Le commerçant qui donne son fonds en location ne peut bénéficier du surendettement des particuliers

Publié le 16/03/2015 Vu 5 432 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

L’immatriculation d’une personne au registre du commerce et des sociétés présume de sa qualité de commerçant de telle sorte que celle-ci ne peut demander le bénéfice du surendettement des particuliers.

L’immatriculation d’une personne au registre du commerce et des sociétés présume de sa qualité de comm

Le commerçant qui donne son fonds en location ne peut bénéficier du surendettement des particuliers

Le 17  février 2015, la Cour de cassation a jugé que l’immatriculation d’une personne au registre du commerce et des sociétés présume de sa qualité de commerçant de telle sorte qu’elle ne peut demander le bénéfice du surendettement des particuliers. (Cass. com., 17 février 2015, pourvoi n° 13-27508)

Les personnes rencontrant des difficultés financières et ne parvenant pas à rembourser leurs dettes bancaires (crédits à la consommation ou crédit immobilier) ou de la vie courante (impayés de loyers, charges locatives, impôts…) peuvent saisir la commission de surendettement des particuliers, placée sous l’égide de la Banque de France, afin de bénéficier selon le cas de réaménagements voire de l'effacement de tout ou partie de leurs dettes.

En effet, en cas de recevabilité de la demande par la commission de surendettement des particuliers, le débiteur pourra bénéficier selon le cas :

  • D’une restructuration de ses dettes (report d’échéances ou baisse des mensualités),

  • D’une diminution du montant de ses dettes (réduction du taux d’intérêt par exemple),

  • D'un rééchelonnement ou d'un effacement de la dette,

  • Une annulation partielle ou totale de ses engagements,

  • Gel ou moratoire des dettes pendant une période maximale de 2 ans

La procédure de surendettement des particuliers, prévue aux articles L 330-1 et suivant du code de la consommation, est ouverte aux personnes physiques de nationalité française ou étrangère domiciliées en France et dont les dettes ont été contractées auprès de créanciers établis en France.

Toutefois, la saisine de la commission de surendettement des particuliers ne concerne que les dettes personnelles et non professionnelles exigibles ou à échoir.

Par ailleurs, les personnes exerçant une activité professionnelle indépendante (commerçants, artisans, agriculteurs, professions libérales) ne peuvent pas bénéficier de ce dispositif, même pour des dettes personnelles, à l’exception de l’entrepreneur individuel (EIRL) qui a fait une déclaration de constitution de patrimoine affecté ou pour les autres dettes contractées après la cessation de leurs activités indépendantes.

L’arrêt de la Cour de cassation rendu le 17  février 2015 offre l’occasion de rappeler ces règles. 

En l’espèce, une personne qui a donné son fonds de commerce en location-gérance était demeurée inscrite au registre du commerce et des sociétés malgré la suppression par le décret n° 86-465 du 25 mars 1986 de l’obligation faite à celui qui donne son fonds en location-gérance de s’immatriculer au registre du commerce et des sociétés.

Etant dans l'impossibilité de faire face à l'ensemble de ses dettes, elle a saisi une commission départementale pour bénéficier du surendettement des particuliers.

Sa demande étant refusée par la commission départementale, elle a fait un recours devant le juge de l’exécution qui confirme la décision d’irrecevabilité rendue par la commission de surendettement des particuliers.

Elle forme alors un recours en cassation en soutenant au moyen de son pourvoi que le tribunal a privé sa décision de base légale au regard de l’article L. 121-1 du code de commerce en déduisant sa qualité de commerçant du fait qu’elle est demeurée inscrite au registre du commerce et des sociétés ; or, selon le moyen, le commerçant qui donne son fonds de commerce en location-gérance cesse d’être commerçant.

La Cour de cassation devait donc répondre à la question de savoir si l’immatriculation d’une personne au RCS malgré le fait qu’elle avait donné son fonds de commerce en location gérance présumait de sa qualité de commerçant.

La Cour de cassation va confirmer le jugement du juge de l’exécution en rappelant que : « le décret n° 86-465 du 25 mars 1986 a supprimé l’obligation faite à celui qui donne son fonds en location-gérance de s’immatriculer au registre du commerce et des sociétés ».

Se fondant sur l’immatriculation de la demanderesse au registre du commerce et des sociétés après avoir donné son fonds en location-gérance, la Haute juridiction en déduit « qu’elle était présumée avoir la qualité de commerçant ».

Ainsi, la Cour de cassation pose le principe selon lequel l’immatriculation d’une personne au registre de commerce et des sociétés présume de sa qualité de commerçant de telle sorte qu’elle ne peut demander le bénéfice du surendettement des particuliers.

Je reste à votre disposition pour toutes questions supplémentaires.

Yaya MENDY

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de Yaya MENDY

Passionné du droit des assurances, j'ai le privilège de travailler au sein de La Médiation de l'Assurance, où je contribue à résoudre des litiges entre les assureurs et les assurés. Mon rôle consiste à proposer des avis visant à mettre un terme aux différends, tout en travaillant activement à améliorer les pratiques au sein du secteur de l'assurance.

Ce blog est fait dans le but de partager mes connaissances.

Rechercher
Informations
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles