Le Parlement provincial, pour quoi faire ? Cette question de nature pamphlétaire et frisant la polémique, est fondée sur le constat d’une certaine crise de l’institution parlementaire en province. L’antiparlementarisme n’est toutefois pas propre à la République Démocratique du Congo (RDC) et ne constitue pas une chose nouvelle à travers le monde. Au cours de l’histoire, le Parlement siège ainsi souvent au banc des accusés : déjà en France, en 1967, André Chandernagor s’était interrogé dans son ouvrage intitulé « Un Parlement, pour quoi faire ? », inaugurant une importante production littéraire -entre autres- sur l’utilité du Parlement.
Près d’un demi-siècle après, la question vaut son pesant d’or. En effet, l’écart entre ce qui est et ce qui devrait être ou mieux, la crise que traverse actuellement l'institution parlementaire en RDC, et singulièrement dans les provinces, justifie la question. L'opinion congolaise veut-elle que son Parlement provincial, soit autre chose qu'une caisse d'enregistrement ou de résonance ? Est-ce possible dans le cadre institutionnel actuel? La proximité des élections locales, la mise en place du processus de décentralisation, l’apprentissage de la démocratie, etc., confèrent à ces questions et à leurs réponses une actualité brûlante.
Ainsi, loin d’être un procès contre l’Assemblée provinciale, le présent ouvrage tombe à point nommé. Il s’invite dans la discussion et met un accent particulier sur le bien fondé, le fonctionnement, l’avenir de l’institution « Parlement Provincial » et aussi sur le travail de ses acteurs car, les parlementaires provinciaux sont au cœur de nombreux paradoxes.
Avec espoir que les citoyens, les opérateurs politiques, les chercheurs et les praticiens parlementaires ainsi que d’autres tenants de la démocratie jugeront cette étude utile dans leur action afin que le Parlement provincial demeure une institution vivante, qui peut évoluer, et occuper une place de choix dans notre système démocratique.