Sanction des prélèvements d'argent sur le compte bancaire du défunt par le recel successoral

Publié le 06/01/2014 Vu 10 375 fois 4
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

L'héritier qui s'approprie les fonds du défunt dans l'intention de rompre à son profit l'égalité du partage est coupable de recel successoral.

L'héritier qui s'approprie les fonds du défunt dans l'intention de rompre à son profit l'égalité du parta

Sanction des prélèvements d'argent sur le compte bancaire du défunt par le recel successoral

Le 25 septembre 2013, la Cour de cassation a jugé que l'héritier est coupable de recel successoral en cas de disparition de sommes des comptes bancaires du défunt, s'il vivait avec le défunt, disposait de procuration sur ses comptes et après son décès a dissimulé les opérations en faisant disparaître tous documents administratifs et bancaires (Cass. Civ. I, 25 septembre 2013, N° de pourvoi: 12-24079)

Pour mémoire, le recel successoral s'entend de toute fraude au moyen de laquelle un héritier cherche, au détriment de ses cohéritiers, à rompre l'égalité du partage, soit en divertissant les effets de la succession par une appropriation indue, soit en dissimulant leurs possessions alors qu'il devrait être tenu de les déclarer, notamment s'agissant de dons ou donations déguisées soumises à rapport.

Le recel suppose donc que soit réuni :

- un élément matériel : la dissimulation ou le divertissement d'éléments de l'actif successoral,

- un élément moral : l'intention de dissimuler la réalité pour porter atteinte aux droits successoraux de ses cohéritiers.

En l'espèce, Madame X est décédée laissant pour lui succéder ses quatre enfants.

Entre la date du décès de son époux et son décès, elle a vécu avec un de ses quatre enfants et lui a donné procuration sur ses comptes bancaires, à l'exception du PEL et de son compte titres.

Estimant que des éléments de la succession avaient été divertis, les trois autres héritiers ont assigné leur frère, demandant notamment au juge le rapport à la succession des sommes détournées et l'application, à son encontre, des sanctions du recel successoral.

Une expertise a donc été ordonnée afin de rechercher si cet héritier avait reçu de sa mère des sommes qui n'auraient pas été portées à la connaissance de la succession.

Les juges ont estimé que cet héritier avait commis le délit civil de recel successoral compte tenu du fait que des sommes avaient purement et simplement disparu des comptes bancaires de la défunte.

La disparition de fonds ajoutée à une procuration sur des comptes bancaires ainsi que l'absence d'explication et de justificatif caractérisent non seulement l'élément matériel du recel, constitué par le divertissement de ces éléments de l'actif, mais également l'élément moral du recel, lorsqu'après le décès l'héritier a dissimulé ses opérations et fait disparaître tous les documents administratifs et bancaires de ses parents.

Les juges de première instance et d'appel ont constaté le recel successoral et dit que la somme recélée sera réintégrée avec intérêts au taux légal dans l'actif successoral.

La Cour de cassation a confirmé l'appréciation des premiers juges en considérant que l'héritier qui vivait avec le défunt, disposait de procuration sur ses comptes et qui après son décès a dissimulé les opérations en faisant disparaître tous documents administratifs et bancaires est coupable de recel successoral en cas de disparition de sommes des comptes bancaires du défunt.

Les effets juridiques du recel successoral sont que le montant du recel est réintégré dans l'actif de la succession et que l'héritier receleur sera privé de toute part sur cette somme.

Au cas présent, il est intéressant de relever que la somme réveillée a été calculée par différence entre le total des dépenses et retraits retrouvés par l'expert sur les comptes, avoirs bancaires et contrat d'assurance-vie de la défunte sur une période fixée et le montant évalué des dépenses résultant du train de vie normal d'une personne âgée de 88 ans.

Il découle de cette jurisprudence que la charge de la preuve est inversée puisque l'héritier prétendument receleur doit prouver la destination des éléments d'actif détournés ou disparues dès qu'il eu accès aux comptes bancaires litigieux.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

PS : Pour une recherche facile et rapide des articles rédigés sur ces thèmes, vous pouvez taper vos "mots clés" dans la barre de recherche du blog en haut à droite, au dessus de la photographie.

Anthony Bem
Avocat à la Cour
27 bd Malesherbes - 75008 Paris
Tel : 01 40 26 25 01

Email : 
abem@cabinetbem.com

www.cabinetbem.com

Vous avez une question ?
Blog de Anthony BEM

Anthony BEM

249 € TTC

1435 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
17/02/2014 15:45

Suite au chapitre de : Sanctions des prélèvements d'argent sur le compte bancaire du défunt par le recel successoral, j'ai le même problème, mais moi la receleuse qui est ma demi soeur avait le compte joint avec ma mère sans l'avoir jamais crédité.
Merci de la réponse

2 Publié par Visiteur
17/02/2014 16:04

Suite au chapitre de : Sanctions des prélèvements d'argent sur le compte bancaire du défunt par le recel successoral, j'ai le même problème mais moi la receleuse qui est ma demi soeur avait le compte joint avec ma mère sans l'avoir jamais crédité.
Merci de la réponse

3 Publié par Visiteur
08/08/2015 12:27

mon frere curateur a fait un rachat assurance vie de maman
sans procuration

maman decedee,4 jours apres mon frere prelevait 1000 euros
sur le compte ,il n'avait pas averti les banques !!!!!!

4 Publié par Visiteur
13/11/2018 13:55

Bonjour
Ma sœur c’est permis de retiré de l’argent sur le compte de mon beau père décédé en Aout 2018 c’est le mari de ma mère ..Elle m’aime malade Alzheimer ..Alors qu'il n’y a aucune procuration sur le compte comment obtenir réparation sans porté plainte contre elle ? merci car cette argents ma mère en a besoins pour payer la maison de retraite Alzheimer merci de votre réponse ..Cordialement Abus de confiance abus de faiblesse..

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Rechercher
A propos de l'auteur
Blog de Anthony BEM

Avocat contentieux et enseignant, ce blog comprend plus de 3.000 articles juridiques afin de partager mes connaissances et ma passion du droit.

Je peux vous conseiller et vous représenter devant toutes les juridictions, ainsi qu'en outre mer ou de recours devant la CEDH.

+ 1400 avis clients positifs

Tel: 01.40.26.25.01 

En cas d'urgence: 06.14.15.24.59 

Email : abem@cabinetbem.com

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

249 € Ttc

Rép : 24h max.

1435 évaluations positives

Note : (5/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles