Payer une prestation compensatoire en retard peut coûter bonbon !

Publié le Modifié le 17/10/2014 Vu 90 394 fois 31
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Souvent, suite au divorce, l’un des conjoints peut être condamné à indemniser l'autre, par une somme forfaitaire, destinée à compenser son préjudice lié à la disparité que la rupture du mariage (divorce) crée dans les conditions de vies respectives des époux. On parle en droit de prestation compensatoire, laquelle ne peut être demandée, et fixée selon divers critères légaux que dans le divorce et sera déterminée soit d’un commun accord entre les parties, soit par un juge aux affaires familiales, sous forme d'un capital, plus exceptionnellement d'une rente, voire en nature,( ex, propriété, usufruit, bail…) Dans cet article, je m'interrogerai de savoir: -A partir de quelle date, cette prestation est dûe ? -Que se passera-t-il lorsque le débiteur versera cette indemnisation au moment de la liquidation du régime matrimonial,en déduisant le montant de la prestation sur la part lui revenant dans la liquidation ? - S’expose t-il au versement d’intérêts ? L’autre conjoint devra t-il accepter ou refuser ? la première chambre civile de la cour de cassation, dans un arrêt du 8 juillet 2010, N° de pourvoi: 09-14230 s’est repenchée sur cette question

Souvent, suite au divorce, l’un des conjoints peut être condamné à indemniser l'autre, par une somme forf

Payer une prestation compensatoire en retard peut coûter bonbon !

Suite au divorce, l’un des conjoints peut être  condamné à indemniser l'autre, par une somme forfaitaire, destinée à compenser son préjudice lié à la disparité que la rupture du mariage (divorce) crée dans les conditions de vies respectives des époux.


On parle de prestation compensatoire, laquelle peut être demandée, et fixée selon divers critères légaux que dans le divorce . Elle est déterminée soit d’un commun accord entre les parties, soit par un juge aux affaires familiales, sous forme d'un capital, ou plus exceptionnellement d'une rente, ou être fixée en nature,(droit de  propriété, usufruit, bail…)

Je n’aborderai pas dans cet article les critères de fixation de la prestation, ses méthodes de calcul ou ses modes de révision, lesquels ont fait l’objet de maiints articles sur ce site .( vous pouvez cliquer sur les liens )

1ère Civ, 6 octobre 2010 : deux arrêts sur la fixation de la prestation compensatoire à retenir...

Peut-on déroger aux modalités légales de versement d'une prestation compensatoire ?

Quelques rappels sur le paiement de la prestation compensatoire en cas de décès du débiteur.

Je me poserai dans cet article trois questions, s’agissant du capital à verser :

1) Quand cette prestation est-elle dûe ?

2) Que se passera-t-il lorsque le débiteur versera cette  indemnisation au moment de la liquidation du régime matrimonial, en déduisant le montant de la prestation sur la  part  lui revenant dans la liquidation ? (Prend –il des risques ? S’expose t-il au versement d’intérêts ?)

3) L’autre conjoint devra t-il accepter ou refuser ?

La première chambre civile de la cour de cassation, dans un arrêt de

1ère Civ , 8 juillet 2010, N° de pourvoi: 09-14230 s’est repenchée sur cette question.

I- La prestation compensatoire : une indemnité destinée à compenser un  préjudice de perte de qualité de vie suite au divorce due lorsque le divorce devient irrévocable.

A) Une différence de sémantique

Le principe a été posé dans l'article 260 du code civil qui dispose :

"La décision qui prononce le divorce dissout le mariage à la date à laquelle elle prend force de chose jugée."

1°- La force jugée, en droit ne doit pas se confondre avec l’autorité de la chose jugée ou  une décision irrévocable.

--L’autorité de la chose jugée, est attachée au dispositif d’une décision et a pour effet d'empêcher les parties de recommencer un nouveau procès qui porterait sur un différend qui aurait été déjà jugé  entre les mêmes parties, entre les mêmes personnes  sur le même sujet et pour la même cause. On ne rejuge pas une cause déjà jugée !

--La force de chose jugée s’applique à une décision, lorsque celle-ci  n'est pas susceptible de voie de recours à effet suspensif.

Article 500 du NCPC :

« A force de chose jugée le jugement qui n'est susceptible d'aucun recours suspensif d'exécution. Le jugement susceptible d'un tel recours acquiert la même force à l'expiration du délai du recours si ce dernier n'a pas été exercé dans le délai ».

--La décision est irrévocable, lorsqu’elle n’est susceptible d’aucune voie de recours ordinaire (appel, opposition ) et extraordinaire ( pourvoi en cassation, révision…)

2°- Les rappels de la cour de cassation, en matière de prestation compensatoire: attention !

La Cour de cassation, dans cet arrêt du 8 juillet 2010, au visa  des articles 260 et 1153-1 du code civil, considère que tant la prestation compensatoire que les intérêts qu'elle produit, sont dus à compter de la date à laquelle la décision prononçant le divorce est devenue irrévocable.

En matière de divorce, le pourvoi en cassation produits des effets particuliers, à la fois suspensifs en ce qui concerne le principe même de la dissolution du lien conjugal et non suspensifs, en ce qui concerne certaines conséquences ( articles 1086 et 1087 du NCPC: objet d'un prochain article)

Concrètement, il faudra la payer selon les situations suivantes:

- Lorsque le délai d'appel sera expiré, en cas d'appel possible de la décision.( cas des divorces dits contentieux)

- En cas de prononcé de l'arrêt d'appel, à l'expiration du délai de pourvoi en cassation,lequel est suspensif en matière de décision de divorce.

- En cas de convention de divorce homologuée, à l'issue du délai de pourvoi, seul recours ouvert ici.

Dans ces situations, il est possible d'envisager la signature d'un acte d'acquiescement et/ou de renonciation à pourvoi en cassation, pour renoncer aux voies de recours afin que la décision soit définitive plus rapidement.

Payer, avant l'expiration des délais de recours serait prendre un risque énorme, puisque  l'époux qui percevra une somme aurait la possibilité de revenir sur un éventuel accord, voire sur le principe du divorce lui même.

En cas de changement de procédure de divorce, rien ne dit que l'époux qui aura payé d'avance, pourra déduire le montant déjà payé. Il pourrait alors se retrouver dans l'obligation de payer deux fois, puisque le JAF n'est lié par aucune convention antérieure entre les époux !

1ère Civ, 3 novembre 2004, pourvoi n° 01-16031 avait déjà pu rappeler que :

a)     La prestation compensatoire n’est due qu’à compter de la date à laquelle la décision prononçant le divorce prend force de chose jugée ;

b)    la décision de divorce n’acquiert pas force de chose jugée au moment de son prononcé ni de sa signification

B) Comment une décision acquiert-elle "force jugée" ?

Article 504 NCPC

La preuve du caractère exécutoire ressort du jugement lorsque celui-ci n'est susceptible d'aucun recours suspensif ou qu'il bénéficie de l'exécution provisoire. Dans les autres cas, cette preuve résulte :

- soit de l'acquiescement de la partie condamnée ;

- soit de la notification de la décision et d'un certificat permettant d'établir, par rapprochement avec cette notification, l'absence, dans le délai, d'une opposition, d'un appel, ou d'un pourvoi en cassation lorsque le pourvoi est suspensif.

1°- l’acquiescement non équivoque des deux ex époux porté dans un acte signé

Cet acte vaut renonciation à l’exercice de toute voie de recours, ordinaire et extraordinaire. Il assortit le jugement de la force de chose jugée.

2°- l’expiration des délais de recours, suspensifs  en cas de signification de la décision.

II- Le risque du paiement tardif : Des intérêts légaux, majorés de 5 points après les 2 mois de la signification à compter du jour où la décision de justice est devenue exécutoire

Après avoir abordé le risque de paiement hâtif, je parlerai du risque de paiement tardif.

La cour considère que la faculté donnée au débiteur de la prestation compensatoire de régler sa dette à l'occasion des opérations de liquidation de la communauté ne retire pas à cette dette son caractère exigible.

Cette conséquence, est essentielle au regard du point de départ des intérêts. L’époux qui  souhaitera attendre la liquidation pour se faire payer la prestation compensatoire, pourra demander des intérêts sur la somme octroyée en capital (A) susceptibles d’être majorés (B)

Il peut user aussi des voies d’exécution pour contraindre son ex conjoint au paiement, sans avoir à attendre la liquidation.

A) Point de départ classique au jour de la décision "irrévocable" au sens  de la force jugée

Rappel : la Cour de cassation, dans son arrêt en date du 8 juillet 2010, au visa  des articles 260 ( précité) et 1153-1 du code civil, considère que tant la prestation compensatoire que les intérêts qu'elle produit, sont dus à compter de la date à laquelle la décision prononçant le divorce est devenue irrévocable.

Article 1153-1  du code civil :

En toute matière, la condamnation à une indemnité emporte intérêts au taux légal même en l'absence de demande ou de disposition spéciale du jugement. Sauf disposition contraire de la loi, ces intérêts courent à compter du prononcé du jugement à moins que le juge n'en décide autrement.

B) Le risque de majoration des intérêts

Article L313-3 du Code Monétaire et Financier

"En cas de condamnation pécuniaire par décision de justice, le taux de l'intérêt légal est majoré de cinq points à l'expiration d'un délai de deux mois à compter du jour où la décision de justice est devenue exécutoire, fût-ce par provision…

Toutefois, le juge de l'exécution peut, à la demande du débiteur ou du créancier, et en considération de la situation du débiteur, exonérer celui-ci de cette majoration ou en réduire le montant.

En cas de confirmation pure et simple par le juge d'appel d'une décision allouant une indemnité en réparation d'un dommage, celle-ci porte de plein droit intérêt au taux légal à compter du jugement de première instance.

Dans les autres cas, l'indemnité allouée en appel porte intérêt à compter de la décision d'appel.

Le juge d'appel peut toujours déroger aux dispositions du présent alinéa.3

Demeurant à votre disposition pour toutes précisions.

Maître HADDAD Sabine

Avocate au barreau de Paris

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1 Publié par Visiteur
04/09/2013 20:01

bonjour maitre mon ex mari ne veut pas me payer ma pension compensatoire qui est de 7000 euros depuis le jugement du 14 janvier 2011 il vit avec une femme et il dit qu il n a pas d argent qu il est au rsa mais il travaille au noir j ai deux enfants un qui ne travaille pas et un autre en invalidite que dois je faire merci de votre reponse

2 Publié par Visiteur
04/10/2013 07:00

Mon mari ne me paie plus la prestation compensatoire, je suis retraitée, mais ma retraite ne me permet pas de vivre.
A qui dois je m'adresser pour faire valoir ce droit.

3 Publié par Visiteur
12/11/2013 23:45

bonjour
je suis divorcee depuis mars 2013. Mon mari ne m a toujours pas versee mon indemnite compensatoire mais il me verse 1500 euros mensuellement et ca depuis la conciliation suite a la decision du juge. Est ce que je vais etre obligee de lui rembourser les 1500 euros qu il me verse toujours depuis le divorce c est a dire depuis mars 2013en attendant le versement de la prestation compensatoire? c est quand meme lui qui fait trainer les choses. merci a vous

4 Publié par Visiteur
24/11/2013 18:47

Bonjour Maître,
l'ex de mon épouse a été condamné à payer une prestation compensatoire de 155 000 €. la date de départ du calcul des intérêts est le 3 07 2003.
comment calculer ce qu'il me doit aujourd'hui.
dans l'attente de vous cordialement Julie

5 Publié par Visiteur
03/04/2014 14:09

UNEdécision de justice sans veiller à son application immédiate ne sert à rien si ce n'est des situations désespérées des victimes et la gloire de celui impuni effectivement.... dans le jugement doit etre compris lapplication et les sanctions voir emprisonnement car faute grave

6 Publié par Visiteur
13/04/2014 01:00

bonsoir Maitre ; combien de temps et qu'elles démarchent à suivre quand la PC est bloquée sur le compte carpa de mon avocate qui a donné son accord pour paiement??? j'ai écris au bâtonnier, sans réponse ; le jugement est du 13/12/2013!!!!

7 Publié par Visiteur
24/04/2014 23:25

Bonsoir
Mon divorce a été prononcée le 6/9 de cette annee. Mon ex a été condamné à me verser une prestation compensatoire de 80 000€ + remboursement de mes frais avocat article 700
On passe a la seconde étape liquidation immobilière il fait traîner la chose...comment calculer les pénalité de retard???dois reprendre un avocat?

8 Publié par Visiteur
25/04/2014 22:43

une pension compensatoire qui n'a pas ete payee jusqu'au deces du debiteur est annulee au deces da la personne qui devait en beneficier oui ou non

9 Publié par Visiteur
15/05/2014 13:19

Je suis divorcé depuis 1mois en attente s'il va faire appel. Il a été débouté de tout et doit me verser une indemnité compensatoire de 96000€ au 1 de chaque mois mais depuis 9mois il ne me payes plus mon indemnité de secours j,ai fais appel à un huissier qui a fait une saisie sur ses comptes bancaire pour un reliqua qu il me doit de 10000€ il aura eu une sommes de 1500€ à saisir sur ses compte nous avons un bien estimé à 750000€ dont il habite dont il aura une indemnité d occupation d environ 1100€ depuis 4 ans de divorce donc environ à ce jour 48000€ il ne veux pas vendre ne payés plus un prêt travaux donc ayant acquis se bien avec lui pendant le mariage je suis redevable comme lui et je vais devoir restituer ma carte bancaire et chéquier ne payant plus ce prêt bancaire j ai un avocat qui n à pas l aire de prendre sa aux sérieux je me trouve desenparé que pourrai je faire pour pouvoir avoir mon du ? Je vous remerci par avance pour votre réponse que vous pourez m apporter cordialement

10 Publié par Visiteur
10/06/2014 16:36

bonsoir maître
j ai été condamné à verser une pc de 29 000€ je ne peut pas payer intégralement. J ai demandé à payer par mois cela m'est refusé
que dois je faire
merci de votre conseil

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