Le 22 mai 2011, le journal Sunday Herald a publié en première page une photographie du footballeur Ryan Giggs, avec une bande noire sur les yeux et le mot «censuré» en lettres majuscules, afin de révéler sa liaison amoureuse avec Mademoiselle Imogen Thomas, un célèbre modèle britannique.
Le journal écossais ajoutait que : "Tout le monde sait que le footballeur a utilisé les tribunaux pour lutter contre les allégations d'une secrète affaire sexuelle ", (grâce aux tweets sur Twitter).
Dans son éditorial, le journal écrit: "Aujourd'hui, nous identifions le footballeur dont le nom est lié à une injonction d'un tribunal ... Parce que nous croyons qu'il est inconcevable que la loi puisse être utilisée pour empêcher les journaux de publier des informations auxquels des lecteurs peuvent accéder sur Internet en un clic de souris. "
Dans les heures qui ont suivi, ce sont plus de 75.000 tweets qui ont été diffusés, le joueur était facilement reconnaissable.
Or, Ryan Giggs, marié et père de deux enfants, avait obtenu judiciairement une injonction d'un juge pour empêcher que son nom soit divulgué publiquement dans la presse.
A l'heure où le Guardian révèle que le milieu de terrain gallois intente une poursuite contre Twitter, le ministre John Hemming a remis en question les injonctions de confidentialité.
En effet, les injonctions judiciaires tendant à ce que certains contenus restent confidentielles risquent d'être sans effet dans ce type de situation car il est en pratique impossible de poursuivre toutes les personnes qui ont révélé le nom de Ryan Giggs publiquement dans les médias ou sur les réseaux sociaux tels que Twitter.
La paradoxe de cette affaire réside dans le fait qu'en voulant user d'une disposition légale anglaise ("Injonction") qui permet d'interdire toute diffusion d'information relative à sa vie privée, Ryan Giggs a enclenché une machine infernale.
En terme de préjudice, certains s'interrogent déjà sur les conséquences de cette histoire pour Ryan Giggs qui doit affronter le FC Barcelona lors de la finale de la ligue des Champions à Wembley le 28 mai 2011.
Le procureur général aurait indiqué l'ouverture d'une enquête pénale contre le journaliste britannique qui a utilisé Twitter pour révéler le nom du footballeur.
Problème, l'injonction judiciaire n'a pas de force juridique en Écosse, où une ordonnance distincte est nécessaire.
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Anthony Bem
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