Calcul de la Prestation compensatoire - Méthodes d'évaluation

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Quelques méthodes, non exhaustives, du calcul de la Prestation compensatoire en cas de divorce.

Quelques méthodes, non exhaustives, du calcul de la Prestation compensatoire en cas de divorce.

Calcul de la Prestation compensatoire - Méthodes d'évaluation

METHODES D’EVALUATION DE LA PRESTATION COMPENSATOIRE

Voir aussi

http://www.legavox.fr/blog/yadan-pesah-caroline/prestation-compensatoire-pourquoi-favoriser-accord-16492.htm#.VIWayzGG9Ao

 L’Article 271 du Code Civil,

Modifié par la Loi n°2004-439 du 26 mai 2004 - art. 18 JORF 27 mai 2004 en vigueur le 1er janvier 2005
et modifié par la Loi n°2004-439 du 26 mai 2004 - art. 6 JORF 27 mai 2004 en vigueur le 1er janvier 2005

Dispose :

« La prestation compensatoire est fixée selon les besoins de l'époux à qui elle est versée et les ressources de l'autre en tenant compte de la situation au moment du divorce et de l'évolution de celle-ci dans un avenir prévisible.

A cet effet, le juge prend en considération notamment :

- la durée du mariage ;

- l'âge et l'état de santé des époux ;

- leur qualification et leur situation professionnelles ;

- les conséquences des choix professionnels faits par l'un des époux pendant la vie commune pour l'éducation des enfants et du temps qu'il faudra encore y consacrer ou pour favoriser la carrière de son conjoint au détriment de la sienne ;

- le patrimoine estimé ou prévisible des époux, tant en capital qu'en revenu, après la liquidation du régime matrimonial ;

- leurs droits existants et prévisibles ;

- leur situation respective en matière de pensions de retraite. »

 Cette liste n’est pas exhaustive, et l’évaluation de la prestation compensatoire reste source de conflit entre les époux qui souhaitent divorcer.

 Il n’existe pas de « barème » permettant de fixer une fois pour toute un montant qui ne serait susceptible d’aucune discussion.

 Le sentiment d’ « arbitraire » demeure, dû essentiellement à une absence de rigueur et à des différences de traitement ressenties ou vérifiées, d’un tribunal à l’autre.

 C’est la raison pour laquelle plusieurs auteurs ont proposé des méthodes d’évaluation de la prestation compensatoire, que nous reprenons ici.

 Ces méthodes, qui permettent d’appréhender plusieurs situations ne sont qu’indicatives, et encore expérimentales.

 Les chiffres sont toujours à pondérer, en fonction notamment de l’approche de la retraite, de la situation prévisible en matière de retraite, du temps consacré à l’éducation des enfants, des conséquences des choix professionnels faits par l’un et l’autre, des patrimoines respectifs estimés ou prévisibles.

 Il n’existe pas (encore ?) de barème impératif, et c’est tout le dossier patrimonial et personnel qui est examiné.

 Ce qui doit être compensé, ce n’est pas l’absence de parité, mais une véritable dysharmonie dans les conditions de vie de chacun des époux.

 Afin de faciliter la compréhension, des chiffres factices ont été retenus pour chacun des exemples développés ci-dessous.

1) 1ère méthode : 1/3 de la différence de revenus annuels par ½ de la durée du mariage.

 * Calcul sur les revenus avant impôts

Revenus bruts de Monsieur : 30.000 €

Revenus bruts de Madame: 18.000 €

            Différence de revenus avant impôts : 12.000 €

            1/3 de la différence de revenus             : 4.000 €

            Durée du mariage :                              22 ans

            ½ de la durée du mariage :                   11 ans

            1/3 de la différence par ½ de la durée du mariage : 44.000 €

  • Calcul sur les revenus après  impôts

            Même calcul avec les chiffres nets.

  

2) 2ème méthode : Autre méthode proposée par Monsieur Dominique MARTIN SAINT LEON, Conseiller à la Cour d’Appel de Chambery, Magistrat délégué à la formation

Calcul sur les revenus avant impôts

 

            1 – Détermination d’une unité de mesure mensuelle de la disparité :

                         a – Déterminer les conditions de vie des époux

                                    Revenus de Monsieur par mois : 2.500 €

                                   Revenus de Madame par mois : 1.500 €

                          b- Mesurer l’écart entre les valeurs obtenues

                                   Différence de revenus mensuels : 1.200 €

                         c- Unité de mesure = la moitié du différentiel de telle façon qu’en l’octroyant à la partie la moins favorisée, la partie absolue est obtenue :

Madame : 1.300 + 600 = 1.900 €

Monsieur : 2.500 – 600 = 1.900 €

            

            2- Utilisation de cette unité de mesure au moyen d’un barème :

Table 1 : âge du créancier

16 à 30 ans

31 à 35 ans

36 à 40 ans

41 à 45 ans

46 à 50 ans

51 à 55 ans

56 à 60 ans

61 à 65 ans

1

2

3

4

5

6

7

8

 

Table 2 : durée du mariage

0 à 4 ans

5 à 9 ans

10 à 14 ans

15 à 19 ans

20 à 24 ans

25 à 29 ans

3

6

9

12

15

18

30 à 34 ans

35 à 39 ans

40 à 44 ans

45 à 49 ans

50 à 54 ans

55 à 59 ans

21

24

27

30

33

36

60 à 64 ans

65 à 69 ans

70 à 74 ans

75 à 79 ans

80 à 84 ans

84 à 88 ans

39

42

45

49

50

51

Il est proposé une échelle selon laquelle chaque point équivaut à trois mois de compensation

Exemple 1 :

Mme : 32 ans = 2 points

8 ans de mariage = 6 points

6 points + 2 points = 8 points x 3 (mois) = 24 x 600 (Unités de Compensation) = 14.400 €

La prestation sera de 14.400 €

 

Exemple 2 :

Mme : 48 ans = 5 points

22 ans de mariage = 15 points

5 points + 15 points = 20 points x 3 = 60 x 600 = 36.000 €

La prestation sera de 36.000 €

 Calcul sur les revenus après  impôts

 Même calcul que précédemment mais net d’impôts.

  

3) 3e méthode : 20% de la différence annuelle des revenus des époux multiplié par 8

 Calcul sur les revenus avant impôts

                                   Revenus de Monsieur : 30.000 €

                                   Revenus de Madame : 18.000 €

                                   Différence de revenus bruts :    12.000 €

         20% de la différence : 2.400 €

8 fois 20% de la différence : 19.200 €

  

Calcul sur les revenus après impôts

Même calcul net d’impôts.

  

On le voit, selon la méthode employée, le résultat peut être très différent.

C’est pourquoi la fixation de la prestation compensatoire reste appréhendée par les tribunaux en fonction du contexte et des articles 270 et suivants du Code Civil.

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1 Publié par Visiteur
25/06/2016 08:12

Bonjour Maître,après 24 années de vie commune dont 15ans de mariage, nous souhaitons divorcés. J'ai arrété de travailler pour élever nos 3 enfants. La maison appartient à monsieur (acquis pendant le concubinage et malheureusement lors de notre mariage, nous pensions que la maison serait à nous 2). Nous voulions un divorce à l'amiable où monsieur me donnait la part sur la maison mais avec ce nouveau fait, il ne veut donc plus. Mon avocate me dit que j'ai le droit à une prestation compensatoire conséquente que j'ai annoncée à mon mari qui lui m'annonce 10fois moins que la somme avancée par mon avocate. Pour mon avocate le calcul se fait à partir de la différence de revenu pendant le mariage(moi 0/mois, monsieur 1600/mois) et les années de mariage. Pour monsieur et son avocate, le calcul se fait avec les montants après divorce (salaire de monsieur + pension pour les 3 enfants, pour moi ce que je devrais toucher de la caf: rsa,apl, aides diverses...) Je suis totalement perdu car on passe de 100000E à 10000E. Qui croire ?

2 Publié par Visiteur
25/06/2016 23:54

Merci pour votre réponse Maître,
Mais ma question portait sur l'ISF.
Si mon mari me paie une prestation compensatoire sous forme de capital, il est quasiment certain que je vais être imposée à l'impôt sur la fortune et cela ne m'arrange pas.
D'où ma question pour obtenir une rente à vie au lieu d'un capital. Car j'aurai trop de capital.
Qui choisi entre me payer une rente ou me payer un capital ?
Cordialement

3 Publié par Yadan Pesah Caroline
27/06/2016 14:07

@Aline : si vous et votre époux êtes d'accord, vous pouvez décider ce que vous voulez. Sinon, c'est le juge qui tranche.
@megan : l'évaluation de la PC s'effectue au moment du divorce, en tenant compte de l'avenir prévisible. Le juge tient compte des ressources et des charges, mais aussi des patrimoines respectifs des époux. Les allocations familiales et la pension versée au titre de la contribution à l'entretien et à l'éducation des enfants n'ont pas à être prises en considération selon une jurisprudence bien assise.

4 Publié par Visiteur
14/07/2016 12:44

bonjour me

peut-on cumuler la pension alimentaire avec la prestation compensatoire

grand merci

5 Publié par Visiteur
20/07/2016 21:56

Bonjour,
Merci pour votre blog et vos conseils.
Nous sommes maries depuis 28 ans, et separes d un commun accord depuis 12 ans. Nous n avons pas divorce pour l instant, d un commun accord, afin que ma femme puisse garder la maison dans laquelle ont grandi les enfants. Nous sommes maintenant d accord pour divorcer, et j ai deux questions à vous poser concernant le calcul de la PC :
- dans la formule que vous donnez, est ce qu il serait recevable de remplacer le nb d annees de mariage par le nb d annees de vie commune, dans la mesure où nous nous sommes separes d un commun accord ?
- est ce que les sommes qui sont bloquees dans le cadre de la participation aux benefices des entreprises sont à prendre en compte dans le capital commun,ou est ce qu elles restent la propriete du conjoint qui en beneficie ?
Vous en remerciant par avance
François

6 Publié par Yadan Pesah Caroline
02/08/2016 12:04

@cai : la pension alimentaire destinée aux enfants (c'est à dire la contribution à l'entretien et à l'éducation des enfants)et la prestation compensatoire (destinée au conjoint) sont totalement distincte. Elles peuvent donc parfaitement se cumuler.
@François : la réponse à votre première question est affirmative, la jurisprudence a effectivement considéré que seules les années de mariage devaient être prises en compte dans l'évaluation de la PC.
Les sommes auxquelles vous faites référence font parties des fonds communs. A ce sujet je vous renvoie à mon article https://www.linkedin.com/pulse/quels-sont-les-revenus-pris-en-compte-dans-le-calcul-de-yadan
Cordialement

7 Publié par Yadan Pesah Caroline
02/08/2016 12:09

Voir aussi sur ce blog : http://www.legavox.fr/blog/yadan-pesah-caroline/quels-sont-revenus-pris-compte-21571.htm#.V6BxBLiLTcs

8 Publié par Visiteur
03/08/2016 09:06

Bonjour
A la lecture des commentaires, je commence à entrevoir le chemin à parcourir. J'aurai besoin d'éclaircissements sur le choix à faire. Ma situation : mariée depuis 17 ans,nous sommes propriétaires.Je me suis arrêtée de travailler en 2003 pour élever les enfants et n'ai jamais pu retrouver un travail avec le même niveau de revenu qu'auparavant. J'ai repris en juin une activité professionnelle en libérale sous forme de missions. Monsieur, a une entreprise dont je suis aussi actionnaire (parce que co emprunteuse). Il veut divorcer. A aujourd'hui je n'ai aucune garantie d'emploi du fait de mon statut (auto entrepreneur), aucune réserve financière, une retraite qui s'est éloignée du fait de mon inactivité, uniquement ma part sur la maison. Estimation de la valeur de la part de l'entreprise 125 k€ / valeur part de la maison +/- 200 k€. Monsieur me propose de me céder la part de la maison ( et tout ce qu'il y a dedans, tout!), pas de pension alimentaire puisqu'il y aura garde alternée. Mon dilemme : si j'ai la certitude de continuer mes missions pour les années à venir je n'aurai pas de problème financier. Mais c'est une situation sans garantie. Donc comment nous protéger au mieux avec mes enfants en cas de perte de revenu? Dois-je accepter cette proposition? Aurais-je des recours en cas de difficulté financière? merci beaucoup pour votre éclairage.

9 Publié par Yadan Pesah Caroline
03/08/2016 09:34

@Mijote : vous confondez pension alimentaire (contribution à l'entretien et à l'éducation des enfants) destinée aux enfants, prestation compensatoire destinée à compenser la disparité des revenus des époux et droits liquidatifs de communauté.
Je vous conseille fortement de consulter un avocat pour faire un point global sur votre situation.
Cordialement

10 Publié par Visiteur
03/08/2016 09:54

Bonjour,
Je vous remercie pour votre blog.
Je comprends que les conséquences financiers d’un divorce sont la pension alimentaire pour les enfants, la pension de secours (pendant le divorce et éventuellement après le divorces si un des époux en a absolument besoin c’est-à-dire n’étant pas à même d’assurer son minimum vitale) et finalement la pension compensatoire pour compenser les conditions de vie pour l’époux gagnant le moins de revenu et ne vivant pas dans les mêmes conditions que lorsqu’il était encore marié. Je comprends que c’est la raison pour laquelle le calcul de la PC est subjectif à chaque situation puisqu’il s’agit de déterminé si oui ou non il y a une disparité dans les revenus de chacun des époux. Je comprends qu’il y a donc 2 conditions cumulatives à remplir, i) la disparité des revenus et ii) le changement de mode de vie (changement dans le sens d’une diminution du confort).
Je me demandais donc si le juge faisait un calcul purement arithmétique (ex : Mr A gagne 5.000/mois et Mme B gagne 10.000/mois donc il y a disparité qui résulte a accordé une PC a Mr A) ou si le juge regarde si oui ou non il y a bien eu dans les faits une diminution du confort et mode de vie pour Mr A (ex : le couple ne dépensait que 6.000 par mois pour vivre à 2, Mr A contribuant à 2.500 et Mme B contribuant à 3.500). Dans ce 2eme ex, Mr A gagnant 5.000 et étant à même de vivre tout seul avec un budget de 2.500, son mode de vie ne changerait pas puisqu’il aurait un budget de 2.500 pour les dépenses d’une seule personne (j’exclu une quelconque pension alimentaire) il n’y aurait plus de disparité effective résultant du divorce. Est-ce correct ?
Cordialement.

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