Quels sont les revenus pris en compte dans le calcul de la prestation compensatoire ?

Publié le 02/08/2016 Vu 22 982 fois 1
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

S’il existe une disparité entre les revenus de chacun des époux, l’article 270 du Code Civil, prévoit que peut être versée une prestation compensatoire par l’époux financièrement favorisé. Concrètement, il convient d’apprécier la situation patrimoniale des époux au moment du divorce, mais également d’envisager l’évolution de cette situation dans un avenir prévisible.

S’il existe une disparité entre les revenus de chacun des époux, l’article 270 du Code Civil, prévoit q

Quels sont les revenus pris en compte dans le calcul de la prestation compensatoire ?

S’il existe une disparité entre les revenus de chacun des époux, l’article 270 du Code Civil, prévoit que peut être versée une prestation compensatoire par l’époux financièrement favorisé.

Cette disparité peut être une disparité en capital ou en revenus.

Elle peut être actuelle ou future.

Concrètement, il convient d’apprécier la situation patrimoniale des époux au moment du divorce, mais également d’envisager l’évolution de cette situation dans un avenir prévisible.

1- Appréciation de la situation au moment du divorce

 * Ressources prises en compte

Sont pris en compte, non seulement les revenus perçus par les époux dans le cadre de leur activité professionnelle, mais également les éventuels revenus fonciers et mobiliers.

S’agissant particulièrement des revenus mobiliers, il convient d’exclure les revenus locatifs procurés par des biens qui dépendent de la communauté puisqu’ils seront destinés in fine, à être partagés à égalité entre les époux au moment de la liquidation des biens de la communauté.

Doivent également être pris en compte, les revenus de nature sociale ou familiale, comme les prestations sociales (RSA, les allocations de chômage, les pensions de retraite, les indemnités versées par la CIVI (Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infraction), les allocations du Fonds National de Solidarité, pension mensuelle d’assurance maladie …).

Il est également nécessaire de prendre en compte le capital dans le calcul des ressources.

Il doit être tenu compte de l’ensemble des biens meubles et immeublesappartenant aux parties, ainsi que les fonds et sommes d’argent destinés aux placements et aux investissements (biens immobiliers, comptes épargne, meubles d’une certaine valeur, objets d’art, capital d’assurance-vie, donations, héritages, etc …).

Il faut également tenir compte dans l’appréciation de la disparité, de l’état de concubinage dans lequel vit l’un des époux lors du prononcé du divorce.

 * Revenus exclus:

Certains revenus ne doivent pas entrer en ligne de compte pour apprécier la disparité.

C’est le cas des sommes et avantages perçus par l’un des époux au titre du devoir de secours.

Sont également exclues les allocations familiales ou la pension versée à l’époux par son conjoint au titre de sa contribution à l'entretien et à l'éducation des enfants.

En effet, ces sommes sont destinées à bénéficier aux enfants et non à procurer des revenus à celui qui les reçoit.

Autrefois, les sommes versées au titre de la réparation des accidents de travail, et celles versées au titre du droit à compensation d’un handicap, étaient également exclues, ce qui n’est plus le cas, ces sommes étant maintenant prises en considération.

 2- Appréciation de la situation dans un avenir prévisible

Le patrimoine futur, c'est-à-dire les ressources prévisibles doivent également faire l’objet d’une analyse.

Les ressources prévisibles de chacun des époux doivent être répertoriées afin de connaitre les perspectives de carrière de chacun des époux.

Les droits prévisibles en termes de retraite doivent également pris en compte.

En revanche, il ne saurait être question de prendre en compte de simples espérances successorales puisque la vocation successorale, selon la Cour de Cassation, ne constitue pas un droit prévisible.

Ainsi, il appartient au juge de procéder souvent grâce à une expertise, à un véritable audit de la situation des deux époux, afin de vérifier l’ensemble des critères énoncés à l’article 271 du Code Civil, en s’appuyant sur les éléments probatoires communiqués par chacun des époux.

Cette expertise permettra au juge, non seulement, de constater l’existence d’une disparité mathématique entre les revenus des époux, mais également de déceler dans un second temps, les causes de cette disparité, ce qui lui permettra d’affiner son analyse et d’arrêter le montant de la prestation.

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par etcetera
24/07/2019 09:08

Bonjour, dans le cas d'un mariage sous contrat séparation de bien j'ai acquis un bien en donation partage de la part de mes parents en août 2018. Mon époux m'a quitté en décembre 2018. Nous sommes séparés hors procédure pour l'instant.L'acquisition des parts de mes soeurs et le financement des travaux ont été assurés par un prêt ou mon conjoint était co-emprunteur à 50 %, mais le 1er remboursement de capital ( différé d'1an ) n'étant pas encore entré en vigueur, je reprends le prêt à mon nom afin que le financement soit totalement assuré par moi et que je ne lui doive rien. Les revenus issus de ce bien entreraient-ils en compte dans le calcul d'une indemnité compensatoire ? il se trouve aussi que j'ai beaucoup travaillé à mi-temps pour élever les enfants et je crains pour le niveau de pension de retraite auquel je pourrais prétendre à 62 ans c'est à dire dans 4 ans. merci pour votre réponse.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de Maître  Caroline YADAN PESAH

Avocate en Droit de la Famille, Droit du Divorce et Droit Immobilier depuis plus de 25 ans, je vous partage ici plus de 500 articles juridiques et ma passion pour la défense de vos intérêts.

Besoin d'aide ? 

Votre Téléconsultation Juridique 

avec Maître Caroline YADAN PESAH

222 Boulevard Saint Germain 75007 Paris

N° de toque : E1839

Rechercher
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles