Absence de majoration de loyer pendant douze ans : point de départ et terme du délai

Publié le 30/01/2014 Vu 2 653 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Dans un arrêt du 13 novembre 2013, la Cour de cassation (n°12-21.165), a précisé le point de départ et le terme du délai de douze ans durant lequel le bailleur d’un bien immobilier détenu par un hôtelier ne peut majorer le loyer en raison de travaux d’équipement et d’aménagement réalisés par ce dernier.

Dans un arrêt du 13 novembre 2013, la Cour de cassation (n°12-21.165), a précisé le point de départ et le

Absence de majoration de loyer pendant douze ans : point de départ et terme du délai

Le blocage de la majoration du loyer est prévu aux articles L. 311-1 et suivants du Code de tourisme.

Ainsi, dès que le locataire a informé (par LRAR) le bailleur de son intention de procéder à des travaux d’équipement et d’amélioration, celui-ci ne peut ni s’y opposer, ni exiger une majoration de loyer pendant une durée de douze ans.

L’arrêt du 13 novembre 2013 concernait un locataire hôtelier dont le bail de 9 ans renouvelé à compter du 1er janvier 1997, avait notifié le 25 décembre 1995 à son bailleur son intention d’effectuer des travaux d’amélioration. Le bailleur a donné son accord par courrier du 2 février 1996 et le locataire a achevés lesdits travaux dans le courant du mois d’octobre 1997.

Devant la Cour de cassation, le locataire a fait valoir les deux moyens suivants :

1. Lorsque le délai expire en cours de bail, le bailleur doit attendre le renouvellement du bail suivant pour obtenir une augmentation du loyer au titre des travaux.

Autrement dit, selon le locataire, le délai de 12 ans serait extensible et pourrait être étendu jusqu’à la date de renouvellement du bail !

2. Le délai de douze ans prend effet à la date d’achèvement des travaux et non à compter de la réponse du bailleur à la notification.

La Cour de cassation a rejeté le premier moyen au motif que le délai de douze ans, si bien que le délai de 12 ans est un maximum absolu. De fait, elle a approuvé la Cour d’appel d’avoir déclaré que le bail venant à renouvellement le 1er janvier 2007 alors que le délai de douze ans n’était pas expiré, il ne pouvait être tenu compte des améliorations apportées jusqu’au terme de ce délai.

En revanche, la Cour de cassation a retenu le second moyen en précisant que l’article L. 311-3 du Code de tourisme renvoie à la date à laquelle les travaux ont été exécutés et a cassé l’arrêt qui a retenu la date de l’autorisation donnée par bailleur.

Autrement dit, le point de départ du délai de douze ans est la date d’achèvement des travaux.

La décision n’est pas sans intérêt, car la loi ne mentionne pas la date d’achèvement des travaux comme point de départ.

Néanmoins cette décision pourrait au premier abord laisser croire que des locataires peu scrupuleux pourraient en abuser.

En effet, des bailleurs pourraient être confrontés à des difficultés d’administration de la preuve de la date d’achèvement des travaux, en présence de locataires qui entendraient signaler le plus tard possible la date de prise d’effet du délai de douze ans.

Fort heureusement des alternatives existent pour éviter ce genre de circonstances.

Vous avez une question ?
Blog de Grégory ROULAND - 06 89 49 07 92

Grégory ROULAND

70 € TTC

163 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de Grégory ROULAND - 06 89 49 07 92

Maître Grégory ROULAND, avocat et docteur en droit

Téléphone : 0689490792

Mail : gregory.rouland@outlook.fr

site :
https://sites.google.com/view/gregoryrouland/accueil

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

70 € Ttc

Rép : 24h max.

163 évaluations positives

Note : (5/5)
Rechercher
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles