Délai de prescription du calcul des intérêts postérieurement à un jugement de condamnation

Publié le Modifié le 04/03/2024 Vu 94 466 fois 71
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Les intérêts qui courent suite à une décision de justice peuvent-il s’accumuler dans le même délai que celui de l’exécution de la décision elle-même, à savoir 10 ans ?

Les intérêts qui courent suite à une décision de justice peuvent-il s’accumuler dans le même délai que

Délai de prescription du calcul des intérêts postérieurement à un jugement de condamnation

Lorsque le juge rend une décision exécutoire, la partie gagnante dispose d’un délai de dix ans pour la faire exécuter.

En effet, la loi prévoit que l’exécution de certains titres exécutoires ne peut être poursuivie que pendant dix ans.

Pour mémoire, une décision est considérée comme exécutoire lorsqu’elle ne peut plus être contestée par une voie de recours.

Parmi les titres exécutoires figurent :

les décisions de l’ordre judiciaire et de l’ordre administratif qui ont force exécutoire.

- les actes et les jugements étrangers et les sentences arbitrales déclarés exécutoires.

- les extraits de procès-verbaux de conciliation signés par les juges et les parties.

Par ailleurs, à partir du jour où un jugement est rendu, des intérêts légaux commencent, par défaut, à courir jusqu’à son exécution.

Ces intérêts visent à sanctionner le retard dans l’exécution de la part de la personne condamnée.

Cependant, il est important de noter que le délai de prescription de l’action en recouvrement des intérêts d’un jugement est de cinq ans et non de dix comme celui de l’exécution de la décision de justice.

En effet, la loi opère une distinction entre le titre exécutoire (le jugement, l’arrêt, etc…) et la créance périodique (les intérêts légaux).

Ce délai plus court a pour but d’empêcher le créancier de retarder l’exécution du jugement pour obtenir des intérêts indus.

Le débiteur peut ainsi utilement opposer la prescription quinquennale à son créancier pour tenter de se soustraire au paiement d’une partie de la créance réactualisée.

En conséquence, l’ancien article 2277 du Code civil prévoyait que :

« Se prescrivent par cinq ans les actions en paiement et généralement de tout ce qui est payable par année ou à des termes périodiques plus courts (…) ».

C’est dans ce contexte que, le 8 juin 2016, malgré la suppression de l’article 2277 du Code civil précité par la loi du 17 juin 2008, la Cour de cassation, sur le fondement de l'article 2224 du code civil, a jugé que :

« si, depuis l'entrée en vigueur de la loi du 17 juin 2008, le créancier peut poursuivre pendant dix ans l'exécution du jugement portant condamnation au paiement d'une somme payable à termes périodiques, il ne peut, en vertu de l'article 2224 du Code civil, applicable   en raison de la nature de la créance, obtenir le recouvrement des arriérés échus plus de cinq ans avant la date de sa demande » (Cour de cassation, première chambre civile, 8 juin 2016, n°15-19.614)

L’arrêt du 8 juin 2016 s’inscrit dans la droite ligne de la jurisprudence qui tend à empêcher les créanciers d’obtenir le paiement d’intérêts d’un jugement plus de cinq ans après son prononcé.

Par conséquent, dès la réception du jugement, le créancier aura tout intérêt à mettre en œuvre l’exécution du jugement avant l’expiration du délai de cinq afin d’éviter de faire prescrire les intérêts de retard ou d’attendre davantage de temps pour exécuter la décision mais sans intérêt.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

 

Anthony Bem
Avocat à la Cour
27 bd Malesherbes - 75008 Paris

01 40 26 25 01
abem@cabinetbem.com

 

Vous avez une question ?
Blog de Anthony BEM

Anthony BEM

249 € TTC

1435 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
21/05/2018 23:15

Bonjour maitre

Suite a vos conseils j'ai pris un avocat.c etait préférable et j apporte une très bonne nouvelle il a réussi a faire effacer tous les intérêts et déduire la somme que j ai versé de la dette .
Je tenais a vous remercier très sincèrement.
Comme quoi il faut garder espoir. ...
Tres cordialement nini

2 Publié par Visiteur
05/06/2018 10:16

Bonjour Maître, j ai reçu le 5 Mai 2005 une signification de mise en demeure concernant le recouvrement d une dette contractée pour un prêt immobilier, la nouvelle loi du 17 Juin 2008 réduit la durée de prescription à 10 ans désormais. Ma question concerne le calcul de la durée de prescription : le point de départ est-il à partir du 5 Mai 2008 ou bien à partir du 19 Juin 2008 ,après consultation de nombreux articles et forum je ne peux trancher sur ces avis divergents

3 Publié par Visiteur
07/06/2018 21:36

Bonsoir
Suite à une condamnation de payer avec clause exécutoire en date du 4/02/2016 nous avons fait une conciliation en date du 02/03/2017 à ce jours nous avons payé la totalité du procès verbal de conciliation or l huissier de justice nous dit que nous lui devons des intérêts (qui ne figurent pas sur le procès verbal de conciliation) est ce possible ou pas ?
Par avance merci.
Cordialement

4 Publié par Visiteur
18/06/2018 15:55

Bonjour maître
J ai eu une assignation en paiement devant le tribunal le 21 janvier 2011 il m ont que j avaiy 1 ans pour payer la somme de 45500 euro du crédit que j ai souscrit ou alors je devais payer la somme de 71100 euro avec les intérêts.
Depuis août 2104 je paye tout les mois le service contentieux.
Ma question est la loi du 17 juin 2008 le concerne aussi je doit payer que pendant 10 ans ?
Et 2 ème question on t il le droit de me mettre 25600 euro d intérêt ?

5 Publié par Maitre Anthony Bem
19/06/2018 04:13

Bonjour Jenni7678,

La loi du 17 juin 2008 sur la réforme du délai de prescription de l’exécution des jugements est applicable mais vos règlements spontanés décalent d’autant le point de départ du délai de sorte que vous ne puissiez pas utilement vous prévaloir de la prescription dans votre cas.

Les intérêts sont dus sur la période si le juge a bien fixé le taux applicable et que le jugement a valablement été signifié par voie d’huissier de justice.

Cordialement.

6 Publié par Visiteur
19/06/2018 07:35

Donc si je comprend je n ai aucune solution je doit payer encore pendant 9 ans ?

7 Publié par Visiteur
26/06/2018 16:54

Bonjour Maître, rien n'est plus difficile à interpréter pour le profane que la loi, les jurisprudence etc...ce qui n'est pas plus mal pour les personnes dont c'est le métier. Même si internet constitue une source d'informations intéressantes, on ne peut pas s'y cantonner au risque de se tromper lourdement. J'ai lu plus haut (réponse à la question de NINI) que les intérêts pour non exécution d'une décision de justice ne sont pas prescriptibles et courent jusqu'à complet paiement ou acquisition de la prescription décennale du titre. J'ai beau chercher, je ne vois pas la distinction entre un jugement exécutoire qui constitue une décision de justice et un titre exécutoire, sachant que le jugement civil est sauf erreur de ma part un titre exécutoire, et devrait par conséquent être soumis à la règle de prescription plus courte des intérêts calculés après la fixation par le juge de la créance en principale, dans la mesure ou celle-ci concerne un bien ou un service fourni par un professionnel (?).
Au passage, je suis ravie pour Nini qui a obtenu un arrangement amiable, preuve que les créanciers peuvent faire preuve de compréhension quelquefois.

Bien cordialement.

8 Publié par Visiteur
03/07/2018 18:09

Bonjour Maitre,

suite a des condamnations je doit indemniser des victimes ( dommage corporel) parties civiles en vérité je ne les payes pas, j'ai pour projets d'acheter un bien immobilier, je suis frontalier, je travail en suisse donc j'ai un compte bancaire suisse.

Je doit une a 30000euros
Une autre a 15000 euros mais la personne a fait appel au SARVI

Y a t'il une prescription pour éviter de les payer?
Comment savoir quand est ce que la prescription est passé?
Si je suis propriétaire peuvent t-il me prendre mon bien immobilier alors que les sommes que je doit sont inférieur a mon bien?
Es que l’état français peuvent t-il me prélever sur mon compte suisse?
merci de votre reponse

9 Publié par Maitre Anthony Bem
03/07/2018 18:41

Bonjour Bibi,

Je vous remercie pour votre question.

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l’une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur « consultations » en haut de cette page.

Cordialement.

10 Publié par Visiteur
06/09/2018 15:35

Bonjour Maitre ,

J’ai reçu dernièrement ( avril 2018) un avis d’acte , par courrier ,par un huissier me notifiant une dette de 2100 euros . Aujourdui , une saisie attribution a été faite sur mon compte de 450 euros puis a bloqué mon compte épargne en attendant le remboursement de ma dette .. le montant s élève à 2600 euros . À noter que j’ai donc pris 500 euros de frais en 4 mois . Je reconnais que j’ai fais la politique de l’autruche durant toutes ces années , je suis prête à payer ma dette . Cependant je trouves les frais trop élevés . À savoir que le titre exécutoire date du 30 mars 2007 . Donc 11 ans que cela traîne . Par ailleurs , j’ai écrit par mail au huissier pour qu il me fournisse un détail des intérêts Étc mais ils font la sourde oreille, aucune réponse de leurs parts . Je ne possède même pas le titre exécutoire en plus . Quel est mon recours svp ? Au moins pour les 500 euros de frais en 4 mois .. merci de votre réponse . Cordialement . Cindy

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Rechercher
A propos de l'auteur
Blog de Anthony BEM

Avocat contentieux et enseignant, ce blog comprend plus de 3.000 articles juridiques afin de partager mes connaissances et ma passion du droit.

Je peux vous conseiller et vous représenter devant toutes les juridictions, ainsi qu'en outre mer ou de recours devant la CEDH.

+ 1400 avis clients positifs

Tel: 01.40.26.25.01 

En cas d'urgence: 06.14.15.24.59 

Email : abem@cabinetbem.com

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

249 € Ttc

Rép : 24h max.

1435 évaluations positives

Note : (5/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles