Les moyens de défense et alternative à la saisie immobilière et à la vente aux enchères publiques

Publié le 15/06/2013 Vu 91 169 fois 190
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Bien que fréquemment mises en œuvre, les procédures de saisie et de vente aux enchères publiques d'un bien immobilier ne sont pas une fatalité et offrent de multiples moyens de défense au débiteur poursuivi en paiement.

Bien que fréquemment mises en œuvre, les procédures de saisie et de vente aux enchères publiques d'un bien

Les moyens de défense et alternative à la saisie immobilière et à la vente aux enchères publiques

Le débiteur poursuivi en paiement peut solliciter du juge la vente amiable du bien immobilier (1), invoquer les vices de procédure (2) et la prescription biennale de l’article L137-2 du Code de la consommation (3).

  1. La vente amiable du bien immobilier sollicitée et accordée par le juge

Avant que la décision de vente forcée ne soit prononcée par le juge de l'exécution, le débiteur peut éviter la vente aux enchères publiques et obtenir la vente de son bien de gré à gré.

Cette alternative à la vente forcée sert aussi bien les intérêts du débiteur que ceux du créancier puisque le prix de vente amiable est bien souvent supérieur à celui obtenu dans le cadre des ventes aux enchères publiques.

Ainsi, le débiteur peut toujours négocier avec son créancier et/ou son avocat pour convenir d’un règlement amiable pour éviter les frais de poursuites.

Même après que l’assignation en justice ait été signifiée au débiteur pour une audience dite « d’orientation », ce dernier peut demander au juge de l’exécution que son bien immobilier ne soit pas vendu aux enchères publiques mais de manière amiable (en agence ou à un acquéreur identifié) sous le contrôle du juge.

Il est vivement recommandé au débiteur de produire aux débats la copie d’un mandat ou d’un compromis de vente afin de justifier de sa bonne foi devant le juge et démontrer sa volonté de régler sa dette envers son créancier et ainsi clôturer le litige.

  1. Les vices de la procédure de saisie immobilière

Le créancier poursuivant la vente forcée doit respecter le formalisme et les délais légaux au risque de voir annuler toute la procédure de saisie immobilière et de devoir la reprendre du début.

A l’analyse de chaque situation, les différents vices de procédures susceptibles de pouvoir être invoqués par le débiteur pour mettre en échec la procédure de saisie immobilière sont notamment :

- Le défaut de forme, l'incompétence ou l'incapacité de l'officier auteur de l’acte authentique de vente ou de l’acte de prêt conformément au Décret n°71-941 du 26 novembre 1971 relatif aux actes établis par les notaires.

- La caducité du commandement de payer signifié par voie d’huissier en raison notamment de l’absence de dénonciation ou de notification du titre exécutoire au débiteur, à l’ensemble de l’hoirie (les héritiers), au tuteur ou curateur,

- Le non respect du délai de carence d’un mois entre la date de signification de l’assignation en justice par l’huissier de justice pour l’audience d’orientation et la date de l’audience,

- L'absence de mentions obligatoires communes à tous les exploits d’huissier,

- La prescription du titre, de la créance ou de l’action en vertu de la prescription biennale entre la date de notification de la déchéance du terme et l’acte initiant la saisie immobilière, conformément à l’article L137-2 du Code de la consommation et de la jurisprudence de la Cour de cassation du 28 novembre 2012 (Cass. Civ. I, 28 novembre 2012, N° de pourvoi: 11-26508).

En outre, le commandement de payer valant saisie, délivré par l'huissier de justice, doit respecter obligatoirement un formalisme strictement encadré par le code des procédures civiles d’exécution.

Ainsi, l’article R. 321-3 du Code des procédures civiles d’exécution prévoit que le commandement de payer valant saisie doit notamment contenir :

- Le nom et les coordonnées de l’avocat qui représente les intérêts du créancier,

- L’indication de la date et de la nature du titre exécutoire en vertu duquel le commandement est délivré, à savoir le jugement ou l'ordonnance qui fonde la créance,

- Le décompte des sommes réclamées en principal, frais et intérêts échus ainsi que l’indication du taux des intérêts moratoires,

- Si le débiteur est une personne physique, l'indication selon laquelle s’il s’estime être en situation de surendettement, il a la faculté de saisir la commission de surendettement des particuliers,

Le non respect du formalisme légal constitue une cause de caducité du commandement de payer et de la procédure de saisie.

De même, il est important de conserver en mémoire que, en matière de saisie immobilière, le commandement de payer doit être :

- dénoncé au conjoint si le bien immobilier saisi lui appartient en propre et constitue la résidence familiale.

- publié au service de la publicité foncière (ancienne conservation des hypothèques) avant l'expiration d'un délai de deux mois à compter de la délivrance de l'acte au débiteur,

Ce n'est qu'à compter du jour de l'accomplissement de cette formalité que le créancier pourra faire délivrer à son débiteur une assignation devant le juge de l'exécution, avant l'expiration d’un nouveau de délai de deux mois.

La date de l'audience doit être choisie dans une période comprise entre un et trois mois à compter de la délivrance de l'assignation en justice.

Le créancier dispose alors d'un délai de cinq jours pour déposer le cahier des conditions de vente à partir de la date d’assignation.

Ce n’est qu’au terme de ces actes de procédure que le juge de l’exécution se prononcera sur la validité de la saisie et ordonnera le cas échéant la vente aux enchères publiques du bien immobilier poursuivi.

L'intervention d'un avocat spécialisé permettra donc d'analyser l'existence d'éventuels vices affectant les actes de procédure et ainsi de tenter d'obtenir l'annulation, la caducité, la prescritpion ou la forclusion de la procédure de saisie vente.

Je suis à votre disposition pour toute action ou si souhaitez des informations (en cliquant ici).

PS : Pour une recherche facile et rapide des articles rédigés sur ces thèmes, vous pouvez taper vos "mots clés" dans la barre de recherche du blog en haut à droite, au dessus de la photographie.

Anthony Bem
Avocat à la Cour
27 bd Malesherbes - 75008 Paris
Tel : 01 40 26 25 01

Email :
abem@cabinetbem.com

www.cabinetbem.com

Vous avez une question ?
Blog de Anthony BEM

Anthony BEM

249 € TTC

1435 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
20/01/2017 14:20

bonjour Maître
après un commandement de saisie immobilière celle ci a été interrompue par un plan de surendettement sur 2 ans lors d'une audience d'orientation ..le plan étant fini, la banque demande une prorogation du commandement de saisie .. va t'il y avoir une autre audience d'orientation pour statuer sur la mesure que va prendre la procédure ? cordialement

2 Publié par Maitre Anthony Bem
21/01/2017 01:02

Bonjour mimi30,

La procédure de saisie peut reprendre à l'expiration du plan fixé par la commission de surendettement.

Le juge de l'exécution statue sur la vente du bien lors de l'audience d'orientation.

Vous pourriez éventuellement ressaisir la commission de surendettement pour tenter d'obtenir de nouvelles mesures susceptibles de suspendre ou annuler la procédure de saisie vente immobilière initiée à votre encontre.

Cordialement.

3 Publié par Visiteur
25/01/2017 10:02

Bonjour Maître,

Suite à une vente forcée du bien immobilier du mon ami qui aura lieu le 8 Mars 2017, peut-il le jour de l'audience venir avec la somme réclamée par les créanciers?

4 Publié par Maitre Anthony Bem
25/01/2017 10:08

Bonjour af,

Votre ami peut parfaitement venir le jour de l'audience pour la vente forcée de son bien immobilier avec la somme réclamée par les créanciers, par chèque de banque.

Cordialement.

5 Publié par Visiteur
25/01/2017 10:46

Merci Maître pour votre réponse.

Serait-il également possible qu'il puisse trouver un arrangement de paiement avant le jour de l'audience ou bien est-ce déjà trop tard? Si oui comment doit-il procéder et que peut-il demander?

6 Publié par Maitre Anthony Bem
26/01/2017 08:49

Bonjour af,

Il est toujours possible de payer en contactant l'avocat poursuivant.

Cordialement.

7 Publié par Visiteur
29/01/2017 17:02

Bonjour nous avons un gros souci avec un huissier aujourd'hui je lui est donner 800 depuis décembre je lui donne 200 en début du mois et 200 vers le 15 du mois nous avons voulut faire un rachat de crédit il a était refuser car nous somme fiché à la banque de France qu'elle solution que vous me proposer car c'est urgent le huissier doit venir pour le moi de février.pour l instant il y a aucune procédure en route mais je voudrais savoir comment faire au plus vite

8 Publié par Visiteur
03/02/2017 22:55

Urgent
Bonjour maitre
Je suis passée devant de juge d'exécution en novembre 2015 l'affaire a été renvoyée plusieurs fours car j'ai payé la somme demandée (4800 €) et demandéun étalementde la dette mais la dette augmente car ce sont des charges de corpo. Le délibéré était prévu pour le 1er/02 mais la juge a demandé la réouverture des débats entre temps j'ai eu une proposition d'achat un compromis de vente est en cours ai je le droit ?
Merci pour votre réponse

9 Publié par Maitre Anthony Bem
03/02/2017 22:59

Bonjour CRICRI,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

10 Publié par Visiteur
09/02/2017 08:07

Bonjour maître
Je trouve ce forum par pur hasard je ne sais si vous êtes toujours membre .? Il ya une urgence pour une saisie alors que l échéancier était respecté .comment puis je vous contacter ?

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Rechercher
A propos de l'auteur
Blog de Anthony BEM

Avocat contentieux et enseignant, ce blog comprend plus de 3.000 articles juridiques afin de partager mes connaissances et ma passion du droit.

Je peux vous conseiller et vous représenter devant toutes les juridictions, ainsi qu'en outre mer ou de recours devant la CEDH.

+ 1400 avis clients positifs

Tel: 01.40.26.25.01 

En cas d'urgence: 06.14.15.24.59 

Email : abem@cabinetbem.com

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

249 € Ttc

Rép : 24h max.

1435 évaluations positives

Note : (5/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles