Les recours contre les erreurs, omissions et omissions de statuer affectant une décision de justice

Publié le Modifié le 03/01/2018 Vu 116 301 fois 3
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Les notions d’« erreurs », « omissions » et « omissions de statuer » affectant un jugement sont synonymes dans le langage courant alors qu'il existe une véritable distinction subtile.

Les notions d’« erreurs », « omissions » et « omissions de statuer » affectant un jugement sont synony

Les recours contre les erreurs, omissions et omissions de statuer affectant une décision de justice

Le principe du droit à la rectification d'un jugement ou d'une ordonnance comportant une erreur ou une omission matérielle est fixé par l'article 462 du Code de procédure civile lequel dispose que :

« Les erreurs et omissions matérielles qui affectent un jugement, même passé en force de chose jugée, peuvent toujours être réparées par la juridiction qui l'a rendu ou par celle à laquelle il est déféré, selon ce que le dossier révèle ou, à défaut, ce que la raison commande ».

Ainsi, lorsque l'omission est le fait de la juridiction qui a rendu la décision, celle-ci peut la réparer en rendant un jugement en omission, sinon, la rectification de l'omission se fera grâce aux voies normales de recours, c'est-à-dire la révision.

La réparation d'une omission faite dans un jugement est opérée grâce à un jugement en omission, aux termes duquel le juge corrigera une omission quelconque, qui se distingue du jugement en omission de statuer qui permet au juge de statuer dans toute l'étendue de sa saisine.

1) La procédure de jugement en omission

Selon le code de procédure civile, le juge auteur de la décision est saisi par simple requête de l'une des parties, ou par requête commune ; il peut aussi se saisir d'office.

Il découle de ce qui précède que l'auto-saisine du juge afin de corriger une omission n'est qu'une faculté.

Le juge statue après avoir entendu les parties ou celles-ci appelées.

Toutefois, lorsqu'il est saisi par requête, il statue sans audience, à moins qu'il n'estime nécessaire d'entendre les parties.

La décision rectificative est mentionnée sur la minute du jugement concerné et sur les expéditions de la décision.

Elle est notifiée comme le jugement.

Si la décision rectifiée est passée en force de chose jugée, la décision rectificative ne peut être attaquée que par la voie du recours en cassation.


2) La procédure de jugement en omission de statuer

Le jugement en omission de statuer est un jugement qui vise à pallier l'omission de statuer du juge sur un chef de demande et ainsi à obtenir de la juridiction une réponse à une demande formulée au cours de la procédure ayant donné lieu au premier jugement.

La juridiction qui a omis de statuer sur un chef de demande peut également compléter son jugement sans porter atteinte à la chose jugée quant aux autres chefs, sauf à rétablir, s'il y a lieu, le véritable exposé des prétentions respectives des parties et de leurs moyens.

La demande doit être présentée un an au plus tard après que la décision est passée en force de chose jugée ou, en cas de pourvoi en cassation de ce chef, à compter de l'arrêt d'irrecevabilité.

Comme la requête en omission, le juge est saisi par simple requête de l'une des parties, ou par requête commune.

Il est important de souligner que le code de procédure civile prévoit expressément la possibilité aux parties à un procès de saisir à nouveau le juge en omission si ce dernier s'est prononcé sur des choses non demandées ou s'il a été accordé plus qu'il n'a été demandé.

Le jugement en omission de statuer n'est pas un appel alternatif mais il est possible de faire aussi appel le cas échéant.

La frontière entre l'erreur matérielle et l'omission de statuer est parfois subtile.

Ainsi, le 6 mai 2009, la Cour de cassation à jugé que « constitue une omission de statuer celle par laquelle le juge omet de reprendre dans son dispositif une prétention sur laquelle il s'est expliqué dans les motifs de sa décision » et non une erreur matérielle. (Cass. Civ. III, 6 mai 2009, N° de pourvoi: 07-20546)

En l'espèce, des personnes ont obtenu partiellement gain de cause en justice.

Bien que les juges leur ont accordé une partie de leur demande pécuniaire, ils les ont cependant déboutés d'autres de leurs demandes.

Les demandeurs ont donc saisi les juges d'une requête en omission de statuer.

La cour d'appel a considéré qu'il s'agissait d'une erreur matérielle et non d'une omission de statuer et en conséquence a rectifié en ce sens la mention "Déboute les époux X..." en ce qui concerne leur demande de démolition, leur demande de rétrocession des parcelles et leur demande d'indemnisation sur le fondement de la voie de fait en la remplaçant par la mention "Déclare irrecevables les demandes des époux X... en démolition en rétrocession et en indemnisation sur le fondement de la voie de fait".

Pour rectifier le dispositif de l'arrêt, les juges ont tenu compte que les dernières prétentions émises par les conclusions, soit la démolition et la rétrocession des parcelles, d'une part, et l'indemnisation sur le fondement de la voie de fait, d'autre part, doivent être considérées comme nouvelles, que ces demandes sont irrecevables… ".

Cependant dans leur dispositif, les juges d'appel avaient indiqué "Déboute les époux X... de leurs autres demandes".

Or, s'agissant des demandes de démolition, de rétrocession des parcelles et d'indemnisation sur le fondement de la voie de fait, ces demandes avaient été déclarées irrecevables, de sorte que pour les juges d'appel il convenait de rectifier cette erreur purement matérielle.

Mais la cour de cassation n'est pas du même avis.

Elle considère que « constitue une omission de statuer celle par laquelle le juge omet de reprendre dans son dispositif une prétention sur laquelle il s'est expliqué dans les motifs de sa décision » et non une erreur matérielle.

Je suis à votre disposition pour toute information ou action.

PS : Pour une recherche facile et rapide des articles rédigés sur ces thèmes, vous pouvez taper vos "mots clés" dans la barre de recherche du blog en haut à droite, au dessus de la photographie.

Anthony Bem
Avocat à la Cour
27 bd Malesherbes - 75008 Paris
Tel : 01 40 26 25 01

Email : abem@cabinetbem.com

www.cabinetbem.com

Vous avez une question ?
Blog de Anthony BEM

Anthony BEM

249 € TTC

1435 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
01/03/2018 07:22

Bonjour
Voilà je viens de recevoir mon jugement ou la juge à donner raison à mon ex mari sur sa demande sans tenir compte de son passer je m explique.
Il ne le verse plus la pension depuis 2012 avec plainte pour menace à la carabine à mon domicile.ne m avez pas rendu ma fille moi qui avez la garde exclusif à se moment pendant 4 mois avec plainte aussi j ai pris un avocat pour me défendre vue se qu' il me faisait subir et bien en faite la juge lui a donner raison sur tout n a rien pris en compte du préjudice qu' il me faisait subir et maintenant c est à mou de lui payez une pension alimentaire se qui me dérange pas vue que c est pour ma fille c est sur le principe qu' elle lui donne tout les droits que soit disant j ai fournie aucune preuve de rien pourquoi payez un avocat pour lire sa apres que puis je faire car la je part en depression

2 Publié par Visiteur
13/07/2018 07:23

Bonjour maître,

Un jugement qui mentionne le mauvais avocat en défense, qui ne fait état d'absolument aucun moyen de la défense (pourtant il y a une accusation de faux) et qui a envoyé copie à l'avocat mentionné au jugement (le mauvais), qu'est ce ?
Erreur matérielle ?
Omission ?
Omission de statuer ?

Merci à vous

3 Publié par KENRICHAR
18/02/2021 16:44

Un jugement de tutelle
Et'il vrais que la statut familiale de la personne protège ne pas pas apparus dans le jugement.
Car la personne protège et marié alors que rien qu'elle ne pas apparus ni le nom de sa femme et deux enfants avec la famme. Mais c'est seulement le nom de ses 3 enfants avec son ex femme qui es apparue. Pourrez vous m'expliquer car m'appareil floue. Merci Maître

Merci à vous

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Rechercher
A propos de l'auteur
Blog de Anthony BEM

Avocat contentieux et enseignant, ce blog comprend plus de 3.000 articles juridiques afin de partager mes connaissances et ma passion du droit.

Je peux vous conseiller et vous représenter devant toutes les juridictions, ainsi qu'en outre mer ou de recours devant la CEDH.

+ 1400 avis clients positifs

Tel: 01.40.26.25.01 

En cas d'urgence: 06.14.15.24.59 

Email : abem@cabinetbem.com

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

249 € Ttc

Rép : 24h max.

1435 évaluations positives

Note : (5/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles