Une gifle infligée par un policier constitutive d'un traitement inhumain et dégradant

Publié le 22/10/2015 Vu 2 554 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Une gifle infligée par un policier est-elle constitutive d'un traitement inhumain ou dégradant ?

Une gifle infligée par un policier est-elle constitutive d'un traitement inhumain ou dégradant ?

Une gifle infligée par un policier constitutive d'un traitement inhumain et dégradant

Le 28 septembre 2015, la Cour européenne des droits de l’homme a rendu un arrêt important relatif à l’interdiction de la torture et au traitement inhumain et dégradant.

En l’espèce, deux frères belges ont été giflés par des agents de police et déposé plainte pour traitement dégradant devant les juridictions belges.

Les juges les ont déboutés de leurs plaintes en l'absence de preuve de la réalité des faits dénoncés.

Ils ont donc saisi la Cour européenne des droits de l’homme sur le fondement de l’article 3 de la convention européenne des droits de l’homme qui dispose que :

« Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants ».

Dans un premier temps, la Cour européenne des Droits de l’homme a considéré que cette gifle a été « infligée inconsidérément par des policiers excédés par le comportement irrespectueux ou provocateur des requérants », mais ne saurait être considérée « comme générant un degré d’humiliation ou d’avilissement suffisant pour caractériser un manquement à l’article 3 de la Convention ».

Cependant, la Grande chambre de la Cour européenne des Droits de l’homme a reconnu la violation de l’article 3 de la CEDH précité dans sa décision le 28 septembre 2015.

En effet, elle considère que « le fait que la gifle ait pu être infligée inconsidérément par un agent excédé par le comportement irrespectueux ou provocateur de la victime est à cet égard dénué de pertinence ».

L’utilisation de la force physique par des policiers doit donc être strictement nécessaire pour ne pas être caractérisé comme un acte dégradant et illicite.

De plus, la Cour européenne précise que la dignité humaine est l’essence même de la Convention et que « toute conduite des forces de l’ordre à l’encontre d’une personne qui porte atteinte à la dignité humaine constitue une violation de l’article 3 de la Convention, […] quel que soit l’impact que cela a eu par ailleurs sur l’intéressé ».

Elle conclut que même si les lésions corporelles sont légères et que « ce traitement ne peut être qualifié ni d’inhumain ni, a fortiori, de torture », il y a bien eu un traitement dégradant et donc une violation du droit européen.

Il résulte de cette décision que les personnes victimes d'actes de violences de la part des forces de l'ordre sont protégées par le droit européen et peuvent, le cas échéant, obtenir la sanction de leur auteur et la réparation de leurs préjudices subis, au moins pour une gifle ...

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

Anthony Bem
Avocat à la Cour
27 bd Malesherbes - 75008 Paris

01 40 26 25 01
abem@cabinetbem.com

www.cabinetbem.com

Vous avez une question ?
Blog de Anthony BEM

Anthony BEM

249 € TTC

1435 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Rechercher
A propos de l'auteur
Blog de Anthony BEM

Avocat contentieux et enseignant, ce blog comprend plus de 3.000 articles juridiques afin de partager mes connaissances et ma passion du droit.

Je peux vous conseiller et vous représenter devant toutes les juridictions, ainsi qu'en outre mer ou de recours devant la CEDH.

+ 1400 avis clients positifs

Tel: 01.40.26.25.01 

En cas d'urgence: 06.14.15.24.59 

Email : abem@cabinetbem.com

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

249 € Ttc

Rép : 24h max.

1435 évaluations positives

Note : (5/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles