La question des immunités des juridictions et d’exécution en droit international privé Congolais

Publié le 21/10/2016 Vu 9 172 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Suite aux développements dans le domaine de la protection internationale des droits de l’homme, le principe même de l’immunité subit actuellement une remise en cause face à l’affirmation du droit à l’accès au juge et à l’exécution des décisions. Un passage par ces aspects nous semble ainsi nécessaire pour rendre compte de manière circonstanciée de la pratique Congolaise en matière d’immunités d’exécution.

Suite aux développements dans le domaine de la protection internationale des droits de l’homme, le principe

La question des immunités des juridictions et d’exécution en droit international privé Congolais

L’institution des immunités juridictionnelles et d’exécutions se situe à la croisée des chemins du droit international et du droit interne. De par leur fondement conceptuel, intimement lié à la notion typiquement internationaliste d’égalité souveraine des États, elle occupe une place centrale dans la géographie de l’ordre juridique international. Mais par leur mise en œuvre et les conséquences pratiques qu’elles peuvent avoir pour les justiciables, les immunités se manifestent avant tout devant et par le biais des juridictions internes.

Suite aux développements dans le domaine de la protection internationale des droits de l’homme, le principe même de l’immunité subit actuellement une remise en cause face à l’affirmation du droit à l’accès au juge et à l’exécution des décisions. Un passage par ces aspects nous semble ainsi nécessaire pour rendre compte de manière circonstanciée de la pratique Congolaise en matière d’immunités d’exécution. 

Traditionnellement, en République Démocratique du Congo [RDC]  comme à l’étranger, il est admis que certaines personnes échappent à la juridiction des tribunaux d’un Etat déterminé. Cette limitation de pouvoir de juridiction que l’Etat confère normalement à ses tribunaux s’explique par des raisons tirées du Droit International Public. Elle paraît souvent  se confondre avec  l’incompétence internationale des tribunaux.

En vertu, semble-t-il, d’une idée de courtoisie internationale , les tribunaux d’un pays ne peuvent reconnaître, en principe, les actions dirigées contre :

1.    les Etats étrangers pour des actes de puissance publique ou pour ceux accomplis dans l’intérêt d’un service public   ;


2.    les Souverains et Chefs d’Etats (ou Chefs de gouvernement, ministres en déplacement) du moins pour les actes de leur vie publique ;


3.    des agents diplomatiques dans des pays où ils exercent leurs fonctions. Il s’agit d’une véritable immunité personnelle, même pour des questions purement privées, car, pour remplir leur mission, ils  doivent être affranchis de toute dépendance à l’égard des  juridictions  locales. Aux agents diplomatiques, on y ajoute le personnel officiel  des ambassades y compris  l’épouse du  diplomate  et , d’après une certaine jurisprudence  la suite privée des ambassadeurs (chauffeurs, domestiques étrangers ).


4.    des nombreux d’organismes internationaux   ;


5.    des consuls, dans une faible mesure, parce qu’ils ne font pas partie du personnel diplomatique sauf, bien sûr les consuls de carrière  . 

Ces derniers bénéficient en RDC d’un privilège limité en vertu duquel les autorités congolaises ne peuvent, sous aucun prétexte, pénétrer dans la chancellerie d’un consul de carrière sujet du pays qui l’a nommé et n’exerçant aucun commerce, excepté si le consul a donné asile à des personnes tombant sous le coup des poursuites criminelles. Dans la pratique, notons que les autorités congolaises ne traquent pas les présumés  criminels qui s’y refugient. 

Par ailleurs, « sous cette réserve, les biens personnels des consuls sont toujours saisissables ; en outre, lorsqu’un consul exerce une profession ou un commerce, sa chancellerie n’est pas inviolable et, à condition d’éviter de toucher aux papiers officiels qui seraient tenus dans un local spécialement affecté à cette fin ; les autorités congolaises peuvent toujours y perquisitionner  .

Enfin, il faut noter que les bénéficiaires de l’immunité de juridiction sont également protégés par une immunité d’exécution qui fait échec, dans les cas où l’immunité de juridiction aurait été écartée, à la réalisation du droit reconnu par une juridiction.

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de YAV & ASSOCIATES

Le cabinet YAV & ASSOCIATES, est implanté dans trois villes de la RD.Congo dont Lubumbashi, Kolwezi et Kinshasa. Il a egalement un bureau de représentation en  République du Congo [Congo-Brazzaville]

Nous sommes heureux de vous présenter les informations concernant notre cabinet d'avocats ainsi que nos publications et recherches. -

Demande de contact
Image demande de contact

Contacter le blogueur

Rechercher
Newsletter

Inscription à la newsletter hebdomadaire

consultation.avocat.fr
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles