ASSURANCE ET ALCOOL AU VOLANT

Publié le Modifié le 16/10/2018 Vu 47 133 fois 16
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Sur les conséquences de la conduite en état d’ivresse sur l’indemnisation des victimes d’un accident de la route, l’assurance peut-elle opposer une déchéance de garantie ? Peut-on être indemnisé des suites d’un accident lorsque l’on est sanctionné pour conduite en état d’ivresse ?

Sur les conséquences de la conduite en état d’ivresse sur l’indemnisation des victimes d’un accident d

ASSURANCE ET ALCOOL AU VOLANT

dossier

Assurance et alcool au volant

Quelles  conséquences de la conduite en état d’ivresse sur l’indemnisation des victimes d’un accident de la route, l’assurance peut-elle opposer une déchéance de garantie ? Peut-on être indemnisé des suites d’un accident lorsque l’on est sanctionné pour conduite en état d’ivresse ?

Il est communément admis que lorsque l’on conduit sous l’empire d’un état alcoolique et qu’on provoque un accident de la circulation, l’assurance se détourne du conducteur responsable et n’assume pas l’indemnisation des victimes.

Le contrat d’assurance automobile repose dès lors sur un principe de déchéance de garantie dans le cadre d’une conduite sous l’empire d’un état alcoolique.

Cette idée générale mérite d’être précisée car il existe de nombreux domaines dans lesquels l’assurance doit intervenir, prendre en charge les conséquences de l’accident et indemniser même si le conducteur responsable est sanctionné de conduite sous l’empire d’un état alcoolique.

  1. Interdiction de la déchéance de garantie dans le cadre de la responsabilité civile obligatoire :

Il est essentiel de distinguer, dans le cadre d’un contrat d’assurance, la responsabilité civile obligatoire et les garanties complémentaires.

Le contrat d’assurance auto se compose d’une garantie civile, responsabilité civile obligatoire. On ne peut pas conduire un véhicule sans être assuré. L’assurance automobile est obligatoire depuis 1958 en FRANCE.

Les contrats d’assurance ne produisent leur effet que lors de la survenance d’un sinistre assuré. Dans ce cas, l’indemnisation est faite en tenant compte de la déclaration de l’assuré, du constat amiable complété, du rapport de l’expertise éventuellement, mais aussi des clauses du contrat.

Il convient donc de distinguer la nature des garanties proposées par le contrat d’assurance en matière de responsabilité civile obligatoire. Tous les contrats d’assurance s’appliquent y compris dans le cadre d’une conduite sous l’empire d’un état alcoolique.

La responsabilité civile est en fait la garantie minimum du contrat d’assurance automobile. On parle d’assurance au tiers. Cette garantie ne couvre que les dommages causés aux autres biens ou personnes, donc ceux des véhicules percutés, les blessures des usagers, en dehors du conducteur responsable, comme les piétons, mais aussi les dégâts subis par les biens matériels de toute nature du fait de l’accident.

Dans le cadre donc de l’assurance au tiers, lors d’une collision avec un tiers responsable, c’est l’assurance de cette personne qui prend en charge les dommages.

La combinaison du champ d’application de la responsabilité civile obligatoire avec la problématique de la conduite sous l’empire d’un état alcoolique est réglée par l’article L 211-6 du Code des assurances, à savoir qu’est réputée non écrite toute clause stipulant la déchéance de garantie de l’assuré en cas de condamnation pour conduite en état d’ivresse ou sous l’empire d’un état alcoolique ou pour conduite après usage de substances ou plantes classées comme stupéfiants.

Dès lors, en cas de commission d’une de ces deux infractions, c'est-à-dire conduite sous l’empire d’un état alcoolique, état d’ivresse manifeste ou conduite après usage de stupéfiant, l’assureur ne peut pas opposer à son assuré une déchéance pour la garantie, responsabilité civile obligatoire, ni donc recourir contre lui lorsqu’il est responsable après paiement de ses victimes.

2.Validité des clauses de déchéances de garantie pour les garanties facultatives :

Dans le cadre d’un contrat d’assurance auto, il existe par contre un grand nombre de garanties facultatives en fonction de l’étendue des garanties souscrites par l’assuré : la garantie défense recours, la sécurité conducteur, l’assistance dépannage, le bris de glace, les catastrophes naturelles et catastrophes technologiques, vol, incendie, garanties annexes, etc. Chaque contrat d’assurance comporte sa spécificité.

Dans le cadre de ces garanties contractuelles, l’assureur a donc la liberté contractuelle d’imposer dans ces clauses une déchéance de garantie.

Ces clauses sont la plupart du temps rédigées en référence aux articles du Code de la route réprimant ces infractions, qu’elles entrainent ou non une condamnation pénale.

Il convient donc d’analyser au cas par cas la possibilité de voir une compagnie d’assurance vous opposer votre déchéance de garantie dans le cadre de l’indemnisation des préjudices subis du fait de l’accident notamment les garanties dommages au véhicule et les garanties dommages corporels du conducteur.

3. Conséquence de la faute pénale sur le droit à indemnisation du conducteur :

Dans le cadre de ces préjudices corporels, la grande problématique dans le cadre des contrats d’assurance et leur applicabilité des suites d’un accident de la route et les graves préjudices que peut subir le conducteur lui-même des suites de l’accident, alors qu’il est responsable, est sanctionné pénalement d’une conduite en état d’ivresse ou d’une conduite sous stupéfiant.

Est-ce que sa faute justifie à voir la compagnie d’assurance ?

Est-ce que la faute du conducteur limite son droit à indemnisation et en cas de décès droit, indemnisation de ses ayants-droits ?

C’est la sanction de ce qu’on appelle les fautes de comportements du conducteur victime.

L’assemblée plénière du 6 avril 2007 a mis fin à l’exclusion de garantie dans le respect des fondements du droit de la responsabilité civile à vocation indemnitaire. Elle exige un lien de causalité entre l’état d’ivresse du conducteur et l’accident pour que lui soit opposée une exclusion de garantie. Autrement dit, il faut pouvoir démontrer que c’est l’état d’ivresse qui est la seule à l’origine de l’accident pour pouvoir refuser d’indemniser une victime conductrice.

La jurisprudence de l’assemblée plénière du 6 avril 2007 retient en effet qu’après avoir examiné les circonstances de l’accident, la Cour a pu déduire l’absence de lien de causalité entre l’état d’alcoolémie du conducteur victime et la réalisation de son préjudice.

La preuve d’un excès de vitesse n’étant par ailleurs pas rapportée, on en est ainsi revenu à une application d’une jurisprudence traditionnelle dans l’esprit de la loi de juillet 1985, notamment la notion de cause exclusive de l’accident.

La conduite sous l’empire d’un état alcoolique n’étant pas la cause exclusive de l’accident, la déchéance de garantie ne peut pas être opposée au conducteur responsable.

En conclusion, dans le cadre d’un accident de la route, il existe un grand nombre de postes de préjudices que les victimes peuvent faire valoir : les préjudices matériels sur les véhicules eux-mêmes, puis les préjudices corporels sur les victimes passagères et les préjudices corporels sur le conducteur responsable ou non. En fonction de la gravité du sinistre et de l’étude de responsabilité, la compagnie d’assurance interviendra plus ou moins.

Néanmoins, il n’existe pas de position de principe communément admise, d’une exclusion de garantie du fait d’une alcoolémie. Au contraire, il convient de s’opposer fermement à toutes décisions en ce sens des compagnies d’assurance et analyser au cas par cas le lien de causalité entre la prise d’alcool et les préjudices dont on demande réparation.

Me. Vanessa FITOUSSI, votre avocat pour les litiges d'assurance et alcool au volant.

Vous avez une question ?
Blog de Maitre Vanessa FITOUSSI

FITOUSSI VANESSA

75 € TTC

15 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
11/12/2013 20:58

est-ce que l'assistance juridique AXA(pour remboursement frais d'avocat) marche en cas de sinistre causé par l'assuré sous l'emprise de l'alcool (pas de dégâts corporels), avec une assurance tous risques

2 Publié par Visiteur
04/08/2014 12:37

Bonjour,
j'ai actuellement un procès avec une assurance suite a une conduite de moto sous l'emprise de l'alcool, a peine dépassé). le seul blessé est moi même (gros dégâts corporels).

Mon avocat et moi même avons effacer un refus du TGI, j'ai fait appel de cette décision.

Nous avons réussit a prouvé que c’était suite a la circulation et non pas a mon taux d'alcoolémie que s'est produit l'accident.

y'a t-il des chances que je sois indemniser même avec une réduction suite a cette bêtise d'alcoolémie?

3 Publié par Visiteur
23/10/2015 23:36

bonsoir, je veux savoir si la compagnie d'assurance peut indemniser (rembourser) la voiture non réparable suite à un accident de la circulation avec un taux d'alcool de 0,30 mg par litre d'air expiré sachant qu'elle est assurée tous risques merci

4 Publié par Visiteur
25/02/2016 08:29

Mon fils a eu un accident à ses torts, il avait 0,27g d'alcool, sera t il indemniser pour sa voiture et celle de la personne qu'il a embouti. Merci

5 Publié par Visiteur
28/02/2016 20:26

J'ai eu un accident sous l'emprise de l'alcool l'assurance peut-il me demander de rembourser les dégâts des autres véhicules?

6 Publié par Visiteur
07/04/2016 12:01

Mon père (très dépendant)avait une voiturette - que moi (sa fille) ai gardée (ai permis B sans suppression de points ni accidents depuis plus 40 ans)- conduite plus souvent par mon ex mari (idem sans accidents), malheureusement sous coup suspension permis par alcool (contrôle après un repas Noël)... J'avise AXA pour donner cette voiturette à mon ex. Et là, refus, non seulement de l'assurer, mais également d'assurer toute personne de l'entourage qui prendrait à son nom la voiturette. Est-ce légal que toute la famille (sobre)paie les conséquences pour la "faute" d'un ex resté proche ?

7 Publié par Visiteur
04/08/2016 14:16

Bonjour j'ai eu un accident de moto seul, un mois d'arrêt et 6500 euros de réparation moto, je suis assuré tous risque mon taux alcoolémie étant de 1,07g mon assurance peut elle se retourner contre moi pour ne pas me rembourser mes réparations moto? de plus dans mon contrat d'adhésion il n'y aucune phrase stipulant qu'en cas d'accident sous alcool mes indemnités pourrait être perdu ainsi que le remboursement de mes réparations.

8 Publié par Visiteur
14/12/2016 09:21

Bonjour, mon fils a eu un accident de moto en date du 21/05/2016 à 8h45. A l'entrée de notre village une voiture lui a débouché devant lui, il a fait une manœuvre d'évitement mais a percuté le pare choc arrière gauche. Mon fils a été relevé positif à l'alcool avec un taux de 0.85G/l. Il est convoqué au tribunal en janvier pour conduite en état d'ivresse et conduite excessive alors qu'il n'y a aucune preuve de sa vitesse. D'autre part, des témoins présents au moment de l'accident ont laissé leurs coordonnées aux gendarme mais il n'y a aucune référence à leur audition. Nous ne prenons contact avec vous car le PV ne nous ai arrivé que cette semaine et date apparament du 19/11/2016. Mon fils a eu deux mois de suspension déjà effectué que peut-il encourir ? il a moins de 3 ans de permis aucune récidive ; à cause de l'inattention d'un automobilisme qui s'est engagé sur la route sans regarder si des véhicules arrivaient, mon fils se retrouve dans une position difficile nous ne contestons pas pour autant son alcoolémie. Merci

9 Publié par Visiteur
04/01/2017 09:18

un chauffard ivre et sous stup a percuter mes deux véhicules sur les places de parking il ses retrouver sur le toit après plusieurs tono je l ai donc sortit suite a son appel au secours et mit a labri dun éventuel incendie et ce dernier na eu de cesse que de vouloir récupérer un cd je suis allez voir dans la voiture et j ai compris qui y avait des feuille a rouler et de la résine de cannabis plus bouteille de whisky éjecter de sa voiture il ma ensuite taper dessus quand il a apris que j avais prévenu les gendarmes et je suis pommer j ai déjà perdu ma femme dans un accident de la route en 1994 et cela me reveille mon traumatisme sans parler des douleurs a cause de ce chauffard que puije faire merci d avance

10 Publié par Visiteur
21/03/2017 19:07

Bonjour
Mon fils a eu un accident avec son véhicule mais qui était conduit par sa petite amie, cependant, ils ont eu un accident de voiture et la petite amie avait un taux d'alcool supérieur à 0,25, est-ce que l'assurance prendra en charge le remboursement (véhicule part à la casse), il était assuré tous risques.
Merci de votre réponse

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.