A. Comprendre et analyser les motifs d’ajournement
L’obtention de la nationalité française est soumise à plusieurs conditions cumulatives prévues par l’article 21-14-1 et suivant du Code Civil : ·
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Avoir plus de 18 ans ; ·
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Résider en France depuis au moins 5 ans ; ·
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Etre de bonne vie et mœurs ; ·
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Ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation pour des crimes et des délits ; ·
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Ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation pénale égale ou supérieure à 6 mois ; ·
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Ne pas avoir fait l'objet soit d'un arrêté d'expulsion non expressément rapporté ou abrogé, soit d'une interdiction du territoire français non entièrement exécutée. ·
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Etre en situation régulière en France ; ·
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Justifier de son assimilation à la communauté française, notamment par une connaissance suffisante, selon sa condition, de la langue, de l'histoire, de la culture et de la société française.
Ces conditions sont appréciées au regard de la jurisprudence et des instructions données à l’Administration par les circulaires du Ministère.
L’appréciation de ces conditions peut hélas varier d’une Préfecture à une autre. L’octroi de la nationalité française est conçu comme une faveur de la France à l’étranger (CE, 6 mai 1988, n°78371).
De ce fait, l’administration s’accorde une grande marge de manœuvre pour accepter les demandes ou au contraire justifier les demandes d’ajournement.
Concrètement,
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Il est tout d’abord exigé des demandeurs d’avoir fixé en France de manière durable le centre leurs intérêts.
Les intérêts « affectifs »
L’administration prendra en compte la présence d’un éventuel conjoint ou d’enfants en France, ou au contraire, retiendra le fait que la majorité de la famille du demandeur réside encore dans un autre pays.
Les intérêts financiers
La nationalité ne sera accordée que si, le demandeur est en mesure de démontrer, qu’il dispose d’une certaine autonomie matérielle, et d’une stabilité de ressources.
Ces éléments sont en effet considérés comme des preuves d’une intégration réussie.
La jurisprudence est particulièrement abondante sur ce point.
On notera que le cumul de CDD n’est très souvent pas suffisant. Le Préfet sera par exemple fondé à retenir pour ajourner une demande de naturalisation, que le demandeur n’a travaillé que de manière discontinue et qu’il ne dispose que des allocations sociales comme ressources (CAA Nantes, 11 octobre 2013, n°13NT00827).
Pour montrer que les ressources dont il dispose sont suffisantes,
le demandeur pourra évoquer aussi les ressources du conjoint.
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Le demandeur doit ensuite être de bonne vie et de mœurs.