[Art. 26] passage en chauffage individuel

Publié le 23/01/2024 Vu 2594 fois 10 Par
logo Legavox
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

robot représentant Juribot

Une question juridique ?

Posez votre question juridique gratuitement à notre chatbot juridique sur Juribot.fr

07/07/2023 12:44

Bonjour,

Ma mère est propriétaire d'un appartement situé dans un immeuble chauffé par une chaudière collective. Celle-ci est ancienne (1986) mais fonctionne normalement. Elle n'est donc a priori pas "vétuste".

Lors d'une AG exceptionnelle, une résolution proposant d'abandonner le chauffage collectif a été adoptée via le vote passerelle de l'article 26. Passer à un chauffage individuel impliquerait de lourds travaux dans les appartements, très coûteux et préjudiciables esthétiquement (tuyaux de chauffage traversant l'appartement).

Cette décision, n'ayant pas reçu l'unanimité, est-elle légale ?

A en juger par le site Cotoit, la réponse serait non :

L’unanimité [à l'article 26] concerne des décisions telles que [...] la suppression d’un équipement collectif (ascenseur, chauffage…).

Quant à l'article 26 lui-même, il stipule ceci :

Elle [l'A.G.] ne peut, sauf à l'unanimité des voix de tous les copropriétaires, décider l'aliénation des parties communes dont la conservation est nécessaire au respect de la destination de l'immeuble ou la modification des stipulations du règlement de copropriété relatives à la destination de l'immeuble.

Comment interpréter cette phrase ? Va-t-elle bien dans le sens de la citation précédente ?

Un grand merci par avance de votre aide
Bien cordialement Dernière modification : 07/07/2023 - par NEnfels

Modérateur

07/07/2023 13:52

bonjour,

si la chaufferie n'est pas vétuste, l'unanimité est requise.

voir ce lien qui répond exactemen tà votre question :

charges-de-copropriete-a-quelle-majorite-supprimer-ou-suspendre-le-chauffage-collectif.

votre mère peut contester cette résolution devant le tribunal judiciare, si le délai de 2 mois n'est pas atteint.

salutations

07/07/2023 17:10

Merci beaucoup pour votre réponse.

Ma mère a voté contre cette résolution. L'AG ayant eu lieu la semaine dernière, mais n'a pas encore reçu le courrier de notification. En tout cas, le délai de 2 mois n'est donc pas dépassé.

Le président de l'AG et le syndic prétendent que la chaudière serait "vétuste", et c'est apparemment sur cela qu'ils s'appuient pour contourner l'unanimité requise.

1) Quelle est la définition exacte de "vétuste" dans ce contexte ?

2) Est-ce à eux de prouver la vétusté ou à nous de prouver la non-vétusté ?

3) En admettant que la vétusté soit avérée, cela donnerait-t-il le droit d'abandonner le chauffage collectif (plutôt que de simplacer remplacer la chaudière ou de basculer sur le réseau de chaleur) sans vote à l'unanimité ?

Merci encore !

Modérateur

07/07/2023 17:49

vétuste signifie détérioré, dégradé par le temps. L'entreprise chargée de la maitenance doit faire un rapport au syndic sur l'état des installations de chauffage collectif et indiquer combien coûterait une remise en état.

un chaufferie de 1986, régulièrement entretenue, ne devrait pas être vétuste. Point important, il faut regarder le montant des réparations effectées par le passé.

sauf si le syndic et le président du conseil syndical sont des spécialistes des chaufferies collectives, ce ne sont pas des experts.

le lien que j'ai indiqué précise que la seule double majorité de l’article 26 de la loi, est applicable lorsque la copropriété décide de remplacer (définitivement) un système de chauffage devenu vétuste par une solution individuelle moins onéreuse. La notion juridique d’amélioration prenant alors le dessus

il faut donc que la solution individuelle soit moins onéreuse, il s'agit alors d'amélioration qui ne jusitifie plus l'unanimité.

22/01/2024 21:22

Bonjour,

je me retrouve dans cette situation où la suppression de la chaudière collective va nous être imposée aux motifs de vétusté de la chaudière et flambée du prix du gaz.

Sans parler de la somme importante que va me couter l'installation de radiateurs individuels, je m'inquiète pour mon DPE qui va perdre une lettre, pour la location et la revente.

et comment ça va se passer avec ma locataire qui a signé un bail incluant le chauffage collectif? dois-je faire un avenant?

Peut elle se retourner contre moi concernant l'augmentation de la facture d'électricité imposée? merci

22/01/2024 21:40

Bonjour,

Comment ce changement va-til vous être imposé ? Une décision d'AG peut toujours être contestée dans les 2 mois (cf discussion précédente)

Et qu'en pensent les autres copropriétaires ? Vous seriez le seul désavantagé par ce changement ?

Et pourquoi allez-vous perdre une lettre ? Ce n'est pas automatique.

Et pourquoi la facture de chauffage serait-elle plus élevée ? Logiquement non puisque chacun sera maître de sa consommation....

22/01/2024 22:07

L'AG est prévue en avril, le vote a été reporté depuis début 2023.
C'est une juriste qui m'a dit qu'il était possible qu'avec un chauffage électrique, peu écologique, le DPE passe de D à E.
Ma locataire va forcément avoir une facture d'électricité plus élevée. Le chauffage collectif lui coûte pas grand chose actuellement.

23/01/2024 00:27

Mais non, vous dramatisez... Rapprochez vous des autres copropriétaires pour avoir un avis commun. Ensuite, vous pouvez voter contre et contester au tribunal si la résolution est approuvée par l'AG.

Y a-t-il un devis de réparation ? Il se pourrait qu'il coûte bien plus cher que vos travaux privatifs....

Installer des radiateurs électriques n'est pas très onéreux. Et si vous choisissez des modèles performants avec thermostat, il n'y a aucune raison que ce soit plus couteux. Ou alors il faudrait avoir un peu plus de billes techniques que l'avis d'un juriste (qui est aussi chauffagiste et diagnostiqueur agréé ?)

Superviseur

23/01/2024 06:54

Bonjour,

Installer des chauffages électriques dans un logement qui n'a pas été prévu pour à la base peut représenter des travaux importants. L'installation électrique n'étant pas forcément prévue pour supporter une telle consommation doit parfois être entièrement revue.

Et concernant le problème avec le locataire, il est bien évident qu'une telle modification n'est légalement pas possible, le bailleur ayant interdiction de modifier la chose louée en cours de bail.

Superviseur

23/01/2024 08:10

Bonjour et bienvenue

Je suis du même avis concernant le passage à l'électrique, via radiateurs ou PAC, à fortiori si l'isolation thermique n'est pas adaptée.

On considère souvent, effectivement, "vétuste" une chaudière qui approche de la quarantaine et seule une expertise pourrait dire si elle est modernisable ou réparable..


__________________________
Pas d'affrontement stériles SVP, ni discours interminables qui font fuir l'auteur du sujet en attente d'une réponse claire et concise. Citer une référence juridique (CGU), n'est pas recopier le texte. (°_°)

23/01/2024 09:21

Bonjour,


Lors d'une AG exceptionnelle, une résolution proposant d'abandonner le chauffage collectif a été adoptée via le vote passerelle de l'article 26. Passer à un chauffage individuel impliquerait de lourds travaux dans les appartements, très coûteux et préjudiciables esthétiquement (tuyaux de chauffage traversant l'appartement).


Comme la passerelle de l'article 26 n'était pas prévue, contrairement à l'article 25, lors de la rédaction de la loi, le premier alinéa del'article 26 n'a pas fait l'objet d'un amendement :


Sont prises à la majorité des membres du syndicat représentant au moins les deux tiers des voix les décisions concernant :


Ce qui signifie que pour prendre une décision il faut qu'au moins la majorité des membres du syndicat représentant au moins les deux tiers des voix soient présents ou représentés, ; dans le cas contraire aucune décision ne peut être prise : le syndicat ne peut pas décider.

Donc si lors de l'AG le quota, de présents et représentés, prévu au premier alinéa de l'article 26 est atteint, si la résolution n'a pas recueilli l'approbation de la majorité des membres du syndicat représentant au moins les deux tiers des voix, une décision de rejet a été prise par manque soit d'une majorité des copropriétaires soit que le nombre de voix est inférieur au deux tiers, alors qu'au vu des présents et représentés une décision favorable pouvait être prise ; donc dans ce cas l'article 26-1 ne peut pas s'appliquer.

Le mécanisme des passerelles (articles 25 et 26) est identique et s'applique uniquement si, à cause des absences, les présents et représentés ne peuvent pas décider favorablement par manque de présence ou de représentation.

Comme la passerelle de l'article 26 est récente, je n'ai pas trouvé de jurisprudence ; en revanche pour ce qui est de l'article 25, le mécanisme étant le même j'en ai trouvé deux :

- Cour de cassation du 17 décembre 1997 (pourvoi n° 96-13.177)

- Cour de cassation du 8 avril 2014 (pourvoi n° 13-11.461)

Il semblerait que dans votre cas, le quorum requis des présents et représentés ayant été atteint, la résolution a été légalement rejetée par manque de copropriétaires ou/et de voix favorables à son adoption ; le président de séance, sans doute soutenu pas le syndic, ayant fait une interprétation éronnée de l'article 26-1 pour faire passer en force une résolution qui avait été légalement rejetée... sinon pourquoi ne pas voter directement à l'article 25 et ainsi supprimer l'article 26, il en serait de même pour l'article 25 qui serait inutile puisque l'on pourrait voter directement à l'article 24.

Cdt.
__________________________
La dictature censure toutes critiques et agresse la démocratie.

Répondre

Avez-vous déjà un compte sur le site ?

Si oui, veuillez compléter les champs email et mot de passe sur le formulaire en haut de page pour vous connecter.

Sinon, complétez le formulaire d'inscription express ci-dessous pour créer votre compte.

Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Image Banderole Conseil-juridique.net

Consultez un avocat

www.conseil-juridique.net
Me. HADDAD

Droit de l'immobilier

2667 avis

199 € Consulter
Me. BEM

Droit de l'immobilier

1435 avis

249 € Consulter