Détermination de la valeur vénale d’un immeuble acquis par succession

Publié le 07/08/2013 Vu 10 911 fois 2
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Le 16 avril 2013, la Cour de cassation a jugé qu’à défaut d’élément de comparaison antérieur ou concomitant au décès, il est possible, pour déterminer la valeur vénale d’un bien à la date du décès, de prendre en considération une transaction postérieure (Cass. Com., 16 avril 2013, n° 12-16266).

Le 16 avril 2013, la Cour de cassation a jugé qu’à défaut d’élément de comparaison antérieur ou conc

Détermination de la valeur vénale d’un immeuble acquis par succession

Pour les personnes bénéficiaires de biens immobiliers à l’occasion d’une succession ou d’une donation, la question se pose souvent de savoir quelle valeur doit être déclarée à ce titre pour le calcul des droits auprès de l'administration fiscale.

En matière de droits de succession, la valeur à déclarer pour chaque bien immobilier doit correspondre à sa valeur vénale réelle.

Selon la jurisprudence, la valeur vénale peut être définie comme le prix qui pourrait être obtenu par le jeu de l’offre et de demande dans un marché réel compte tenu de l'état de l'immeuble.

Cette question de la détermination de la juste valeur des biens transmis revêt un caractère fondamental dans la mesure où l’erreur d’évaluation peut être sanctionnée par l'administration fiscale.

En effet, au cas où la valeur déclarée serait inférieure à la valeur vénale réelle, l'administration fiscale pourrait procéder à un redressement fiscal pour insuffisance d'évaluation et exiger le paiement d'un complément de droits.

Ainsi, dans le cadre du règlement des successions, l’administration fiscale peut être amenée à contester la valeur du bien déclarée par les héritiers en retenant une méthode d’évaluation différente.

Dans ce cas, l’administration fiscale retient prioritairement la méthode de comparaison directe qui consiste à procéder par comparaison, à partir des prix pratiqués pour des biens de même nature et de même état, situés dans le même secteur.

En principe, les juges ne prennent en compte que les ventes ayant eu lieu à une date antérieure à l'événement qui déclenche le paiement des droits, c’est-à-dire le décès en cas de succession.

Cependant, en l’absence d’élément de comparaison antérieur ou concomitant au décès, il est possible, pour déterminer la valeur vénale du bien à la date du décès, de prendre en considération une transaction postérieure.

En l’espèce, à la suite du décès de Madame X, ses héritiers ont déposé une déclaration de succession estimant à une certaine somme la valeur de l'immeuble dont la défunte était propriétaire.

Contestant l'abattement de 20 % qui était appliqué, l’administration fiscale a adressé à l'un des héritiers une proposition de rectification.

Les héritiers ont estimé que la valeur de l'immeuble avait été surestimée et devait être réduite.

Leur réclamation ayant été rejetée par l'administration, ils ont alors saisi le tribunal de grande instance.

La cour d’appel a confirmé le jugement du tribunal en retenant, pour fixer la valeur vénale du bien litigieux, une cession postérieure au fait générateur de l'impôt.

Considérant au contraire que la valeur vénale de l’immeuble devait être déterminée à la date du fait générateur de l'impôt, l’administration fiscale a formé un pourvoi en cassation.

Cet argument ne séduit pas la Cour de cassation qui a estimé qu’en ne disposant d'aucun élément de comparaison antérieur ou concomitant au décès, la cour d’appel a pu, pour déterminer la valeur vénale du bien à la date du décès, prendre en considération une transaction postérieure.

Toutefois, l’arrêt d’appel est cassé, mais seulement en ce qu'il a annulé en totalité les avis de mise en recouvrement émis par l’administration fiscale à l’encontre de chacun des héritiers.

Cette décision démontre ainsi que dans le cadre d’une succession, en cas de différence entre la valeur vénale retenue par l’administration fiscale et celle déclarée par les héritiers, il est tout à fait possible pour ces derniers, avec l’assistance d’un avocat spécialisé, d'échapper aux conséquences défavorables d’un éventuel redressement fiscal.

Je suis à votre disposition pour toute information ou action.

PS : Pour une recherche facile et rapide des articles rédigés sur ces thèmes, vous pouvez taper vos "mots clés" dans la barre de recherche du blog en haut à droite, au dessus de la photographie.

Anthony Bem
Avocat à la Cour
27 bd Malesherbes - 75008 Paris
Tel :
01 40 26 25 01

Email : abem@cabinetbem.com

www.cabinetbem.com

Vous avez une question ?
Blog de Anthony BEM

Anthony BEM

249 € TTC

1435 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
03/02/2016 23:56

Qui doit faire la déclaration de succession avec valeurs de biens immobiliers (appartements) quand un notaire est chargé par les héritiers de la succession? Merci de votre aide
Betty Casala-Yvanne

2 Publié par Maitre Anthony Bem
04/02/2016 07:05

Bonjour Betty Casala-Yvanne,

Il appartient au notaire en charge du règlement de la succession de rédiger la déclaration de succession et de la déposer aux services des impôts dans les 6 mois du décès.

Cordialement.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Rechercher
A propos de l'auteur
Blog de Anthony BEM

Avocat contentieux et enseignant, ce blog comprend plus de 3.000 articles juridiques afin de partager mes connaissances et ma passion du droit.

Je peux vous conseiller et vous représenter devant toutes les juridictions, ainsi qu'en outre mer ou de recours devant la CEDH.

+ 1400 avis clients positifs

Tel: 01.40.26.25.01 

En cas d'urgence: 06.14.15.24.59 

Email : abem@cabinetbem.com

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

249 € Ttc

Rép : 24h max.

1435 évaluations positives

Note : (5/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles