Faute inexcusable de l'employeur : Nouvelles précisions sur l'indemnisation des victimes

Publié le 29/01/2015 Vu 36 303 fois 106
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En cas de faute inexcusable de l'employeur, l'indemnisation complémentaire à laquelle la victime a droit, ces temps aux conséquences d'une rechute de l'accident du travail initial

En cas de faute inexcusable de l'employeur, l'indemnisation complémentaire à laquelle la victime a droit, ce

Faute inexcusable de l'employeur : Nouvelles précisions sur l'indemnisation des victimes

La Cour de Cassation poursuit son travail de précision sur les modalités d'indemnisation des victimes d'une faute inexcusable de l'employeur, au travers de trois décisions récentes :

1/ La rechute de l'accident du travail initial doit faire l'objet d'une indemnisation

La Cour d'Appel de Paris avait déclaré une victime irrecevable à réclamer à la fois l'indemnisation du préjudice de l'accident du travail initial et celui d'une rechute de cet accident.

Cela était particulièrement dommageable puisque cette rechute correspondait à une réelle aggravation des séquelles de l'accident, mal évaluées initialement par les médecins.

Par un arrêt tout récent du 22 janvier 2015, dont nous avons la fierté de dire qu'il s'agit d'un de nos dossiers, la Cour de Cassation a jugé que :

« qu'en cas de faute inexcusable de l'employeur, l'indemnisation complémentaire à laquelle la victime a droit, s'étend aux conséquences d'une rechute de l'accident du travail initial ».

Cass. Soc. 22 janvier 2015, pourvoi n°14-10584

2/ Les frais d'assistance par un médecin lors de l'expertise sont d'un poste de préjudice à part entière

Lors de l'expertise médicale, il est absolument indispensable pour une victime d'être assistée par un médecin conseil spécialisé, qui pourra défendre au mieux son dossier.

Jusqu'à présent, ces frais d'assistance étaient globalisés par les juridictions dans le remboursement alloué au titre de l'article 700 du code de procédure civile. Compte tenu des (souvent) faibles montants alloués, la victime gardait de fait à sa charge une partie de ces frais.

Par un arrêt du 18 décembre 2014, la Cour de Cassation a jugé que les frais d'assistance par un médecin lors des opérations d'expertise, « qui sont la conséquence directe de l'accident du travail, ne figure pas parmi les chefs de préjudice expressément couvert par le livre IV du code de la sécurité sociale, ce dont il résulte qu'ils ouvrent droit à indemnisation complémentaire en raison de la faute inexcusable de l'employeur ».

Cass. Soc. 18 décembre 2014, pourvoi n°13-25839

Comme il y a lieu de le faire en droit commun, il est désormais de la responsabilité des avocats spécialisés de former une demande spécifique d'indemnisation pour ces frais, dont il y a tout lieu de penser qu'ils seront dorénavant intégralement remboursés.

3/ La perte de droits à la retraite ne donne pas droit à indemnisation

Depuis un arrêt du 17 mai 2006, la Cour de Cassation estime que «  lorsqu’un salarié a été licencié en raison d’une inaptitude consécutive à une maladie professionnelle qui a été jugée imputable à une faute inexcusable de l’employeur, il a droit à une indemnité réparant la perte de l’emploi due à cette faute de l’employeur ».

Elle avait eu l'occasion de rappeler que dans ce cadre, le préjudice spécifique résultant d'une perte sur les droits à la retraite, consécutif au licenciement, doit être pris en compte (Cass. Soc. 26 octobre 2011, pourvoi n°10-20991).

Or, par un arrêt du 9 janvier 2015, la chambre mixte de la Cour de Cassation, réunissant, la deuxième chambre civile, la chambre sociale, et la chambre criminelle, a jugé que :

« Mais attendu que si l'article L. 452-3 du code de la sécurité sociale, tel qu'interprété par le Conseil constitutionnel dans sa décision n° 2010-8 QPC du 18 juin 2010, dispose qu'en cas de faute inexcusable, la victime d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle peut demander à l'employeur, devant la juridiction de sécurité sociale, la réparation de chefs de préjudice autres que ceux énumérés par le texte précité, c'est à la condition que ces préjudices ne soient pas déjà couverts par le livre IV du code de la sécurité sociale ;





Et attendu que la perte de droits à la retraite, même consécutive à un licenciement du salarié pour inaptitude, est couverte, de manière forfaitaire, par la rente majorée qui présente un caractère viager et répare notamment les pertes de gains professionnels et l'incidence professionnelle résultant de l'incapacité permanente partielle subsistant au jour de la consolidation ;

Que la cour d'appel a donc décidé à bon droit que la perte subie par M. X... se trouvait déjà indemnisée par application des dispositions du livre IV, de sorte qu'elle ne pouvait donner lieu à une réparation distincte sur le fondement de l'article L. 452-3 du code de la sécurité sociale ; »

Cass. Ch. mixte, 9 janvier 2015, pourvoi n°14-10584

Il semble malheureusement que cette jurisprudence marque un recul pour l'indemnisation des victimes de la faute inexcusable de l'employeur.

À ce jour, il semble donc que seul le licenciement pour inaptitude résultant de l'accident ou de la maladie professionnelle donne droit à une indemnisation spécifique.

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1 Publié par Guillaume Cousin
14/02/2018 10:10

Marwanito,

Je me permets de vous préciser que je prends sur mon temps personnel pour répondre ici, ce que rien une m'oblige à faire.

S'agissant de votre question, elle ne fait pas partie de celles auxquelles il est possible de répondre sans avoir examiné l'entier dossier.

Je ne peux donc pas vous aider dans le cadre de ce blog, et vous invite à consulter un avocat qui prendre le temps examiner les pièces de votre dossier. Le cas échant, mes coordonnées sont visibles ci-dessus.

Cdt,

Guillaume Cousin

2 Publié par Visiteur
14/02/2018 23:31

Bonsoir Maitre ,
je tiens a vous remercie pour tout le temps sacrifiée ,pour nous aider et nous donner le courage a comprendre ce que nous vivons , et portant tout le monde sais que vous n'étes pas obliger car le temps est de l'argent pour tout le monde
vous le faites car votre cœur vous oblige les gens humain écoute toujours leur cœur .
maitre svp comment saisir le tribunal le tass bien sur ?
comment contacter un très bon avocat administratif surtout des fonctionnaires ? en urgence? est ce que c'est long ?
Merci pour votre gentillesse

3 Publié par Visiteur
30/08/2018 17:26

bonjour Mr Cousin vous m'avez répondu le11'04-2016 depuis je suis passée en cours d'appel est la faute inexcusable a été reconnue et les heures sup payées j'attends maintenant le TASS.es que ce jugement est en faveur pour le TASS attente est très très longue .je vous remercie pour votre professionnalisme Michèle

4 Publié par Guillaume Cousin
30/08/2018 18:39

Chère Michèle,

Je suis heureux que vous ayez gagné !

J'imagine que vous devez être très soulagée.

Bien cordialement,

Guillaume Cousin

5 Publié par Visiteur
14/10/2018 14:43

Bonjour maître j'ai subi un grave accident explosion je travai en pétrochimie arrêt 3ans faute inexcusable reconnu sans problème avec un taux reconnu 32% avant posté maintenant reclasser en journée aujourd'hui mon stress post traumatique reconnu mon état de mon stress aggravé avec exstasystole au coeur puige prétende a une rechute sans risque de perdre a rente

6 Publié par Hysope
19/10/2019 14:20

Bonjour Maître, je vous expose mon histoire pour avoir votre avis objectif sur les recours possible quant à ma situation. Travaillant pour un bailleur social dans une agence de proximité depuis 2013, j'ai subit une première agression par un locataire mécontent des troubles sur la voie publique causés par des bandes de jeunes, il a forcé la porte d'accès de l'agence qui était ce jour fermée au public. Cet individu a proféré des manaces de mort, il a porté un coup avec un stylo me visant l'œil, coup que j'ai esquivé. Mes collègues masculins sont intervenus pour neutraliser ce locataire. J'ai porté plainte ainsi que deux autres de mes collègues pour les faits énoncés. Suite à cela une déclaration d'AT a été faite par mon employeur. L'AT a été consolidé par le médecin conseil de la cpam puis transformé en maladie à compter de juillet 2016. Suite à cette agression j'ai développé plusieurs troubles psy ayant entraîné d'autres problèmes de santé, hospitalisation, traitement. A l'issue je réintègre mon emploi en décembre 2017 après un avis d'aptitude de la médecine du travail. Je tiens à préciser qu'à cette période je ne faisais pas le lien entre mes affections réactionnelles et l'agression. Agression liée au manquement de devoir de sécurité de mon employeur qui n'avait toujours pas réglé depuis des mois le manque d'agent d'accueil dont nous étions dépourvu. Le 30 janvier 2017 une énième altercation a lieu en l'absence d'agent d'accueil et de hiérarchiques, se sont encore mes collègues qui viennent à la rescousse. Déclaration d'AT le lendemain et arrêt en AT le 1er février 2017 par mon médecin traitant. Hospitalisation en urgence en avril 2017 puis opération. AT consolidé par la cpam en septembre 2017. En arrêt maladie jusqu'à ce jour. Convoquée par le médecin conseil le 13 septembre 2019, celui ci m'informe que je ne percevrais plus d'indemnités journalières à compter du 26/10/2019 qu'il y aura le pôle emploi (se sont les propos tenus par ce médecin). A la réception de la réponse écrire, j'ai été reçu par la médecine du travail en pré-reprise le 17/10, le médecin du travail m'a confirmé que je n'étais pas en mesure de reprendre quelque travail que ce soit, il doit me recontacter courant semaine prochaine. Je souhaiterais savoir comment évoquer la responsabilité de mon employeur quant à son manquement à son obligation de sécurité, sa négligence. Comment faire pour que soit reconnu mon état de santé en maladie professionnelle ? Quel recours ai je pour cette interruption des IJ sachant que j'ai pour le moment uniquement demandé au médecin chef, par lettre recommandée, une demande d'expertise médicale. Quel autre démarche dois je faire en express, est t'il impérieux de saisir la Commission de Recours Amiable...? Mon employeur est au régime de subrogation avec la cpam, a t'il une obligation de me verser une ressource en attendant que soit étudié mon dossier par la cpam sachant que dans le préambule de notre constitution de 1946 il est dit : 《Elle garantit à tous, notamment à l'enfant, à la mère et aux vieux travaillants, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence.》
Je vous suis infiniment reconnaissante pour l'intérêt que vous porterez à ma situation ubuesque qui ne tient nullement compte du facteur humain, psychologique de telle situation, je rappelle que je suis la VICTIME, qu'ajd le traitement donné à ces épisodes me condamne à ne plus vivre dignement et à être dans une impasse. Restant dans l'attente de vous lire. Bien à vous cher Maître

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