Les effets juridiques de l’inscription d’une hypothèque judiciaire sur un bien immobilier

Publié le 07/04/2014 Vu 252 982 fois 327
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L’inscription d’hypothèque judiciaire est une mesure de protection du règlement d’un créancier dont les effets sont strictement encadrés par la loi et les juges.

L’inscription d’hypothèque judiciaire est une mesure de protection du règlement d’un créancier dont l

Les effets juridiques de l’inscription d’une hypothèque judiciaire sur un bien immobilier

L'inscription d'une hypothèque judiciaire auprès du conservateur est une mesure dissuasive en ce qu'elle vise à protéger un créancier pour le paiement de sa dette de la part de son débiteur, en saisissant : ses maisons, appartements, immeubles ou terrains, leur usufruit et leurs accessoires.

Concrètement, le créancier fait procéder à une inscription provisoire puis définitive auprès du service des hypothèques sur le ou les biens immobiliers revendiqués.

Ceci permet au créancier de faire vendre de manière forcée, aux enchères judiciaires, ces biens pour se faire payer.

La mention de l'hypothèque portée sur les registres du conservateur servira donc de garantie au créancier à condition que la procédure et les délais aient été respectés.

En effet, grâce à une inscription d’hypothèque provisoire, le créancier dispose d'un moyen efficace d'être payé.

Concrètement, le créancier peut poursuivre l'expropriation forcée de son débiteur et la vente de son bien.

Cependant, les biens grevés d'une inscription d’hypothèque provisoire demeurent aliénables.

En d'autres termes, les biens sur lesquels sont inscris une hypothèque provisoire peuvent être vendus amiablement par leur propriétaire mais le montant de la dette à devoir au créancier lui sera payé grâce au montant du prix de vente.

Concrètement, en cas de cession du bien immobilier par le propriétaire, la consignation du prix de vente suppose une purge.

La purge vise à la fois à libérer l'immeuble de l'inscription hypothécaire mais aussi à permettre aux créanciers inscrits de se faire payer.

Le notaire qui instrumente la vente consignera et séquestrera les fonds, pour ensuite les distribuer aux créanciers hypothécaires.

Mais l'intérêt majeur de l'inscription hypothécaire réside dans le droit dont dispose les créanciers de requérir une vente aux enchères du bien pour se faire payer sur le prix de la vente dans l'ordre de la loi.

En effet, pour se libérer de l'hypothèque judiciaire provisoire, le débiteur doit obtenir la mainlevée amiable de l'inscription de la part du créancier ou la mainlevée judiciaire.

Ainsi, à défaut de vente amiable du bien, le créancier inscrit peut le faire vendre de manière forcée et au préjudice du débiteur.

Or, la pratique des ventes aux enchères judiciaires des biens immobiliers conduit au constat que ces dernières ne sont pas réputées pour donner lieu à des prix de vente élevés.

Au contraire, le prix de vente d'un bien immobilier vendu aux enchères judiciaires sera quasiment toujours inférieur au prix du marché avec une décote d'environ 20 % minimum.

Hormis les questions de principe et de certains cas particuliers, l'intérêt des débiteurs sera donc souvent de préférer une vente amiable rapide et efficace pour apurer la dette plutôt que de risquer une vente judiciaire.

Par ailleurs, lorsque la valeur des biens hypothéqués est excessive par rapport au montant des sommes dues, le débiteur peut faire limiter par le juge les effets de l'hypothèque provisoire.

Cette limitation se dénomme « le cantonnement ».

En outre, la loi prévoit qu'une hypothèque inscrite sur un immeuble le suit en quelques mains qu'il passe, pour être "colloqués" et payés suivant l'ordre de leur inscription, conforment aux dispositions de l'article 2166 du code civil.

Ainsi, l'inscription d'hypothèque judiciaire provisoire prend rang à la date de la formalité initiale, sous réserve d'être confirmée par une publicité définitive.

Enfin, la publicité provisoire conserve la sûreté pendant trois ans de sorte qu'elle doit être renouvelée.

A défaut de renouvellement avant la fin de la troisième année et à défaut de publicité définitive dans un délai de deux mois après obtention du titre exécutoire, la publicité provisoire est caduque et le débiteur peut demander sa radiation au juge de l'exécution

Les frais sont supportés par le créancier.

La part du créancier titulaire de l'hypothèque provisoire qui aurait été consignée est remise aux créanciers en ordre de la recevoir ou au débiteur.

S'agissant de la publicité définitive, elle permet de donner rang à la publicité provisoire à la date de la formalité initiale, dans la limite des sommes conservées par cette dernière.

Une inscription définitive qui interviendrait au-delà du délai de deux mois du jour où le titre constatant définitivement les droits du créancier est passé en force de chose jugée serait valable mais ne prendrait rang qu'à sa date, et non à celle de l'inscription provisoire devenue caduque.

On comprend donc que le respect des délais et conditions des formalités de l'inscription est primordial pour garantir au créancier le bon paiement de sa créance grâce aux biens immobiliers de son débiteur.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Visiteur
07/06/2018 11:59

Bonjour Maitre,

Très instructif cette article. Surtt que j'ai signé un compromis de vente sur une maison qui est dans cette situation. Le pb c'est que tout est prêt, on a meme les accords de banque pour notre emprunt mais les créancier ne donne pas de réponses pour la levee de l'hypothèque au tribunal. le jugement a déjà était repoussé 2 fois, du coup le prochain est le 3 juillet sachant que la date limite de notre compromise est le 5 juillet.

Est ce que malgré ca les créanciers peuvent encore faire repousser le jugement ? Ils peuvent repousser combien de fois et combine de temps ca peut durer ?

Je comprends pas leur interet de ne pas répondre car comme vous dites dans votre article ils n'arriveront pas forcement à vendre le bien aux enchères au prix du marché.

Merci pour vos réponses
Cordialement
Cédric

2 Publié par Maitre Anthony Bem
07/06/2018 12:02

Bonjour Cedric,

Je vous remercie pour votre question.

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l’une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur « consultations » en haut de cette page.

Cordialement.

3 Publié par Visiteur
12/06/2018 19:55

Bonjour Maitre,
J'ai contracté un crédit bancaire pour la création de mon entreprise. Quelques mois après des difficultés ne m'ont pas permis d'être régulier dans le remboursement.
j'ai demandé que le délais de remboursement soit plus long vu le montant à rembourser. Malheureusement dans l'attente de leur réponse les impayés se sont accumulés avec les intérêts au point que le montant actuel est plus élevé que le crédit initial.
Aujourd'hui ils veulent exécuter l'hypothèque sur mon bien ma maison. Je n'ai rien d'autre que ça comme bien. Quel recours pour ne pas perdre mon bien.je veux continuer de rembourser avec un délai plus long.
Merci MAITRE. Bernard Elie.

4 Publié par Maitre Anthony Bem
12/06/2018 21:06

Bonjour BELIE,

Vous pouvez saisir le juge d’une demande de suspension de vos échéances de remboursement de prêt.

Cordialement.

5 Publié par Visiteur
13/06/2018 23:27

Maître,
Je viens d'apprendre que le trésor public a fait une hypothèque sur ma nu propriété suite à la dette de l'usufruit. Est-ce que l'on peut me vendre ma maison que j'ai hérité. l'usufruit étant décédé depuis 2016. Je ne sais pas quand cela a été fait car je n'ai eu aucun courrier de leur part.
merci

6 Publié par Visiteur
15/06/2018 18:00

Bonjour Me,

Comment est-il possible de s'opposer à la réalisation d'une hypothèque sur le fondement de la responsabilité du banquier.

7 Publié par Maitre Anthony Bem
15/06/2018 22:58

Bonjour Edouard,

En principe, il n’est pas possible de s'opposer à la réalisation d'une hypothèque sur le fondement de la responsabilité du banquier.

En effet, la contestation d’une hypothèque se fait devant le juge de l’exécution mais ce dernier n’apprécie pas la responsabilité du banquier.

Pour ce faire, il me semble qu’il faille saisir le tribunal de grande instance au fond et non pas le juge de l’exécution.

Cordialement.

8 Publié par Visiteur
07/07/2018 12:23

Bonjour maitre,
Ma est que nous avons signé un compromis le 9 janvier 2018 et notre prêt étant accordée,le notaire ne nous a pas contacté à ce jour pour la signature de l'acte authentique. Celui ci me dit qu'il attendent une réponse de la banque ou ils ont fait un prêt personnel de celui qui nous vend la maison sachant qu'il sont divorcés et ayant un dossier de surendettement.leurs banque principale à donne son accord pour la vente de la maison mais pas la banque ou ils ont le prêt personnel et je crois qu'il t'a une hypothèque judiciaire que peut ont faire.
D'avance merci

9 Publié par Visiteur
07/07/2018 12:25

Re bonjour maitre,
J'ai oublier de preciser que nous avons acheté la maison et que celui ci ne couvre ni la banque prêteur ni la banque du prêt personnel.
D'avance merci.

10 Publié par Visiteur
10/07/2018 12:01

Bonjour Maitre

Que se passe t il si le montant du bien vendu aux encheres ne couvrent pas la totalité des dettes? Une coproprietaire me doit une somme inscrite aux hypotheques or l'avocat qui s'occupe de la saisie et vente du bien de dit que si personne ne rencherit le montant de mise a prix, la somme recuperée sera redistribuée à la societe de credit puis au syndic et apres...moi s'il en reste...ai je un autre recours par la suite ou c'est fini j'ai definitivement perdu mon argent? Merci d'avance pour vos conseils

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