Quid de l’exception d’inexécution en matière de paiement des charges de copropriété ?

Publié le 14/03/2019 Vu 4 471 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Par un arrêt du 13 septembre 2018, la troisième chambre civile de la Cour de cassation a confirmé que l’exception d’inexécution ne peut pas être opposée à l’action en paiement des charges de copropriété.

Par un arrêt du 13 septembre 2018, la troisième chambre civile de la Cour de cassation a confirmé que l’e

Quid de l’exception d’inexécution en matière de paiement des charges de copropriété ?

 

Par un arrêt du 13 septembre 2018, la troisième chambre civile de la Cour de cassation a confirmé que l’exception d’inexécution ne peut pas être opposée à l’action en paiement des charges de copropriété.

 

 

 

L’exception d’inexécution est définie par le refus d’une partie dans un contrat synallagmatique d’exécuter une obligation tant qu’elle n’a pas reçu la prestation de l’autre partie.

 

 

 

En l’espèce, des copropriétaires se trouvaient dans l’impossibilité d’accéder à leur lot par les parties communes de la copropriété. Les défendeurs (copropriétaires) assignés par le syndicat pour non-paiement des charges de copropriété devaient accéder à leur lot par la propriété voisine.

 

 

Ainsi, un vice de construction pouvait être reproché au syndicat.

 

 

Celui-ci devait entreprendre les démarches nécessaires pour aménager un passage et non pas une simple autorisation de passage sur la propriété voisine.

 

 

La Cour d’appel a de ce fait donné droit aux défendeurs d’invoquer l’exception d’inexécution pour ne pas payer leurs charges de copropriété.

 


La Cour de cassation a cassé cette décision en rappelant que « le vice de construction de l’immeuble, à le supposer établi, n’exempte pas les copropriétaires de leur obligation au paiement des charges de copropriété ».

 

 

Cette décision s’inscrit dans la continuité d’un arrêt du 26 mai 2016 de la Cour de cassation dans lequel les demandeurs invoquaient l’exception d’inexécution sur le fondement de l’article 1219 du code civil pour s’opposer à une demande de paiement des charges de copropriétés.


Ledit article nous rappelle qu’une partie peut refuser d’exécuter son obligation si l’autre partie n’exécute pas la sienne.

 

 

En l’espèce, l’obligation litigieuse était l’entretien de l’immeuble.

 

 

La Cour de cassation a considéré « qu’un copropriétaire ne peut se parer d’un défaut d’entretien de l’immeuble dans lequel il possède un ou des lots pour stopper le paiement de ses charges puisque l'entretien sollicité dépend justement du paiement des charges de copropriété ».

 

 

 

Ces arrêts poursuivent la lignée jurisprudentielle établie en application de la loi du 10 juillet 1965 sur la copropriété.

 

 

 

 L’exception d’inexécution invoquée dans le but de refuser le paiement des charges de copropriété va à l’encontre d’un principe d’ordre public.

 

 

 

En effet, le paiement des charges rentre dans une logique de bon fonctionnement des relations entre copropriétaires.

 

La solution pour un copropriétaire qui subi un préjudice n’est donc pas le non-paiement des charges mais plutôt d’assigner leur syndicat afin d’obtenir une indemnisation de son préjudice devant une juridiction civile ou les mesures nécessaires à l'arrêt des désordres.

 

Nous restons à votre entière disposition.

 

Maître Franck AZOULAY

 

 

 

 

 

 

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.