Dissolution, liquidation et partage de la communauté des époux mariés sous le régime légal

Publié le 25/08/2014 Vu 155 902 fois 173
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Après leur divorce quelles sont les règles de dissolution, liquidation et partage de la communauté entre époux mariés sous le régime de la communauté réduite aux acquêts en cas de mariage sans contrat prénuptial ?

Après leur divorce quelles sont les règles de dissolution, liquidation et partage de la communauté entre é

Dissolution, liquidation et partage de la communauté des époux mariés sous le régime légal

En cas de mariage sans contrat matrimonial préalable, les époux sont mariés sous le régime légal dit de la communauté réduite aux acquêts. 

Lors du prononcé du divorce les époux doivent alors faire les comptes entre eux. 

À cet effet, le juge aux affaires familiales désigne un notaire aux fins de procédure aux opérations de comptes, liquidation et partage de la communauté sans toutefois disposer de beaucoup de marge de manœuvre. 

En effet, le code civil fixe les modalités de dissolution de la communauté au travers de principes juridiques techniques pour les profanes et que nous envisagerons ci-après :

Une fois la communauté des époux dissoute, chacun des époux reprend ceux des biens qui n'étaient point entrés en communauté, s'ils existent en nature, ou les biens qui y ont été subrogés.

Il y a lieu ensuite à la liquidation de la masse commune, active et passive.

Pour ce faire, il est établi, au nom de chaque époux, un compte des récompenses que la communauté lui doit et des récompenses qu'il doit à la communauté. 

La récompense est, en général, égale à la plus faible des deux sommes que représentent la dépense faite et le profit subsistant.

La récompense ne peut, toutefois, être moindre que :

- la dépense faite quand celle-ci était nécessaire ;

- le profit subsistant, quand la valeur empruntée a servi à acquérir, à conserver ou à améliorer un bien qui se retrouve, au jour de la liquidation de la communauté, dans le patrimoine emprunteur.

Si le bien acquis, conservé ou amélioré a été cédé avant la liquidation, le profit est évalué au jour de la vente. 

Si un nouveau bien a été subrogé au bien vendu, le profit est évalué sur ce nouveau bien.

Si, balance faite, le compte présente un solde en faveur de la communauté, l'époux en rapporte le montant à la masse commune.

S'il présente un solde en faveur de l'époux, celui-ci a le choix d'en exiger le paiement ou de prélever des biens communs jusqu'à due concurrence.

Les prélèvements s'exercent d'abord sur l'argent comptant, ensuite sur les meubles, et subsidiairement sur les immeubles de la communauté. 

L'époux qui opère le prélèvement a le droit de choisir les meubles et les immeubles qu'il prélèvera. 

Il ne saurait cependant préjudicier par son choix aux droits que peut avoir son conjoint de demander le maintien de l'indivision ou l'attribution préférentielle de certains biens.

Si les époux veulent prélever le même bien, il est procédé par voie de tirage au sort.

En cas d'insuffisance de la communauté, les prélèvements de chaque époux sont proportionnels au montant des récompenses qui lui sont dues.

Toutefois, si l'insuffisance de la communauté est imputable à la faute de l'un des époux, l'autre conjoint peut exercer ses prélèvements avant lui sur l'ensemble des biens communs ; il peut les exercer subsidiairement sur les biens propres de l'époux responsable.

Après que tous les prélèvements ont été exécutés sur la masse, le surplus se partage par moitié entre les époux.

L'attribution préférentielle n'est jamais de droit, et il peut toujours être décidé que la totalité de la soulte éventuellement due sera payable comptant.

Celui des époux qui aurait détourné ou recelé quelques effets de la communauté est privé de sa portion dans lesdits effets.

De même, celui qui aurait dissimulé sciemment l'existence d'une dette commune doit l'assumer définitivement.

Après le partage consommé, si l'un des deux époux est créancier personnel de l'autre, comme lorsque le prix de son bien a été employé à payer une dette personnelle de son conjoint, ou pour toute autre cause, il exerce sa créance sur la part qui est échue à celui-ci dans la communauté ou sur ses biens personnels.

Les créances personnelles que les époux ont à exercer l'un contre l'autre ne donnent pas lieu à prélèvement et ne portent intérêt que du jour de la sommation.

Les donations que l'un des époux a pu faire à l'autre ne s'exécutent que sur la part du donateur dans la communauté et sur ses biens personnels.

Enfin, lors du prononcé du divorce les époux doivent alors faire les comptes entre eux et faire face au passif après la dissolution.

En effet, selon les articles 1483 et suivants du Code civil chacun des époux peut être poursuivi :

- pour la totalité des dettes existantes, au jour de la dissolution, qui étaient entrées en communauté de son chef ;

- pour la moitié des dettes qui étaient entrées en communauté du chef de son conjoint.

Chacun des époux contribue pour moitié aux dettes de communauté pour lesquelles il n'était pas dû de récompense, ainsi qu'aux frais de scellé, inventaire, vente de mobilier, liquidation, licitation et partage.

Il supporte seul les dettes qui n'étaient devenues communes que sauf récompense à sa charge.

L'époux qui a payé au-delà de la portion dont il était tenu a, contre l'autre, un recours pour l'excédent.

Les règles précitées ne font pas obstacle à ce que, sans préjudicier aux droits des tiers, une clause du partage oblige l'un ou l'autre des époux à payer une quotité de dettes autre que celle qui est fixée ci-dessus, ou même à acquitter le passif entièrement.

Les héritiers des époux exercent, en cas de dissolution de la communauté, les mêmes droits que celui des époux qu'ils représentent et sont soumis aux mêmes obligations.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Visiteur
08/01/2017 11:44

Bonjour,

Mariée sous le regime de la communauté des biens j'ai achete un appartement en contractant un crédit payé uniquement sur mes revenus et avec prélèvements uniquement sur mon compte courant. Aucune aide non plus pour l'entretien de notre enfant. C'est simple, il n'a jamais RIEN payé (ni impot, ni taxe foncière, absoument RIEN). mariage avec chantage, violences....Je vais divorcer.
Ai-je une chance de récuperer mon appart ou du moins une partie ? Quelles preuves dois-je apporter ?

2 Publié par Visiteur
08/01/2017 11:45

A quelles sommes peut-il être condamné à payer ? Je vous remercie pour votre réponse Maitre.
Cordialement.

3 Publié par Visiteur
08/01/2017 16:52

divorcé en 2015 jai reglée seule plusieurs prets et habité 4 ans dans le logement familial qui etait a l'abandon en réglant le prêt immo!!!mon ex mari a absolument rien versé !!!suite a la vente de cette maison nous avons eu notre part mais la liquidation n'est pas faite!!!j'ai ete lesée car mr a tout garde meubles,vehicule,argent sur livret!!que faire merci de votre reponse

4 Publié par Visiteur
12/01/2017 16:35

Liquidation en cours un conjoint dispose depuis l'ONC d'une somme importante, la somme à partagée est elle calculée avec les intérêts capitalisés. Même si ce dernier a dépensé une partie ?

5 Publié par Visiteur
24/02/2017 13:30

Bonjour Maitre,
Je suis divorcé depuis plusieurs années mais la procédure de liquidation de la communauté avec mon ex-femme est toujours en cours avec désignation d'un notaire par le tribunal.
Une maison rentrant dans la communauté va être vendue prochainement et je souhaite savoir s'il est possible de "bloquer" l'argent de cette vente chez le notaire désigné par le juge alors qu'il y a encore un crédit commun en cours. Ceci afin de m'assurer que mon ex-femme ne pourra pas dilapider cet argent avant le jugement sur la liquidation
En d'autres termes peut-on ne pas solder le crédit de la banque mais plutot continuer à rembourser le crédit même si la maison a été vendue (et dans l'attente du jugement donc) ?

merci d'avance de votre réponse

6 Publié par Maitre Anthony Bem
25/02/2017 09:02

Bonjour nico38,

Il est possible de "bloquer" l'argent de cette vente chez le notaire désigné par le juge alors même qu'il y a encore un crédit commun en cours, sous certaines conditions.

En effet, en cas d'hypothèque inscrite sur le bien immobilier par la banque, en garantie du remboursement de l'emprunt, le notaire devra payer la banque suite à la vente pour obtenir la main levée de l'inscription hypothécaire.

Il n'est donc possible de ne pas solder le solde du crédit de la banque que s'il n'y a pas d'inscription hypothécaire et que les parties sont d'accord pour régler par elles-mêmes les échéances d'emprunt mensuelles.

À défaut d'accord, il n'est pas possible de bloquer l'argent de la vente dans l'attente du jugement.

Cordialement.

7 Publié par Visiteur
12/04/2017 20:48

Bonjour Maître,
Je suis divorcée depuis novembre 2015, nous avions un contrat de séparation de biens. La maison est à mon nom et je la conserve, mon mari était co-emprunteur mais tous les versements du prêt et la taxe foncière ont été payés par mon compte bancaire personnel. Le divorce a été prononcé aux torts exclusifs de mon ex-mari et il a été condamné à me verser une prestation compensatoire de 75000€. Nous avons décidé conjointement que j'abandonnais la prestation compensatoire et en contre-partie mon ex-mari ne réclamait pas de récompense sur la maison. Tout le reste a été partagé (mobiliers, objets, voitures...). Mon avocate me dit que nous n'avons pas à faire valider cette décision par le juge mais que nous devons simplement signer un contrat entre nous disant que je renonce à poursuivre l'exécution de la décision m'attribuant la prestation compensatoire et que mon ex-mari renonce à réclamer une quelconque créance en matière de liquidation des biens. Qu'en pensez-vous, je suis un peu inquiète car elle me dit que nous pouvons rédiger ce contrat sans avocat. Quelle forme doit avoir ce contrat ? Merci d'avance pour votre réponse
Bien cordialement
CTC

8 Publié par Maitre Anthony Bem
13/04/2017 00:44

Bonjour Cloclo29,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre sur les intérêts à devoir ou non, je vous suggère de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation proposées dans la rubrique "services" en haut de page.

Cordialement.

9 Publié par Visiteur
05/05/2017 00:18

Bonjour Maître, Je me permets de vous exposer rapidement ma situation. Mariée sous le régime de la communauté réduite aux acquêts nous avons procédé à un changement il y a plusieurs années. Aujourd'hui séparé sans procédure nous avons vendu notre maison, le notaire qui s'occupe donc de cette transaction demande un rib pour versé les fonds celui-ci n'ayant pas connaissance de notre séparation va versé sur le compte de Monsieur. Hypothèse : si Monsieur ne me verse pas ce qui me revient de droit quel sont les recours juridique ? Dans le doute le notaire prenant acte de notre modification de régime n'aurait dû t'il pas prendre la précaution d'effectuer le versement sur deux comptes bancaires séparé ? Par avance merci pour votre réponse. Cdlt

10 Publié par Maitre Anthony Bem
05/05/2017 09:55

Bonjour Janice33,

Je me permets de vous exposer rapidement ma situation. Mariée sous le régime de la communauté réduite aux acquêts nous avons procédé à un changement il y a plusieurs années. Aujourd'hui séparé sans procédure nous avons vendu notre maison, le notaire qui s'occupe donc de cette transaction demande un rib pour versé les fonds celui-ci n'ayant pas connaissance de notre séparation va versé sur le compte de Monsieur. Hypothèse :

Si Monsieur ne vous verse pas ce qui vous revient de droit, votre recours juridique est d'agir en justice pour obtenir sa condamnation au paiement de vos droits dans le cadre de la liquidation de la communauté.

Le notaire pourrait s'en charger et vous faire signer son état liquidatif.

Ainsi, chacun connaîtrait des droits et pourrait se les faire octroyer dans le cadre de la distribution du prix de vente du bien de la communauté.

J'ignore pour quelle raison le notaire, qui a pris acte de la modification de votre régime matrimonial, ne procède pas à la liquidation de votre communauté et n'établit pas un état liquidatif de celle-ci afin de reverser à chacun ses droits.

Cordialement.

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