Le cas échéant, le banquier doit notamment :
- doit prendre en compte leur compétence professionnelle en matière de services d'investissement,
- fournir une information adaptée.
S’agissant de l’obligation du banquier d’évaluer l’expérience et les objectifs d'investissement de son client, je vous invite à lire mon article dédié (cliquez ici).
La question centrale est donc de savoir quels éléments sont à prendre en compte pour considérer qu’un emprunteur est averti.
Aussi et surtout, les juges ont posé le principe selon lequel un emprunteur est averti lorsqu’il a « l'expérience et la compétence lui permettant d'appréhender pleinement les risques d'endettement attachés à l'opération, fût-elle complexe ».
En l’espèce, une société en nom collectif (SNC), composée de 21 associés responsables indéfiniment, a obtenu un prêt bancaire destiné à financer la réalisation d’un complexe immobilier.
Dans le cadre de cette procédure, les associés ont fait valoir contre l’établissement de crédit le défaut de respect de son obligation de mise en garde sur les risques de l’opération.
Le point le plus intéressant de cette décision est celui relatif à la personne à prendre en compte pour déterminer si l’emprunteur doit être considéré comme averti : le dirigeant ou les associés ?
En effet, selon cet arrêt, le caractère averti de l'emprunteur, personne morale, doit s’apprécié sur la personne de son représentant légal et non en celle de ses associés.
Ainsi, même si les associés d’une société sont tenus solidairement des dettes sociales, leur ignorance du montage et des risques ne permettra pas de mettre en jeu la responsabilité de la banque pour manquement au devoir de mise en garde des risques liés à l’opération.
Pour être averti, il est nécessaire que le dirigeant de la société emprunteuse soit en mesure d'appréhender pleinement les risques d'endettement attachés à l'opération.
La qualité d’emprunteur averti s'apprécie in concreto dans la personne du dirigeant.
Concrètement, le banquier doit rechercher si son client dispose de connaissances particulières en matière de crédit pour échapper à la mise en jeu de sa responsabilité le cas échéant.
La qualité d’emprunteur averti résultera d’un ensemble de compétences liées aux études, la formation, les activités professionnelles antérieures, à l’habitude des affaires, etc ...
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Anthony Bem
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