De la remise en matière civile, à sens et à contre sens au Congo. Que retenir ?

Publié le 31/01/2025 Vu 274 fois 2
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Cette note met en lumière la pratique courante des remises à un mois en RDC et interroge sur la flexibilité de ces délais en fonction des motifs valables présentés par les parties.

Cette note met en lumière la pratique courante des remises à un mois en RDC et interroge sur la flexibilité

De la remise en matière civile, à sens et à contre sens au Congo. Que retenir ?

Les Faits : A un mois ; à deux semaines, à trois semaines…Telles étaient les propositions des Avocats de tout calibre qui se bousculaient vendredi dernier, soit le 17 Janvier 2025 devant la Cour d’Appel du Haut-Katanga pour juste motif afin d’arracher  chacun  à sa faveur, une remise dans un procès civil à la première audience sous RCA...

A contrario et  dans le souci de sauvegarder le droit de la défense, Il avait plu au Premier président de faire  application de l’article 28 alinéa 2e de l’Arrêté  portant règlement intérieur des Cours, Tribunaux  et Parquets de 1979 pour départager  les parties, en leur imposant ainsi  une remise à un mois. Motiva-t-il sa décision… Qu’il n’est un secret pour aucun auxiliaire de justice qu’à la première audience, la cause soit renvoyée à « un mois » et cela sans contestation aucune depuis l’entrée en vigueur de l’Arrêté susmentionné a-t-il chuté.

En Droit : situons-nous. En effet, l’article 28 de l’Arrêté sus-cité  dispose qu’« Aucune cause ne peut faire objet de plus de trois remises sans qu’il soit question pour les parties de croire qu’elles ont chacune le loisir de demander 3 remises. La première remise destinée à permettre aux parties la préparation et la communication de leurs dossiers ne peut excéder un mois. Si, à l’expiration de ce délai, la cause  n’est pas en état d’être plaidée, le  juge pourra accorder à titre exceptionnel une seconde remise limitée à 15 jours, laquelle  ne pourra plus être renouvelée qu’une seule fois… »

Dès lors, l’on se demande pourquoi est-il toujours d’usage de renvoyer les causes à la première audience à un mois plutôt qu’à 1 jour si l’une des parties en demande par un motif valable ? Pourquoi  devient-il une habitude de renvoyer les causes à 2 semaines plutôt qu’à 2 jours à  la deuxième et troisième audience ? L’habitude crée une seconde nature dit-on. Cependant, Cette habitude ne devrait nettement  pas créer une routine à laquelle les juges ne peuvent plus se défaire.

Toutefois, il ressort  des dispositions combinées des articles 27 et 28 de l’Arrêté susmentionné, « la possibilité pour les parties de renvoyer une cause à la première audience dans un procès civil à un jour  si le motif est valable, à  un jour à la deuxième et troisième audience » car l’article 28 dispose que la première remise ne peut excéder un mois , la seconde est limitée à 15 jours , qui ne peut être renouvelée qu’une seule fois (délais maximums).

Que donc, s’il n’est ignoré par aucun auxiliaire de justice la possibilité de renvoyer une cause  à un mois lors de la première audience, il ne serait non plus exclu la possibilité de renvoyer celle-ci à 1 ou 3 jours (délais minimums) selon l’appréciation des parties pour la mise en état de ladite cause.  

 

 

Me Barnabas KONDE, Avocat.

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1 Publié par Petit Peuple
01/02/2025 11:22

Belle réflexion Cher Maître et confrère Barnabas KONDE, la question de remise ne devrait pas d'ailleurs faire objet d'un débat au prétoire.

2 Publié par Mubenga
01/02/2025 11:38

Belle réflexion, cher maître Barbas Konde. Les remises tardent souvent les affaires et plongent parfois les avocats dans la distraction, voire même dans l'oubli. Par conséquent, le législateur devrait fixer un délai minimum et déterminer la nature des affaires susceptibles d'être renvoyées à 15 jours ou à 1 mois. Cela permettrait d'assurer une meilleure gestion des affaires et d'éviter les retards injustifiés.

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