Le mariage putatif dans la loi

Publié le 24/02/2014 Vu 5 981 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Le mariage putatif, qu'est ce que c'est ?

Le mariage putatif, qu'est ce que c'est ?

Le mariage putatif dans la loi

Au terme de l'article Article 201 du Code Civil : « Le mariage qui a été déclaré nul produit, néanmoins, ses effets à l'égard des époux, lorsqu'il a été contracté de bonne foi. »

C'est ce que l'on nomme en droit le mariage putatif.

Quand le mariage est annulé judiciairement, en principe sa nullité est rétroactive : le mariage qui a existé dans les faits, est censé n'avoir jamais existé en droit. Concrètement, la femme ne peut plus porter le nom de son époux, la nationalité française acquise par mariage est perdue, les empêchements au mariage disparaissent, les droits successoraux sont anéantis, les donations consentis en vue du mariage tombent, l'obligation alimentaire disparaît rétroactivement et les sommes perçus doivent être restituées. Les ex-époux sont considérés comme des concubins et la liquidation des intérêts communs se fait sur la base d'une société de fait.

Par exception, le mariage devient putatif, malgré l'annulation : les effets de l'annulation sont retardés. Cette institution permet au conjoint qui croyait son union valable de bénéficier des effets du mariage jusqu'au jugement constatant la nullité. L'annulation n'entraîne qu'une dissolution pour l'avenir. Les effets sont alors proches de ceux du divorce.

C'est à celui qui invoque le mariage putatif de prouver l'existence de la célébration du mariage affecté de nullité. Celui qui invoque le bénéfice du mariage putatif doit être de bonne foi : l'époux était dans l'ignorance de la cause d'invalidité du mariage.

Si les deux époux sont de bonne foi, il y simple dissolution du mariage pour l'avenir. Tous les droits acquis avant le prononcé de la nullité sont maintenus.

Si seul l'un des deux est de bonne foi, la non rétroactivité ne joue que pour lui, et l'époux de mauvaise foi perd tous les avantages matrimoniaux et les libéralités faites par son conjoint en vue du mariage. Il peut en outre être condamné à verser des dommages et intérêts sur le fondement de l'article 1382 du Code civil afin de réparer le dommage résultant de l'annulation du mariage.

L'article 202 dispose que le mariage produit ses effets à l'égard des enfants, même si aucun des époux n'est de bonne foi. Depuis la réforme de la filiation de 2005 qui a supprimé les catégories d'enfants légitimes et naturels, le seul intérêt de ce texte vise l'hypothèse où la présomption de paternité aura joué pendant le mariage ce qui permettra d'établir la filiation de l'enfant si par ailleurs il n'y a pas de reconnaissance ou de possession d'état.

Le juge statue sur les modalités de l'exercice de l'autorité parentale comme en matière de divorce.

Cette disposition a été intégrée dans le droit français par une loi de 1803. Elle est assez rarement mise en oeuvre.

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.