Les effets juridiques de l’inscription d’une hypothèque judiciaire sur un bien immobilier

Publié le 07/04/2014 Vu 252 976 fois 327
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

L’inscription d’hypothèque judiciaire est une mesure de protection du règlement d’un créancier dont les effets sont strictement encadrés par la loi et les juges.

L’inscription d’hypothèque judiciaire est une mesure de protection du règlement d’un créancier dont l

Les effets juridiques de l’inscription d’une hypothèque judiciaire sur un bien immobilier

L'inscription d'une hypothèque judiciaire auprès du conservateur est une mesure dissuasive en ce qu'elle vise à protéger un créancier pour le paiement de sa dette de la part de son débiteur, en saisissant : ses maisons, appartements, immeubles ou terrains, leur usufruit et leurs accessoires.

Concrètement, le créancier fait procéder à une inscription provisoire puis définitive auprès du service des hypothèques sur le ou les biens immobiliers revendiqués.

Ceci permet au créancier de faire vendre de manière forcée, aux enchères judiciaires, ces biens pour se faire payer.

La mention de l'hypothèque portée sur les registres du conservateur servira donc de garantie au créancier à condition que la procédure et les délais aient été respectés.

En effet, grâce à une inscription d’hypothèque provisoire, le créancier dispose d'un moyen efficace d'être payé.

Concrètement, le créancier peut poursuivre l'expropriation forcée de son débiteur et la vente de son bien.

Cependant, les biens grevés d'une inscription d’hypothèque provisoire demeurent aliénables.

En d'autres termes, les biens sur lesquels sont inscris une hypothèque provisoire peuvent être vendus amiablement par leur propriétaire mais le montant de la dette à devoir au créancier lui sera payé grâce au montant du prix de vente.

Concrètement, en cas de cession du bien immobilier par le propriétaire, la consignation du prix de vente suppose une purge.

La purge vise à la fois à libérer l'immeuble de l'inscription hypothécaire mais aussi à permettre aux créanciers inscrits de se faire payer.

Le notaire qui instrumente la vente consignera et séquestrera les fonds, pour ensuite les distribuer aux créanciers hypothécaires.

Mais l'intérêt majeur de l'inscription hypothécaire réside dans le droit dont dispose les créanciers de requérir une vente aux enchères du bien pour se faire payer sur le prix de la vente dans l'ordre de la loi.

En effet, pour se libérer de l'hypothèque judiciaire provisoire, le débiteur doit obtenir la mainlevée amiable de l'inscription de la part du créancier ou la mainlevée judiciaire.

Ainsi, à défaut de vente amiable du bien, le créancier inscrit peut le faire vendre de manière forcée et au préjudice du débiteur.

Or, la pratique des ventes aux enchères judiciaires des biens immobiliers conduit au constat que ces dernières ne sont pas réputées pour donner lieu à des prix de vente élevés.

Au contraire, le prix de vente d'un bien immobilier vendu aux enchères judiciaires sera quasiment toujours inférieur au prix du marché avec une décote d'environ 20 % minimum.

Hormis les questions de principe et de certains cas particuliers, l'intérêt des débiteurs sera donc souvent de préférer une vente amiable rapide et efficace pour apurer la dette plutôt que de risquer une vente judiciaire.

Par ailleurs, lorsque la valeur des biens hypothéqués est excessive par rapport au montant des sommes dues, le débiteur peut faire limiter par le juge les effets de l'hypothèque provisoire.

Cette limitation se dénomme « le cantonnement ».

En outre, la loi prévoit qu'une hypothèque inscrite sur un immeuble le suit en quelques mains qu'il passe, pour être "colloqués" et payés suivant l'ordre de leur inscription, conforment aux dispositions de l'article 2166 du code civil.

Ainsi, l'inscription d'hypothèque judiciaire provisoire prend rang à la date de la formalité initiale, sous réserve d'être confirmée par une publicité définitive.

Enfin, la publicité provisoire conserve la sûreté pendant trois ans de sorte qu'elle doit être renouvelée.

A défaut de renouvellement avant la fin de la troisième année et à défaut de publicité définitive dans un délai de deux mois après obtention du titre exécutoire, la publicité provisoire est caduque et le débiteur peut demander sa radiation au juge de l'exécution

Les frais sont supportés par le créancier.

La part du créancier titulaire de l'hypothèque provisoire qui aurait été consignée est remise aux créanciers en ordre de la recevoir ou au débiteur.

S'agissant de la publicité définitive, elle permet de donner rang à la publicité provisoire à la date de la formalité initiale, dans la limite des sommes conservées par cette dernière.

Une inscription définitive qui interviendrait au-delà du délai de deux mois du jour où le titre constatant définitivement les droits du créancier est passé en force de chose jugée serait valable mais ne prendrait rang qu'à sa date, et non à celle de l'inscription provisoire devenue caduque.

On comprend donc que le respect des délais et conditions des formalités de l'inscription est primordial pour garantir au créancier le bon paiement de sa créance grâce aux biens immobiliers de son débiteur.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

PS : Pour une recherche facile et rapide des articles rédigés sur ces thèmes, vous pouvez taper vos "mots clés" dans la barre de recherche du blog en haut à droite, au dessus de la photographie.

Anthony Bem
Avocat à la Cour
27 bd Malesherbes - 75008 Paris
Tel :
01 40 26 25 01

Email : abem@cabinetbem.com

www.cabinetbem.com

Vous avez une question ?
Blog de Anthony BEM

Anthony BEM

249 € TTC

1435 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
17/04/2016 09:37

Bonjour Maître,

Le notaire mandaté par la chambre des notaires de Paris ne donnant pas suite à ces jugements,

Comment faire exécuter cette décision de justice sachant que la donation entre époux n'oblige pas à consentir au partage des biens ?.

Comment obliger Mme BBBB à donner une caution à Mme TTTT comment l'y oblige les jugement. Caution prévue en faveur de Mme TTTT dans l'acte de donation entre époux ?

.

En date: du 06/09/2011 un jugement du Tribunal de Grande Instance de CRETEIL Ordonne l’ouverture des opérations de compte de liquidation et partage de la communauté.
Dit que le notaire délégué devra tenir compte des demandes de Mme TTTT de dresser un inventaire des forces et charges et de faire emploi des sommes dépendant de cette communauté.
Dit que Mme BBBB devra fournir caution qui sera fixée par le notaire.
Condamne les consorts BBBB à payer à Mme TTTT la somme de 1500 € au titre de l’article 700
Ordonne l’exécution provisoire de la présente décision.
Ordonne l’emploi des dépens en frais privilégiés de partage.
************************************************************En date du 16/01/2013 la Cour d’Appel de Paris arrête :

Confirme le jugement déféré sauf en ce qu’il dit que le notaire liquidateur devra fixer le montant de la caution devant être fournie par Mme BBBB.
Dit que, dans la proposition des droits de Mme TTTT, Mme BBBB devra donner à celle-ci une caution personne physique et qu’à défaut elle devra présenter une garantie hypothécaire ou constituer une hypothèque sur le bien immobilier successoral.

Cordialement.

2 Publié par Maitre Anthony Bem
17/04/2016 10:12

Bonjour lienardino,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

3 Publié par Maitre Anthony Bem
17/04/2016 10:19

Bonjour Carherine,

La loi dite Macron, n°2015-990 du 6 août 2015, pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques
a posé le principe de l'insaisissabilité de droit de la résidence principale de tout entrepreneur individuel, à l'égard de ses seuls créanciers professionnels.

Cependant, cette protection ne vaut qu'à l'égard des créanciers professionnels dont les droits naissent postérieurement à la publication de la loi, soit après le 7 août 2015.

Par ailleurs, le système de déclaration d'insaisissabilité reste obligatoire pour rendre insaisissables les autres biens fonciers bâtis ou non bâtis non affectés à l'usage professionnel.

De plus, si l'entrepreneur décide de vendre sa résidence principale, le prix obtenu demeure insaisissable, à condition que, dans l'année qui suit, les sommes soient réemployées à l'achat d'une nouvelle résidence principale.

Cordialement.

4 Publié par Maitre Anthony Bem
17/04/2016 10:21

Bonjour Elisabeth,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

5 Publié par Visiteur
10/05/2016 00:30

Bonsoir Maître,
J'ai un jugement et une déclaration de non appel.
Quel est la démarche pour hypothéquer le bien du débiteur? et quels sont les frais d'hypothèque?
Sans compter les honoraires d'avocats...
L'avocat est il indispensable pour cette procédure?
Cordialement

6 Publié par Maitre Anthony Bem
10/05/2016 08:30

Bonjour lecalife93,

Si vous disposez d'un jugement et d'une déclaration de non appel vous disposez d'un titre exécutoire vous permettant non pas d'hypothéquer le bien du débiteur mais de le faire vendre de manières contrainte et forcée aux enchères judiciaires par voie de licitation.

Il vous faut un avocat et un huissier de justice pour entamer cette procédure dont les frais varient entre 5.000 et 10.000 € selon les situations et les biens.

Le délai d'exécution varie entre 3 et 9 mois.

Cordialement.

7 Publié par Visiteur
15/05/2016 10:45

j ai une reconnaissance de dette avec vente d immeuble enregistree au impots une ordonance de refere qui le condamne a me remboursser 15 jours apres il s est mis en redressement judiciaire puis liquidation comment je peux me faire remboursser ou prendre son bien?

8 Publié par Visiteur
23/05/2016 11:44

Bonjour Maitre
Ma femme et moi sommes mariés sous la separation de bien. Nous avons acquis notre appartement lors de notre mariage. Celui ci est totalement payé. Ces dernieres années ma femme à été condannée abusivement a une tres grosse somme.(200 000€ oui...) par la CAF. Celle ci pour recuperer la somme veut mettre une hypothèque sur notre bien. Peuvent ils obliger à vendre l'appartement , sachant que je suis propriétaire de la moitié et que je suis pas résponsable des dettes de ma femme du fait de notre contrat de mariage?
Cordialement

9 Publié par Maitre Anthony Bem
23/05/2016 12:37

Bonjour cjilm,

Je vous confirme que la CAF peut parfaitement prendre une inscription d'hypothèque provisoire et faire vendre le bien aux enchères judiciaires si besoin afin de se faire payer la dette due par votre épouse quand bien même vous êtes aussi propriétaire de ce bien avec elle.

Cordialement.

10 Publié par Visiteur
29/05/2016 17:41

Maitre ,
Une hypotheque provisoire a été prise sur une maison suite au deces de mon mari le 20/06/1995 ,la définitive par jugement du TGI du 20/06/1997,elle a été inscrite au cadastre le 5/09/1997 soit plus de 2 mois après le jugement ,est elle valable .

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Rechercher
A propos de l'auteur
Blog de Anthony BEM

Avocat contentieux et enseignant, ce blog comprend plus de 3.000 articles juridiques afin de partager mes connaissances et ma passion du droit.

Je peux vous conseiller et vous représenter devant toutes les juridictions, ainsi qu'en outre mer ou de recours devant la CEDH.

+ 1400 avis clients positifs

Tel: 01.40.26.25.01 

En cas d'urgence: 06.14.15.24.59 

Email : abem@cabinetbem.com

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

249 € Ttc

Rép : 24h max.

1435 évaluations positives

Note : (5/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles