ANALYSE D’UNE CONDAMNATION
La profession d’avocat que j’exerce depuis un certain nombre d’années m’a notamment appris qu’il existe toujours deux versions souvent radicalement opposées pour un même dossier, en fonction du but recherché.
La justice consiste à entendre posément ces deux versions, l’une après l’autre.
Celles-ci doivent être obligatoirement étayées par des preuves pour être recevables.
A défaut de démonstration efficace et de preuves irréfutables, pas de condamnation.
L’objectif est toujours la manifestation de la vérité.
« Cet enfant a été agressé violemment en pleine rue par un adulte » peut devenir « Ce jeune majeur a fait l’objet d’une interpellation par un officier de police en civil, alors qu’il tentait de commettre une infraction et qu’il opposait une résistance à son arrestation ».
Une décision judiciaire, qui ne peut évidemment être fondée sur l’émotion, ne saurait être prononcée sans que l’accusé ait été invité à présenter sa défense, c'est-à-dire ses explications personnelles aux faits qui lui sont reprochés.
La loi s’applique ensuite, implacable.
Israël a, dans ce qu’il convient d’appeler « l’affaire de la flottille » fait l’objet d’une condamnation immédiate, sans appel et à l’unanimité de la communauté internationale quelques heures seulement après l’intervention des forces israéliennes.
Il ne pouvait en être autrement.
En effet, la présentation pour le moins subjective des faits « un bateau humanitaire pris d’assaut par un commando israélien : au moins 30 morts » ne pouvait que donner lieu à cette condamnation morale et à ce tollé général.
Malaise évident.
Je suis abordée dès le matin sur le sujet. Je ne souhaite pas m’exprimer. Pas encore. J’attends. Au moins quelques heures. Afin d’obtenir les explications nécessaires des faits, de rechercher éventuellement des images, des vidéos, des détails de cette opération. Bref, de prendre le recul indispensable à la compréhension des faits.
Mais le monde de fous dans lequel nous vivons, ce monde de l’internet, de l’information immédiate, n’attend pas lui, et exige une prompte condamnation.
Or, depuis, nous avons obtenu maints éclaircissements, et l’autre version des faits que les médias et les politiques du monde entier atteints de déshonneur, de lâcheté, et d’obscurantisme n’ont pas cherché, confirme, si besoin en était, encore une fois, que le méchant n’est pas celui qu’on croit.
Qu’il s’agit bien, en réalité, d’une vaste opération de communication préméditée, stratégiquement parfaite, dirigée par une organisation « humanitaire », mais aussi et surtout islamiste (IHH), liée au Hamas et à Al Qaeda, et dont les membres, composés d’islamistes austères et de gauchistes hirsutes, vociférant des chants appelant à la gloire du Jihad et à la mort des juifs, usent de haches, couteaux, et autres barres de fer.
Que, bien entendu, tout n’a été que prétexte.
Prétexte pour attirer l’attention des médias internationaux, prétexte pour fragiliser un peu plus l’Etat hébreu.
Cet épisode tragique va encore et malheureusement se traduire sur notre territoire par de nouvelles manifestations de haine et de détestation hystérique non seulement à l’égard d’Israël, mais aussi à l’encontre de la communauté juive toute entière, sans distinction aucune.
A l’heure de l’appel au boycott généralisé des produits israéliens,
A l’heure de la tournée en Province au mois de juillet de la campagne « BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) » qui tente de légitimer une action parfaitement illégale tant au regard du droit interne que du droit international,
A l’heure où les pays occidentaux ne prennent pas la mesure de leurs véritables ennemis,
A l’heure du terrorisme victimaire,
A l’heure où l’on frissonne devant l’avancée de toute forme d’obscurantisme et d’extrémisme,
Il est grand temps pour nos politiques mais aussi pour l’humanité au sens large de se réveiller, de faire montre de vigilance, de ne pas laisser les émotions faire place aux décisions et aux prises de position, de réaliser que l’interprétation immédiate et simpliste de l’opération israélienne est la manifestation d’un danger réel et actuel, un danger qui guette toutes les démocraties dans le monde :
La confusion entre la barbarie et la justice.