LA PRISE D'ACTE DE LA RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL PAR LE SALARIE

Publié le Modifié le 30/10/2009 Vu 19 084 fois 14
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Un arrêt récent de la Cour de Cassation relatif à la prise d'acte de la rupture du contrat de travail par le salarié est l'occasion de décrire en quoi consiste ce mode de rupture. Cet arrêt précise que la prise d'acte de la rupture du contrat par le salarié ne peut pas faire l'objet d'une rétractation ultérieure de la part de l'intéressé. ( Cour de Cassation Sociale 14 octobre 2009 n° 08-42878)

Un arrêt récent de la Cour de Cassation relatif à la prise d'acte de la rupture du contrat de travail par l

LA PRISE D'ACTE DE LA RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL PAR LE SALARIE

 

I - LA PROCÉDURE DE PRISE D'ACTE DE LA RUPTURE PAR LE SALARIE

Le salarié prend acte de la rupture de son contrat de travail en raison de faits qu'il reproche à son employeur.

En pratique, le salarié remet à son employeur un courrier par lequel il prend acte de la rupture de son contrat de travail en raison de faits qu'il lui reproche.

Même si le contenu de cette lettre ne fixe pas les termes du litige et ainsi le salarié pourra faire de nouveaux reproches à son employeur qui ne figurent pas dans ce courrier, il est préférable que cette lettre évoque précisément les faits qui le poussent à prendre acte de la rupture du contrat de travail.

Le contrat est rompu dès la première présentation de la lettre de rupture à l'employeur et la Cour de Cassation vient récemment de juger que le salarié ne pouvait pas se rétracter. (Cass Soc 14 octobre 2009 n°08-42878)

Le salarié doit donc saisir le conseil de prud'hommes pour que cette rupture soit requalifiée en licenciement sans cause réelle et sérieuse et prouver les manquements de l'employeur.

Si les faits reprochés à l'employeur justifient la rupture du contrat de travail par le salarié, cette rupture sera requalifiée en licenciement sans cause réelle et sérieuse, à défaut, il s'agira d'une démission.

Lorsque la prise d'acte produit les effets d'une démission, le salarié peut être condamné à verser à l'employeur une indemnité pour non respect du préavis.

L'avantage de ce mode de rupture est que le contrat est rompu immédiatement, l'inconvénient est que le salarié risque d'être considéré comme démissionnaire si le conseil de prud'hommes estime que les manquements de l'employeur ne sont pas démontrés ou ne justifient pas une telle rupture.

II- LES MANQUEMENTS DE L'EMPLOYEUR POUVANT JUSTIFIER UNE PRISE D'ACTE

La Cour de Cassation a requalifié la prise d'acte de la rupture du salarié en licenciement sans cause réelle et sérieuse dans les cas suivants:

- une modification de rémunération non acceptée par le salarié

- le non respect du repos hebdomadaire par l'employeur

- le non respect de la législation sur le tabagisme

- le non respect du travail à temps partiel en raison d'objectifs commerciaux trop élevés

- le non paiement des frais pofessionnels et le versement avec un retard très important d'une prime commerciale

- le harcèlement moral de l'employeur

 

III- LA PRISE D'ACTE DE LA RUPTURE ET LES AUTRES MODES DE RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL

3-1 La prise d'acte par le salarié en cours de procédure de licenciement

La prise d'acte, au jour où elle intervient, consomme la rupture définitive du contrat de travail.

Ainsi, cette prise d'acte peut intervenir au cours d'une procédure de licenciement comme par exemple après l'entretien préalable puisque tant que le licenciement n'est pas notifié, le contrat de travail subsiste et est susceptible d'être rompu par une prise d'acte.

 

3-2 La prise d'acte et la démission

La Cour de Cassation a jugé notamment en 2007 (20 juin 2007 n°06-41984) que" la démission est un acte unilatéral par lequel le salarié manifeste de façon claire et non équivoque sa volonté de mettre fin au contrat de travail.

Lorsque le salarié remet en cause celle-ci en raison de faits ou manquements imputables à son employeur, le juge doit, s'il résulte de circonstances antérieures ou contemporaines de la démission qu'à la date à laquelle elle a été donnée, celle-ci était équivoque, l'analyser en prise d'acte de la rupture qui produit les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse si les faits la justifiaient ou dans le cas contraire d'une démission."

Cela signifie qu'une démission donnée en raison des manquements de l'employeur peut constituée une prise d'acte.

 

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1 Publié par Visiteur
11/01/2012 22:40

Bonjour ,j ai un salarié qui a trouver un nouveau travail et veut quitter l entreprise donc il a déposer une prise d acte . Est ce que si je prouve qu il travaille ailleurs ,je peux le considèrer comme démissionner ou Pas? Merci d avance !

2 Publié par Visiteur
22/09/2012 20:32

Bonjour, l'absence de visite d'embauche et de visite de reprise après arrêt de travail de plus de 21 jours prévu au code du travail constitue t'il une possible prise d'acte de rupture au tort de l'employeur sachant que cela est un manquement grave de l'employeur mais aussi que le contrat de travail est toujours suspendu du fait d'absence de certificat apte ou non apte de la médecine du travail.sachant que l’arrêt de travail a fait suite a du harcèlement de la part de la hiérarchie planning remis dernière minute, envoie dans les divers boutiques du groupe en renfort alors qu'il y en a une juste en dessous de chez moi,brimade refus des cp etc.. merci d'avance pour vos conseils.

3 Publié par Visiteur
14/11/2016 20:13

Bonjour
Je suis commerciale en cdi depuis 6 ans.Depuis le rachat de ma société, ca en berne baisse de 60%, pression, 20% d arrêt maladie effectif entreprise réduction temps travail, supression ticket restaurant et prime, entretien 1 fois par semaine avec ma responsable+ reporting journalier et reporting fin de semaine....
La semaine dernière, j ai eu un entretien d évaluation seule face a face avec 2 responsables
Au départ j étais contente de moi esprit positive motiver car mon CA passe à 70000 € en oct et a 100000 € en nov et d autres projets en prévision alors que j ai été 0 avril juin suite à un arrêt maladie 2 mois perte enfant.

J ai subi 55 minutes pressions, de reproches incessantes, des critiques acerbes , remise en cause de mes compétence tout en me disant qu ils étaient là pour m aider à mieux vendre
Exprimant que j avais l impression qu aucune aide mais pression et aimerai savoir si ceux qui font moins de chiffre que moi avaient la même pression. Réponse : 1 est au CE + 1 vient de faire une rupture +1 en arrêt maladie donc reste moi
pression hiérarchique =
Pression sur moi =Veulent me fliquer !
J'ai fini par craque en pleurs et mis un terme à l entretien car je n avais pas l impression d avoir des solution pour améliorer mon ca
Je sais que je n'ai pas le droit mais
J'ai enregistré entretien en cas de Souci ma famille aura une preuve
Depuis je suis en arrêt maladie, mon Medecin a été choqué par le procédé
J ai dès crise d angoisse, mon cœur s emballé à l idée de reprendre
Je pleurs chaque matin

Je ne sais pas comment me sortir de cette situation
Je veux que cela s arrête, je ne veux plus y retourner
Quelles sont les solutions
Si mon Medecin me met en arrêt maladie prolonge
Est ce que je vois avec la Medecine du travail
Est ce que j écris à la DRH
Si je demande une rupture conventionnelle et c est refusé
Je suis perdue, je suis seule avec mon fils et ne veux pas finir par un suicide

4 Publié par Visiteur
08/02/2017 15:15

Apres l'envoie de la lettre pour la prise d'acte, je peu travailler chez autres?

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