salarié ; et peut être porté à 6.000 euros si l’entreprise a régulièrement signé un accord d’intéressement ou de participation.

Le montant de la prime peut être modulé selon les bénéficiaires en fonction des critères suivants :

  • la rémunération ;
  • l’ancienneté dans l’entreprise ;
  • le niveau de classification ;
  • la durée de présence effective pendant l'année écoulée ou la durée de travail prévue au contrat de travail, telle que déterminée pour le calcul du coefficient de la réduction générale.

 

À ce dernier titre, se pose la question de la compatibilité d’une condition relative à la durée de présence avec certaines absences, à l’instar de celles causées par un accident du travail ou une maladie professionnelle.

La lecture de la jurisprudence me convainc de l’absence de difficulté dès lors que la clause de la décision unilatérale fait bien référence à la présence effective du salarié au travail, et non à sa présence « dans les effectifs ».

Un arrêt de la chambre sociale de la Cour de cassation du 17 octobre 2007 (n°06-40.311) est limpide à ce titre : 

« Mais attendu que, selon l'article L. 122-32-1 du code du travail applicable en l'espèce en l'absence de disposition conventionnelle plus favorable, la durée des périodes de suspension du contrat de travail d'un salarié victime d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle, est prise en compte pour la détermination de tous les avantages légaux ou conventionnels liés à l'ancienneté dans l'entreprise ;  Qu'il en résulte que ce texte n'est pas applicable aux avantages liés à la présence dans l'entreprise et à un travail effectif ; que c'est dès lors à bon droit que la cour d'appel a décidé que le salarié, qui avait dû cesser son activité en raison d'une rechute de son accident du travail, ne pouvait prétendre, pour cette période, à une indemnité au titre du treizième mois ».

Les seules exceptions concernent les hypothèses dans lesquelles la loi assimile certaines absences à du travail effectif (sans limiter cette assimilation à l’ancienneté comme dans l’arrêt susvisé).

Il en va ainsi des heures de délégation et des congés visés par l’article L3142-2 (congé pour mariage ou signature d’un PACS ; congé pour mariage d’un enfant ; pour chaque naissance pour le père et, le cas échéant, le conjoint ou le concubin de la mère ou la personne liée à elle par un pacte civil de solidarité ; pour l'arrivée d'un enfant placé en vue de son adoption. Ce congé peut être pris dans un délai fixé par décret ; pour le décès d'un enfant, du conjoint, du concubin ou du partenaire lié par un pacte civil de solidarité, du père, de la mère, du beau-père, de la belle-mère, d'un frère ou d'une sœur ; pour l'annonce de la survenue d'un handicap, d'une pathologie chronique nécessitant un apprentissage thérapeutique ou d'un cancer chez un enfant).

 

Maître Valentin GUISLAIN, avocat en droit du travail à Béthune, se tient à votre disposition pour la rédaction d'une décision unilatérale instaurant la prime sur le partage de la valeur (prime Macron).

 

 

 

 

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par LanAuca
30/01/2023 10:24

Bonjour, je suis en accident de travail depuis le 24 mars 2022, j’ai fait une chute résultat, double fractures torsion tibia et péroné, opération plaque vis, je fais un travail physique dans les fruits et légumes, et je suis toujours en arrêt forcé. Mon patron depuis ce jour ne m'a pas fait le complément de salaire, et pour le mois de décembre m'a versé 300 €, pour la prime de partage, il m’a dit que c'était 100 € par mois donc pour les mois de janvier, février, mars travaillés. Etant en accident de travail, et contrainte de rester chez moi en étant handicapé je n'ai plus d’heures supplémentaires de payées (normal puisque je ne travaille pas), je perd mon complément de salaire, la prime d'activité.... non content je suis immobilisée et je souffre, et en plus je suis punie financièrement,.....
Ma question est-il Vrai qu'étant en Accident du Travail, je n'ai pas droit au reste de la prime ? Merci pour votre réponse.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de Valentin GUISLAIN

Maître Valentin GUISLAIN,
Avocat associé au barreau de Béthune (droit civil ; droit du travail ; droit commercial)
Membre du Conseil de l'Ordre

 

Cabinet d'avocats BVGL

44 rue Louis BLANC, 62400 BÉTHUNE

03.21.57.63.60

Informations
Rechercher
consultation.avocat.fr
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles