Limiter l'accès au CRFPA aux titulaires d'un M2 : encore une injustice !

Publié le 17/11/2018 Vu 34 301 fois 70
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Le 16 novembre 2018 le CNB a adopté une résolution qui vise à exiger pour tenter l'examen du CRFPA l'obtention d'un M2. Cette mesure est injuste !

Le 16 novembre 2018 le CNB a adopté une résolution qui vise à exiger pour tenter l'examen du CRFPA l'obtent

Limiter l'accès au CRFPA aux titulaires d'un M2 : encore une injustice !

Décidément le message à la nouvelle génération est claire : on ne veut pas de vous comme avocats.

Après la réforme incomplète de l'examen national, voici la restriction de l'accès au CRFPA aux seuls titulaires d'un master 2 votée par le CNB le 16 novembre 2018.

Cette réforme est injuste. En effet, les étudiants savent à quel point l'entrée dans un M2 est désormais sélective. Certains désireux de connaître une expérience pratique et même parfois par nécessité - car financer des études de droit à un coût - privilégie une expérience pratique.

Désormais, ce sera fini et l'admission en M2 sera une forme de pré-admissibilité pour l'examen, ce qui va restreindre le nombre de candidats donc d'admis. J'ai plusieurs questions : les conditions d'admissibilité en M2 sont-elles vraiment les mêmes partout ? Sont-elles au moins harmonisées ? N'y a-t-il pas parfois des copinages et du clientélisme ici ou là ? Le CRFPA permettait de "remettre les compteurs à zéro" et de traiter de la même façon ceux dont le cursus est chaotique.

Plus encore, un bon nombre de Master 2, notamment les Master pro ont leurs résultats postérieurement aux écrits du CRFPA. Ces étudiants devront donc patienter un an et, s'ils ont leur CRFPA à la première tentative, ce qui n'est pas une chose aisée, ils auront à justifier d'une année blanche à suivre les cours à l'IEJ qui sont parfois disséminés ici ou là dans les emplois du temps universitaires.

Mais, il n'y a pas que du mauvais dans les résolutions du CNB. Celui-ci s'attaque (enfin !) aux thèses de complaisance et à cette passerelle automatique entre doctorat et CRFPA.

Puisque je formule une critique, je me permets aussi de formuler une proposition en espérant que ma voix porte. Il existe encore de grandes disparités entre les IEJ. Je le sais pour enseigner pour des étudiants de différents IEJ et débriefer avec eux leurs copies. Je propose que la commission instaurée glisse dans chaque IEJ, pour chaque matière la même copie réalisée en fonction du corrigé afin d'obtenir un 10. Elle ne pourra que faire le même constat que moi.

Le CNB devrait sérieusement songer à davantage sonder les étudiants et notamment ceux de Province trop peu écoutés pour ces réformes...

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1 Publié par Visiteur
19/11/2018 22:15

@Alix, je t'ai envoyé un msg.

2 Publié par Visiteur
20/11/2018 08:40

Je suis outrée par vos propos a l égard des doctorants et des docteurs !!!! je suis doctorante les theses de complaisance n existent pas vous insultez tous les professeurs et maîtres de conférences!!!! La thèse c est un travail au quotidien !!! De la rigueur!!! L excellence !!! Je pense que cette action vous renvoie à vos propres peurs !!! A votre incapacité !!! A vos frustrations !!! Les docteurs sont tout autant voir même beaucoup plus qualifiés qu un étudiant ayant intégré le crfpa par la voie classique !!!

3 Publié par Visiteur
26/11/2018 14:47

Bonjour à tous, je comptais soutenir ma thèse (pas de complaisance...) en novembre 2019 et rentrer à l'école des avocat à la rentrer de janvier 2020. Pensez vous que cela sera encore possible ?

4 Publié par Visiteur
26/11/2018 14:48

rentrée*

5 Publié par Visiteur
26/11/2018 21:19

Quand saurons-nous si le gouvernement suit les résolutions adoptées par le CNB ?

6 Publié par Visiteur
27/11/2018 08:44

@Lili quand on insulte on le fait à visage découvert il me semble ! Vous manquez de courage. J’espere que vous n’enseignez pas et que vous n’intervenez jamais en colloque. Il faut savoir accepter le point de vue d’autrui. Je suis maître de conférences et avocat sans avoir utilisé la passerelle.

7 Publié par Guillaume54
18/12/2018 19:32

En fait vous tendez le bâton pour vous faire battre. Vous avez tout à fait raison sur la volonté des avocats de limiter drastiquement l'accès à la profession. Ils ont même cette année proposé aussi de remplacer l'examen par un numérus clausus, ce qui démontre une méconnaissance du droit européen ! Vous avez tort en revanche sur le doctorat. Cette mesure ne s’attaque pas aux « thèses de complaisance », elle s’attaque à tous les docteurs et à l’université.
Avocat, cela ne signifie pas seulement pouvoir représenter quelqu'un devant les tribunaux, mais aussi pouvoir exercer une activité de conseil juridique. C'est à dire qu'un diplômé de Master et même d'un doctorat en droit, n'a pas le droit de transmettre un conseil juridique, sinon il est condamné pour exercice illégale de la profession d'avocat. En revanche, un expert-comptable lui le peut, allez comprendre.
Il n'y a jamais eu un tel décalage entre le nombre de diplômés de l'université et ceux habilités à pratiquer effectivement le droit. Il y a trois fois moins d'avocats en France qu'en Allemagne, deux fois moins qu'en Espagne. En parallèle, les avocats souhaitent ouvrir le droit de passer l'examen aux diplômés de science po, demain ce sera aux écoles de commerce, et ainsi on commence déjà à dissocier le métier d'avocat des facultés de droit. L'objectif est de délégitimer l'université.
La passerelle réservée aux docteurs sert à limiter les effets de ce décalage, elle donne de la valeur aux diplômes de l'université, à sa formation presque gratuite, mais basée aussi sur l'excellence. Les aptitudes pour réussir une thèse en droit ne sont pas exactement les mêmes que celles pour réussir l'examen du CRFPA, à l’instar de l'autre passerelle offerte à ceux qui ont une expérience professionnelle. Au final cela forme d'excellents avocats, et offre une diversité de profils au sein du barreau alternant praticiens et théoriciens du droit.
Robert Badinter n’a pas passé l’examen d’entrée du CRFPA (qui n’existait pas encore à l’époque), il a en revanche réalisé un doctorat sur « Les conflits de lois en matière de responsabilité civile dans le droit des États-Unis ». Trouvez-vous que c’est un mauvais avocat ?
Voir mon article sur : https://theconversation.com/reconnaitre-aux-diplomes-de-droit-un-veritable-statut-de-juriste-86525

8 Publié par jencourch
13/02/2019 18:47

élève à l'iej. je me permets d'attirer votre attention sur le fait que un master 2 n'apporte rien de plus qu'un master 1 pour etre avocat, en effet la plupart que je connais en master 2 sont déçus car on nous met la pression à cause du tri, cependant ils ne sont pas tous à la hauteur...de plus le métier d'avocat si il exige des bases est surtout un métier qui se pratique qui se vit.. et qui met le droit à son service donc en effet les master 2 sont très appropriés aux futurs universitaires, doctorants, doctrine....en revanche il ressort des élèves master 2 ou 1 d'énormes lacunes en culture juridique..et ce n'est pas un M2 qui comble cela ...d'une part cette idée est une vraie facilité pour éliminer bêtement des profils qui pourraient faire des bons avocats, les études sont très bien pour les intellectuels qui aiment réfléchir remettre en question alors qu'un avocat est un acteur, et c est l expérience qui lui apprend à mener ses plaidoiries et sa personnalité, les études c'est bien seulement çà suffit pas et la preuve ils laissent ^passer des tas d avocat bon élève sur le papier et incompétent par la suite. les vrais problèmes ne sont pas traités, c est tellement facile d imposer un master 2 pour éliminer. c est bien d etre un étudiant discipliné et intelligent seulement ils ne savent pas travailler il faut creuser, approfondir et pas se contenter de m1 m2..et du crfpa. c'est juste une porte cet examen mais ca ne veut rien dire du talent d'un futur avocat, donc M2 très bonne idée pour faire perdre du temps et faire galérer les élèves…. c,'est incroyable de constater toutes ces méthodes hypocrites qui détournent le vrai problème, un master 2 n apporte aucune culture juridique ! c est juste une solution pour nous écarter et c'est déguelasse je souhaite vraiment que ces personnes qui fassent ces choix soient confrontés à ces problèmes d inégalité dans leur famille sur leir propre enfant car ils dégoutent les gens du système. c'est pas un petit master 2 qui fait avancer, c est la volonté, la richesse, l envie les valeurs personnelles, la persévérance la motivation ! bon nombre sortent du capa et sont fainéants donc adieu...c est pas çà la vie les études c'est beau sur le CV mais LA vie leur apprend à vivre..et à exercer, avocat c est un métier un investissement personnel énorme, on ne plane pas en long et en large, on réfléchit avec pragmatisme et engagement. la preuve en Belgique ils ont 3 ans de pratique, un master 2 en effet mais en contrepartie pas d examen comme crfpa, ici on vous coupe l herbe sous le pied, ….vive la france

9 Publié par soussi
28/03/2019 01:19

Propos de corporatiste. En quoi un étudiant qui a passé un examen en 3 épreuves est-il meilleur qu'un étudiant qui a passé 4 ou 5 ans sur une thèse ? il n'y a qu'en France qu'on entend ce genre de propos. d'ailleurs c'est ce qui fait que cette profession est en décadence totale, la plus part des avocats n'ont aucun niveau et aucune culture, mise à part leurs procédures il n'ont aucune connaissance du fond des dossiers

10 Publié par Syagrius
08/05/2019 17:47

Bonjour,
Actuellement, je prépare le CRFPA pour la session 2019 avec un M1.
L'époque de dépôt des candidatures pour les M2 va débuter : donc faut-il que je fasse une demande de M2 pour pouvoir représenter le CRFPA en 2020 (dans l'hypothèse où le résultat ne serait pas favorable en 2019) ?
Est-ce que le M2 va finalement devenir obligatoire pour présenter le CRFPA ? Où en est-on ?
Merci pour votre réponse !

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