Conditions et effets des clauses de non concurrence en droits du travail et des affaires

Publié le 15/04/2014 Vu 52 275 fois 41
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Quelles sont les conditions de validité des clauses de non concurrence présentes dans les contrats de travail et des affaires ?

Quelles sont les conditions de validité des clauses de non concurrence présentes dans les contrats de travai

Conditions et effets des clauses de non concurrence en droits du travail et des affaires

La clause de non concurrence est une atteinte à la liberté de travail et d'entreprendre mais vise à protéger les intérêts d'une entreprise contre une éventuelle concurrence de la part d'un salarié, un partenaire, un dirigeant ou un associé en leur interdisant, pendant un certain temps et/ou dans un certain secteur géographique, d'exercer une activité professionnelle susceptible de concurrencer l'entreprise en question.

Si la clause de non-concurrence est souvent présente dans les contrats de travail, elle peut aussi être prévue dans les contrats commerciaux tels que ceux de location-gérance, de franchise, d'agent commercial, de cession de fonds de commerce, de clientèle, de parts sociales ou d'actions.

Les clauses de non-concurrence insérées dans les contrats de travail ne sont valables que si elles sont indispensables à la protection légitime des intérêts de l'employeur.

Concrètement, selon le droit du travail, les clauses de non concurrence des salariés doivent être limitées dans leur objet.

Elles ne peuvent donc pas interdire l'exercice par le salarié de son activité professionnelle de manière absolue.

Elles doivent donc être limitées quant à la mission de travail précisément pour laquelle le salarié a été embauché.

Elles doivent aussi être limitées dans le temps, dans l'espace et être assorties d'une compensation financière.

Cependant, si le droit du travail prévoit des conditions de validité de la clause de non concurrence des salariés ces conditions sont distinctes de celles du droit commercial.

En effet, certaines clauses de non-concurrence telles que celle prévue pour les agents commerciaux doivent être limitées à une période de 2 ans après la cessation du contrat et ne concerner que le secteur géographique et, le cas échéant, le groupe de personnes confié à l'agent commercial ainsi que le type de biens ou de services pour lesquels il exerce la représentation.

Ainsi, pour être valable, une clause de non-concurrence insérée dans un contrat commercial doit être justifiée par la nécessité de protéger les intérêts légitimes de son bénéficiaire, c'est-à-dire être proportionnée à l'objet du contrat auquel elle se rapporte et être limitée dans le temps et/ou dans l'espace.

Pour éviter toute difficulté, la clause de non-concurrence doit définir précisément la liste des activités interdites ou, au moins, le domaine d'activité dans lequel l'intéressé s'oblige à ne plus exercer.

En tout état de cause, elle ne doit pas procurer un avantage excessif ou anormal à celui au profit duquel elle est stipulée et les juges apprécient, au cas par cas, si les conditions de validité sont remplies ou non.

Souvent, les clauses de non-concurrence contiennent des formules imprécises qui se contentent d'interdire l'exploitation « d'une activité similaire » ou « d'un fonds de même nature » que celui (celle) transmis(e) et qui contraignent les juges à devoir les interpréter en cas de contentieux.

De la même manière, les clauses de non-concurrence doivent déterminer avec précision les modes d'exercice qui sont interdits et ne pas se contenter d´interdire à l'intéressé « la poursuite de son activité de quelque manière que ce soit, ou de s'intéresser directement ou indirectement à cette activité ».

Ainsi, la jurisprudence annule les clauses de non-concurrence édictées à l'occasion de cessions de fonds de commerce ou de la rupture d'un contrat de franchise qui déposséderaient un commerçant, propriétaire de son fonds de commerce, de toute sa clientèle et qui l'empêcherait d'exercer sa profession.

En tout état de cause, en droit commercial, l'existence d'une contrepartie financière n'est pas une condition de validité de la clause de non-concurrence.

Si la clause de non-concurrence est valable, celui qui en bénéficie n'a pas à apporter la preuve d'une faute ou d'une déloyauté de la part son cocontractant.

Il lui suffit d'établir que ce dernier a exercé une activité qui lui était interdite par la clause.

Le juge peut également octroyer des dommages-intérêts en réparation du préjudice subi du fait du non-respect de la clause de non-concurrence.

Le non respect d'une clause de non-concurrence donne lieu aux sanctions prévues par les parties dans le contrat, soit généralement au versement de dommages-intérêts au profit de celui qui en est victime.

Le juge peut également interdire la poursuite de l'activité illicitement exercée.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Visiteur
20/11/2017 18:56

Bonjour Maitre,

Je travaille dans l'informatique comme indépendant (une structure EURL). J'ai comme intermédiaire une SSII et le meme client depuis près de trois ans et demi. Il s'avère que j'ai une clause de non concurrence dans mon contrat (qui se terminait en avril 2015 et n'a jamais été renouvelé par avenant bien que je continue à envoyer mes factures à cette SSII) et je voulais savoir si celle ci et toujours valuable.

Bien cordialement.

2 Publié par Visiteur
27/12/2017 15:54

Bonjour, il y a 3 ans,j'ai dû quitter mon entreprise d'ambulance et céder mes parts malgré moi à mes associés, (qui d'ailleurs ne m'ont même pas payé le prix qu'elles valaient...) et pour couronner le tout ils m'ont assujetti une clause de non concurrence de 5 ans(en tant que patron et salarié) sur l'ensemble du secteur géographique sur lequel nous intervenions, voire même un peu plus.Vu la situation de l'époque je n'ai pas eu d'autre choix que de signer cette clause! je me suis donc retrouvé sur le marché du travail... mais impossible pour moi d'exercer mon métier!! j'ai tenté depuis 3 ans de travailler dans d'autres domaines mais l'ambulance c'est mon métier!!! et je ne peux pas déménager pour aller travailler dans un autre département. cette clause n'est elle pas un peu abusive? je me retrouve sans travail et obligé d'en trouver un autre ou de me financer une formation pour changer de travail!!! Si je me fais embaucher par une plus petite entreprise d'ambulance dans le secteur est ce que mes anciens associés peuvent m'envoyer au tribunal ou me réclamer des dommages et intérets? y a t'il un moyen pour moi d'exercer mon métier sans "porter préjudice" à mes anciens associés pour qui la vie est belle?

3 Publié par Visiteur
16/01/2018 10:58

bonjour Maitre

je voulais savoir si dans un contrat de collaboration qui lie une entreprise à un indépendant nous pouvions y mettre une clause de non concurrence sectorielle ? et lorsque l'on parle de clause de non concurrence celle ci intervient après une fin de collaboration ? si nous voulons mettre une clause qui explique que nous ne souhaitons pas que nos fichiers clients soient utilisés à d'autre fin que notre business que doit on mettre comme clause ?

4 Publié par Visiteur
28/02/2018 12:22

Cher Maître

Dans un scas similaire à celui de Jim094 (double sous-traitance (EI) => SSII1 => SSII2 => X je souhaiterai connaitre sur le fond la valeur d'une clause qui empecherait ( EI)de travailler directement avec le client final X qui n'est absolument pas client de SSII1.

N'y a t-il pas là un abus de droit manifeste ?

Bien à vous

5 Publié par Maitre Anthony Bem
01/03/2018 21:41

Bonjour kiki,

Je vous confirme qu’en cas de double sous-traitance, la clause qui empecherait de travailler directement avec le client final peut être remise en cause ou du moins la contestation de l’éventuelle concurrence en cas travail avec ce dernier le cas échéant.

Cordialement.

6 Publié par Visiteur
12/03/2018 20:05

Bonsoir,
Dans le cadre d'un contrat de sous traitance exclusive pour un cabinet de formation et de coaching, je suis tenue à une clause de non concurrence d'une période d'un an, si le contrat prend fin.
Dans ce contexte, la clause doit-elle être rémunérée en contrepartie? Rien n'est écrit dans le contrat.
Par ailleurs, cela fait un an que je n'ai pas réalisé de prestation de coaching pour cette société. Est-ce que je peux demander à ce que l'année de non concurrence pour cette prestation soit estimée comme faite ?
Par avance, merci.

7 Publié par Visiteur
15/09/2018 13:46

Bonjour,
J'étais biologiste dans un groupement de laboratoire et j'ai démissionné et arrêté mon activité fin août 2018. On me propose un poste de biologiste à temps partiel dans un laboratoire situé à moins de 30 km à vol d'oiseau d'un laboratoire intégré au groupement plusieurs mois après la signature de mon contrat avec le groupement.
J'avais bien sûr signé une clause de non concurrence qui notait l'interdiction d'exercer tout type de fonction de biologiste...et il était stipulé: "et ce, pendant une durée de 2 ans et dans un rayon de 30 km à vol d'oiseau de chacun des lieux où sont exploités les sites du laboratoire de biologie médicale exploité par la Société."
A l'époque des faits, le site qui serait à moins de 30 kms de mon nouvel employeur n'avait pas encore été intégré....Suis-je en faute si j'accepte cet emploi?
Avec mes remerciements,
Cordialement.

8 Publié par Visiteur
08/10/2018 21:56

Bonjour Maître,
J'ai signé un contrat de sous-traitance chez une entreprise A qui elle même à son tour est sous-traitante chez une entreprise B.
L'entreprise B m'a proposer de travailler avec eux directement alors que dans mon contrat de sous-traitance il y a cette clause non concurrence:
"Sauf accord écrit de 'ENTREPRISE B', le PRESTATAIRE ne pourra proposer ses services - ni ceux d’autres prestataires - au Client de 'ENTREPRISE B' ou à toute personne directement ou indirectement concernée par les travaux commandés et avec laquelle il aura été mis en rapport.
Cette interdiction s’applique dès la signature du contrat par les parties. Elle devient caduque 12 mois plus tard si aucune commande n’est finalement signée par les parties, et 12 mois après l’expiration de la dernière commande dans le cas contraire.
En cas de violation de cette clause, 'ENTREPRISE B' sera en droit de poursuivre le PRESTATAIRE en réparation du préjudice causé et de faire ordonner par la juridiction compétente la cessation de l’activité concurrentielle."
Est-ce que cette clause est recevable ?

9 Publié par Maitre Anthony Bem
08/10/2018 22:44

Bonjour PrinceB,

Cette clause me semble valable.

Cordialement.

10 Publié par Visiteur
09/10/2018 16:44

Bonjour Maître,

Je vous remercie infiniment pour votre repense.

Est ce qu'il y'a un moyen de la faire tomber?

Combien je risque s'il m'attaque en sachant que ça fait plus de 7 mois que je travaille avec l'entreprise B?

Quels sont les moyens de prouver mon non respect de la clause?

PS: il manque pas la limitation géographique à la clause?

Cordialement.

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