Contrats d’intérim requalifiés en CDI à défaut de mention de l’indemnité de fin de mission

Publié le Modifié le 22/04/2015 Vu 9 465 fois 2
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Dans quels cas un contrat de mission temporaire ou d’intérim peut-il être requalifié en contrat de travail à durée indéterminée (CDI) ?

Dans quels cas un contrat de mission temporaire ou d’intérim peut-il être requalifié en contrat de travai

Contrats d’intérim requalifiés en CDI à défaut de mention de l’indemnité de fin de mission

Concrètement, le recours au travail temporaire nécessite l’intervention de trois acteurs, à savoir :

- le salarié « intérimaire »,

- l’entreprise de travail temporaire ou « entreprise d’intérim »,

- l’entreprise utilisatrice.

En effet, deux contrats doivent être conclus :

- d’une part, un contrat de mission entre le salarié intérimaire et l’entreprise de travail temporaire et,

- d’autre part, un contrat de mise à disposition entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise utilisatrice.

Le contrat de mise à disposition est un contrat de prestation de service permettant au client utilisateur de bénéficier de la mise à disposition temporaire d’un salarié par l’entreprise d’intérim.

Le contrat de mission a pour objet l’exécution d’une « mission » entendue comme « une tâche précise et temporaire » et se distingue en cela du contrat de travail de droit commun à durée déterminée.

L’article L. 1251-6 du code du travail prévoit que le recours au contrat de mission n'est autorisé que dans des cas limitativement énumérés à savoir le remplacement d'un salarié pour absence ou suspension de son contrat; l’accroissement temporaire de l'activité de l'entreprise; ou l’exercice d’emplois à caractère saisonnier.

En outre, le contrat de travail temporaire est soumis à un formalisme légal strict.

En effet, l’article L. 1251-16 alinéa 1er du code du travail exige que ce contrat soit établi par écrit et comporte les mentions suivantes :

« 1° La reproduction des clauses et mentions du contrat de mise à disposition énumérées à l'article L. 1251-43 ;

2° La qualification professionnelle du salarié ;

3° Les modalités de la rémunération due au salarié, y compris celles de l'indemnité de fin de mission prévue à l'article L. 1251-32 ;

4° La durée de la période d'essai éventuellement prévue ;

5° Une clause de rapatriement du salarié à la charge de l'entrepreneur de travail temporaire lorsque la mission s'effectue hors du territoire métropolitain. Cette clause devient caduque en cas de rupture du contrat à l'initiative du salarié ;

6° Le nom et l'adresse de la caisse de retraite complémentaire et de l'organisme de prévoyance dont relève l'entreprise de travail temporaire ;

7° La mention selon laquelle l'embauche du salarié par l'entreprise utilisatrice à l'issue de la mission n'est pas interdite. »

Concernant la mention obligatoire d’indemnité de fin de mission, l’article L. 1251-32 du code du travail dispose que :

« Lorsque, à l'issue d'une mission, le salarié ne bénéficie pas immédiatement d'un contrat de travail à durée indéterminée avec l'entreprise utilisatrice, il a droit, à titre de complément de salaire, à une indemnité de fin de mission destinée à compenser la précarité de sa situation.

Cette indemnité est égale à 10 % de la rémunération totale brute due au salarié.

L'indemnité s'ajoute à la rémunération totale brute due au salarié. Elle est versée par l'entreprise de travail temporaire à l'issue de chaque mission effectivement accomplie, en même temps que le dernier salaire dû au titre de celle-ci, et figure sur le bulletin de salaire correspondant. »

A cet égard, le 11 mars 2015, la Cour de cassation a sanctionné l’absence de mention de l’indemnité de fin de mission dans le contrat de travail de travail temporaire et de versement au salarié par la requalification du contrat en contrat à durée indéterminée  (Cass. Soc., 11 mars 2015, n°12-27855).

En l’espèce, une personne avait été engagée par une entreprise de travail temporaire dans le cadre de plusieurs contrats de mission pour sa mise à disposition auprès de deux entreprises utilisatrices.

A l’issue de ses missions, le salariée a saisi la juridiction prud’homale aux fins d’obtenir la requalification de son contrat de mission en contrat à durée indéterminée et le versement des indemnités en conséquence.

Les juges d’appel ont fait droit à cette demande après avoir constaté que l’indemnité de fin de mission n’était pas mentionnée dans les contrats de mission.

Ainsi, l’entreprise de travail temporaire a été condamnée, d’une part, à la requalification des contrats de missions temporaires en contrats à durée indéterminée et, d’autre part, à verser une indemnité pour non-respect de la procédure de licenciement, des dommages et intérêts pour rupture abusive, une indemnité compensatrice de préavis, une indemnité compensatrice de congés payés sur préavis et une indemnité légale de licenciement.

Aux termes de cet arrêt; la Cour de cassation a posé le principe selon lequel :

« (…) sous réserve d’une intention frauduleuse du salarié,

le non-respect par l’entreprise de travail temporaire de l’une des prescriptions des dispositions de l’article L. 1251-16 du code du travail, lesquelles ont pour objet de garantir qu’ont été observées les conditions à défaut desquelles toute opération de prêt de main d’oeuvre est interdite, implique la requalification de son contrat en contrat à durée indéterminée».

Autrement dit, l’entreprise de travail temporaire est sanctionnée par la requalification du contrat de mission en CDI dès lors qu’elle n’a pas expressément précisé par écrit dans le contrat le principe et le montant de l’indemnité obligatoire de fin de mission.

Cela étant, même en cas de requalification du contrat, le salarié intérimaire peut toujours percevoir son indemnité de fin de mission telle que prévue à l’article L. 1251-32 du code du travail précité.

Par ailleurs, il convient de souligner que la requalification des contrats de mission en CDI est possible dès lors que les mentions légales obligatoires de l’article L. 1251-16 du code du travail précité font défaut.

A cet égard, la Cour de cassation a déjà eu l'occasion de prononcer la requalification d’un contrat de mission en CDI pour absence de la mention sur la qualification professionnelle du salarié (Cass, Soc, 21 mars 2007, n°06-40370).

Enfin, il convient de rappeler que « la signature d'un contrat écrit, imposée par la loi dans les rapports entre l'entreprise de travail temporaire et le salarié, est destinée à garantir qu'ont été observées les diverses conditions à défaut desquelles toute opération de prêt de main-d'œuvre est interdite ; que cette prescription étant d'ordre public, son omission entraîne à la demande du salarié la requalification en contrat de droit commun à durée indéterminée » (Cass, Soc., 7 mars 2000, n°97-41463). 

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

Anthony Bem 

Avocat à la Cour 

27 bd Malesherbes - 75008 Paris 

Tel : 01 40 26 25 01 

Email : abem@cabinetbem.com

www.cabinetbem.com

Vous avez une question ?
Blog de Anthony BEM

Anthony BEM

249 € TTC

1435 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
26/03/2016 14:01

bonjour Maître
je voudrais savoir si vous occupé de la faute inexcusable de l'employeur et vous honoraire
Cordialement

2 Publié par Visiteur
26/03/2016 14:49

je travaille dans un entreprise de transport je eu accident de travaille il mon licencier tous en Etant en en arrêt d'accident la accident c'est produis ainsi j’étais a bord de bus a l'arrêt de la gare l’embarque les passage au moment au je m'apprêtes a quitte l'arrêt un conducteur de la même société viens me percuter dans le choc les vitre latéraux gauche éclatent je suis couverte des brie je saigne et le bloc au dessus du poste de conduite me tombe sur la tête car celui-ci n'st fixe par ses boulon d'origine juste tenue par des papier et autre ce bloc sert a porte les éléments clime et clavier de la girouette mon employeur à fait il n'a pas déclaré accidentent a sont assureur l'accident et reconnue par la sécurité sociale l'employeur a été convoqué par la caisse et il ne c'est pas pressente c'est la que la caisse ma dit de faire une demande de faute inexcusable je suis reconnue par la secu invalide deuxième catégorie et je touche une rente d'accident qui de 18 pour cent
merci de votre réponse
Cordialement

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Rechercher
A propos de l'auteur
Blog de Anthony BEM

Avocat contentieux et enseignant, ce blog comprend plus de 3.000 articles juridiques afin de partager mes connaissances et ma passion du droit.

Je peux vous conseiller et vous représenter devant toutes les juridictions, ainsi qu'en outre mer ou de recours devant la CEDH.

+ 1400 avis clients positifs

Tel: 01.40.26.25.01 

En cas d'urgence: 06.14.15.24.59 

Email : abem@cabinetbem.com

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

249 € Ttc

Rép : 24h max.

1435 évaluations positives

Note : (5/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles