CONTESTATION D'HONORAIRES DE L'AVOCAT: UNE AFFAIRE DE TAXATION POUR LE BATONNIER.

Publié le Modifié le 28/08/2014 Vu 80 108 fois 58
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Dans un premier article, j'ai présenté les critères et méthodes de fixation de l'honoraire de l'avocat, en présentant l'intérêt de la convention d'honoraires et la jurisprudence importante en la matière. AVOCAT: COMMENT FIXER SES HONORAIRES ? (I) L'article 10 de la loi du 31 décembre 1971 dispose : « La tarification de la postulation et des actes de procédures est régie par les dispositions sur la procédure civile. Les honoraires de consultation, d'assistance, de conseil, de rédaction d'acte juridique sous seing privé, de plaidoirie, sont fixés en accord avec le client. A défaut de convention entre l'avocat et son client, l'honoraire est fixé selon les usages, en fonction de la situation de fortune du client, de la difficulté de l'affaire, des frais exposés par l'avocat, de sa notoriété et des diligences de celui-ci. Toute fixation d'honoraires, qui ne serait qu'en fonction du résultat judiciaire est interdite. Est licite, la convention qui, outre la rémunération des prestations effectuées, prévoit la fixation d'un honoraire complémentaire en fonction du résultat obtenu ou du service rendu". Nous examinerons dans cet article, la taxation ou la contestation des honoraires devant le bâtonnier ( chef de l'ordre des avocats) dont dépend l'avocat.

Dans un premier article, j'ai présenté les critères et méthodes de fixation de l'honoraire de l'avocat, en

CONTESTATION D'HONORAIRES DE L'AVOCAT: UNE AFFAIRE DE TAXATION POUR LE BATONNIER.

Dans un premier article, j'ai présenté les critères et méthodes de fixation de l'honoraire de l'avocat, en présentant l'intérêt de la convention d'honoraires et la jurisprudence importante en la matière. AVOCAT: COMMENT FIXER SES HONORAIRES ? (I)

L'article 10 de la loi du 31 décembre 1971 dispose :

« La tarification de la postulation et des actes de procédures est régie par les dispositions sur la procédure civile. Les honoraires de consultation, d'assistance, de conseil, de rédaction d'acte juridique sous seing privé, de plaidoirie, sont fixés en accord avec le client.
A défaut de convention entre l'avocat et son client, l'honoraire est fixé selon les usages, en fonction de la situation de fortune du client, de la difficulté de l'affaire, des frais exposés par l'avocat, de sa notoriété et des diligences de celui-ci.
Toute fixation d'honoraires, qui ne serait qu'en fonction du résultat judiciaire est interdite.
Est licite, la convention qui, outre la rémunération des prestations effectuées, prévoit la fixation d'un honoraire complémentaire en fonction du résultat obtenu ou du service rendu".

Nous examinerons dans cet article, la taxation ou la contestation des honoraires devant le bâtonnier ( chef de l'ordre des avocats) dont dépend l'avocat.

I- La contestation et la prescription de la poursuite

A) La facturation

L’avocat qui procède à des appels de  provisions, doit adresser à son client un état des diligences déjà accomplies, puis, une facture récapitulative à la fin de sa mission à laquelle sera jointe un compte précis des diligences.

La facture doit mentionner:

La date et sa référénce,

Le numéro de SIRET,

Le détail hors taxe des services; Le taux de TVA applicable et le total TTC, (A défaut de porter la TVA, les sommes seront considérées comme étant réglées TTC)

Les intérêts  au taux légal ou majorés en cas de retard.

B) La prescription

Depuis l'entrée en vigueur de la loi N° 2008-561 du 17 juin 2008 portant réforme de la prescription et en application de l'article 2224 du code civil, les actions personnelles ou mobilières se prescrivent par cinq ans à compter du jour où le titulaire d'un droit a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l'exercer

2ème Civ, 7 avril, 2011 ( 3 arrêts:pourvois N° 10-17-575,10-17-576 et 10-17-577 ) a rappelé que la prescription de l’action des avocats pour le paiement de leurs honoraires court à compter de la date à laquelle leur mandat a pris fin, c’est à dire à compter du prononcé du jugement.

II- La mise en oeuvre de la procédure de taxation ou de contestation des honoraires

Rappel: la loi n° 71-1130 du 31 décembre 1971. (Modifié par Loi n°91-647 du 10 juillet 1991 art. 72 - JORF 13 juillet 1991 en vigueur le 1er janvier 1992.,le Décret n°91-1197 du 27 novembre 1991, modifié par le Décret n°07-932 du 15 mai 2007. et le règlement intérieur de chaque Barreau envisagent la question de l'honoraire.

La procédure est envisagée aux articles 174 à 179 du décret du 29 novembre 1991 modifié

A) Qui ?

-Soit l'avocat saisira le service de fixation des honoraires de Monsieur le bâtonnier de l'ordre des avocats dont il dépend pour condamnation au paiement du client;

-Soit le client, saisira le bâtonnier de l'ordre des avocats, dont dépend son conseil en contestation ou en diminution de l'honoraire

B) Comment ? (article 175)

Par lettre recommandée avec accusé de réception au Bâtonnier avec les pièces justificatives ( l'avocat  joindra  un décompte détaillé de ses diligences..) ou par remise contre recepissé de dépôt.

C) La convocation devant un juge rapporteur (un avocat) désigné par le bâtonnier.

Le rapporteur convoquera les parties et reccueillera leurs observations.

Sa décision interviendra dans les 4 mois, et pourra être prorogée  par décision motivée à 4 mois.

A défaut d'avoir prorogé, si la décision n'est pas prononcée , le premier président de la Cour d'Appel pourra être saisi par le demandeur dans le mois.

D) Le prononcé de la décision.

Cette décision sera  notifiée par lettre recommandée avec accusé de réception dans les quinze jours de sa date.

Sous peine de nullité,la lettre indiquera  les délais et modalités du recours.

2ème Civ,18 juin 2009. pourvoi N° 08-14.219 et 08-14.856

La décision du Bâtonnier sur une contestation d'honoraires n'est pas exécutoire. Seule l'est, celle du Président du Tribunal de Grande Instance statuant sur son recours.

E) L'appel

En cas de désaccord l'appelant  disposera d'un délai de UN mois à compter de la signification pour saisir le Premier Président de la Cour d'Appel du ressort du Tribunal de Grande instance  de rattachement du barreau dont dépend l'avocat en respect des dispositions de l'article 176 du décret du 27 novembre 1991.

Cette décision peut faire l'objet d'un recours devant le premier président de la Cour d'Appel, dans le délai d'un mois à compter de sa notification (article 176 du Décret n°91-1197 du 27 novembre 1991)

2ème Civ,19 mars 2009 pourvoi N° 08-15.838.

La contestation de la décision du Bâtonnier statuant sur un litige d'honoraires peut être portée devant la Cour d'appel par déclaration au Greffe ou par lettre RAR (article 176 du décret n° 31-1197 du 27 novembre 1991.)

F) Le caractère exécutoire de la décision: à défaut d'appel

Une fois le délai d'appel expiré, il faudra rendre la décision exécutoire pour lui donner force de jugement, par ordonnance du président du Tribunal de Grande Instance ,saisi sur  requête de l'avocat ou de la partie (article 178 du Décret n°91-1197 du 27 novembre 1991).

Demeurant à votre disposition pour toutes précisions.

Maître HADDAD Sabine

 

 

Vous avez une question ?
Blog de Maître HADDAD Sabine

Sabine HADDAD

199 € TTC

2667 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
01/11/2012 11:02

D'abord, un grand merci de rendre des questions de droit accessibles au simple citoyen. Engager un recours en justice représente souvent bien des risques outre celui de perdre son procès. J'ai également été amené à contester les honoraires d'un avocat que j'avais mandaté dans le cadre d'une affaire prudhommal. Sans connaissances particulières dans le domaine juridique, j'ai obtenu gain de cause devant la Cour d'appel, le Bâtonnier n'ayant pas tranché dans les délais. Aujourd'hui, un litige m'oppose à l'huissier mandaté (par mon nouvel avocat) de l'exécution du jugement. Comme il me demandait un honoraire de résultat de 6 %, supérieur au tarif normal, arguant que ce dossier serait particulièrement difficile, j'ai refusé de signer. Mon ancien employeur a finalement payé ses dettes. Or, l'huissier a retenu plus de 10 % de la somme versée. Il refuse de me fournir des explications sur cette différence. Il insiste pour que je signe rétroactivement le mandat d'exécution qui lui garantirait 6 % de la somme prélevée. Que faire pour obtenir mon argent au plus vite qui est actuellement sur le compte CARPA de mon avocat qui doit également être payé?

2 Publié par Visiteur
07/11/2012 19:25

Bonjour ,

j'ai gagné contre un avocat a me rembourser mes frais car celui ci n'a rien fais sur mon dossier;
le batonnier du 93 l'a condamné; j'ai remis le titre exécutoire a un huissier depuis plus d'un an et depuis plus rien; il me dis qu'il faut qu'un autre avocat soit mendaté par le batonnier pour le saisir; le batonnier ne répond plus a aucun de mes courriers recommandé; j'aimerai savoir pourquoi je ne peux récuperer cette somme alors que l'avocat n'a rien fais sur mon dossier.

a qui écrire, plus rien ne bouge pourquoi je ne peux faire appliquer ce titre éxécutoire ? je dois écrire a la cours d'appel de paris ou au procureur de la république du 93 ou de chez moi créteil 94 ?

merci de vos réponses

jai peur de perdre patience, car je n'ai plus de revenu et j'avais déja été escroqué par un collégue de 3000e et cet avocat n'a pas été capable avec une reconnaissance de dette de me faire récuperer mon argent

3 Publié par Visiteur
03/05/2013 14:42

Maître
je divorce
Pensant avoir l'aide juridictionnelle totale je n'ai pas demandé ses tarifs tout de suite à mon avocate
Nous sommes passés devant le JAF
La réponse ne revenait pas du bureau d'aide juridictionnelle
de ce fait je lui ai demandé ses honoraires elle m'a répondu je n'ai pas mon barême mais pour le JAF c'est 700 donc un peu plus du double mais il se trouve que j'ai 70 pr cent d'aide juridictionnelle et me retrouve à devoir payer tout de même 886 euros selon sa convention qu'elle vient de m'envoyer
Ai je un recours n'ayant pas signé encore la convention ?
Dois je la signer et payer ?

4 Publié par Visiteur
19/05/2013 14:57

Maître
Une procédure auprès du TA a été engagée par mon avocat, avec une convention d'honoraires honorée qui prévoyait toutes les répliques éventuelles. En période d'instruction le cabinet d'avocat a été repris par un autre avocat, sans m'avoir informé. Ce nouvel avocat m'informe de la date de clôture d'instruction et me demande si j'ai de nouveaux éléments à fournir au tribunal. Je lui dit que oui. Il me demande alors 1000 euros. Je lui rappelle l'engagement pris par son prédécesseur. Il me dit qu'il n'est pas lié par cet engagement et refuse toute action sans paiement. Je laisse tomber. Un an plus tard le jugement a lieu et me donne raison. Et quelques jours plus tard cet avocat m'envoie une facture de 1050 euros pour avoir été présent à l'audience sans m'en avoir informé et sans mon autorisation. J'ai saisi l'ordre des avocats qui vient de confirmer la taxation d'honoraires.
Que dois je faire?
Dois je faire appel?
Dois je déposer plainte pour escroquerie?
Je vous remercie de vos conseils
Cordialement

5 Publié par Me Haddad Sabine
19/05/2013 15:04

Interjetez appel

cordialement

6 Publié par Visiteur
19/05/2013 15:26

Maître
Tous mes remerciements pour votre disponibilité.
Cordialement

7 Publié par Tomtom39
24/05/2013 09:28

Bonjour Maitre

Suite à une contestation d'honnoraire, je me retrouve seul face à un batonnier et un avocat.

Lors de notre premiere entrevue mon avocat a refusé de faire une convention d'honnoraire pretextant vouloir attendre la decision du BAJ. Après avoir reçu la reponse négative du BAJ, celui ci s'est empressé de faire une facture et de me l'a faire parvenir. Il n'a même pas vérifier la légitimité de ce refus. J'ai moi meme fais appel et obtenu 15% d'AJ. Celui redige alors une convention d'honnoraire en stipulant que celle ci a été imaginé et rédigé d'un commun accord et qu'elle a été convenu entre lui et Moi. Ce qui est totalement faux.

Concernat les honnoraires, les avocats ont une obligation qui est d'informer leur client sur le montant prévisible de leur honnoraire. Ca n'a jamais été fais et le batonnier soutient ce dysfonctionnement.

Il semblerai que nous ayont a faire à une "mafia" (avocat et batonnier lui meme avocat au meme barreau donc confrère) qui sont là dans l'unique but de se soutenir et de préserver l'image de leur métier. C'est peut etre mon imagination mais il est très facile de comprendre qu'il y a des conflits d'intérets.

Je suis completement perdu devant ces hommes et aucun de leur confrere souhaite me venir en aide, et oui, c'est personnes ne plaident jamais contre leur confrère.

Je conclus que l'un dans l'autre,devant le batonnier vous n'aurez pas gain de cause. Même avec des éléments factuels qui mette en cause votre avocat. Votre ultime recours c'estle tribunal.

Merci Maitre pour les infos que vous donnez et pour les conseils que vous pourrez me donner.

Sincerement

8 Publié par Me Haddad Sabine
24/05/2013 09:38

je reste disponible par l le biais bouton " posez une question"
merci de votre compréhension

cordialement

9 Publié par Visiteur
27/05/2013 22:12

bonjour maitre.
MA question concerne deux chose qui sont liées ,la responsabilité professionnelle de l'avocat et les honoraires;
j'ai mandaté un avocat pour introduire une requete introductive d'instance devant le tribunal administratif pour contester une decision de l'administration,et j'ai réglé 2500 EUROS à l'avocat;mais helas ,l'avocat a commis une betise en envoyant la requete hors delais ,consequence le tribunal avait rejeté ma requete par simple ordonnance pour tardivité ,le trbunal n'a meme examiné le fond de la requette, est ce que je peux recuperer mon argent? ET EVENTUELLEMENT des dommages et intérêt pour perte de chance de gagner mon procés?
MERCI d'avance

10 Publié par Visiteur
24/06/2013 16:22

Bonjour Maître
Suite à une contestation d'honoraire, la Cour d'appel de Paris a ordonnée une décision en ma faveur me permettant de faire appel à un Huissier pour faire appliquer cette décision.
Depuis 2009, ce cabinet d'Huissiers du 93, ne parvient pasà effctuer la saisie de mon débiteur. Il me réclame soit l'adresse personnelle, soit la date de naissance
Soit son N* de compte bancaire. Je lui procure ce dernier et étrangement il m'informe que cet Avocat ( mon débiteur) est en contentieux avec sa banque.
Puis-je directement faire appel à l'assurance professionnelle de cet Avocat?
N'appartient il pas à un Huissier de rechercher les coordonnées personnelles d'un débiteur ?
Cordialement ,

A propos de l'auteur
Blog de Maître HADDAD Sabine

AVOCATE - ENSEIGNANTE

PLUS DE 3.000 PUBLICATIONS ET ARTICLES JURIDIQUES- VU SUR FRANCE2, M6, BFM TV, LE FIGARO , L'EXPRESS etc...

Je traite personnellement toutes vos questions.

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

199 € Ttc

Rép : 24h max.

2667 évaluations positives

Note : (5/5)
Informations

 

L’Avocate vous fait Juge” Copyright Sabine HADDAD Première Edition : décembre 2013 ISBN: 978-1-291-48466-3 -330 pages

book_blue2.gif?20131216165508

Rechercher
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles